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Pétition des services de santé mentale : la réponse d'Alda Greoli

19/04/19
Pétition des services de santé mentale: la réponse d'Alda Greoli

La réforme des services de santé mentale en Wallonie a provoqué une levée de boucliers dans le secteur. La pétition lancée contre le projet a recueilli plus de 2.300 signatures. Mais pas de quoi freiner la ministre Alda Greoli, à l’initiative du projet. La mandataire politique persiste et signe !

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Début avril, suite à une question orale posée par la députée Eliane Tillieux en Commission, Alda Greoli, ministre wallonne de la Santé est revenue sur la grogne du secteur face à son projet de réformer les services de santé mentale du sud du pays. Pour la mandataire politique, le texte de cet avant-projet de décret, qui prévoit de redessiner le secteur de la santé mentale, a été largement concerté avec le principaux intéressés : les travailleurs. Pour elle, cette réforme, qui se base sur la modification des conditions des suivis menés par les professions non médicales ou psychologiques, serait donc en phase avec les attentes et les recommandations émises par le terrain.

Un avis que ne partage pas une partie des travailleurs des services de santé mentale de Wallonie. Via leur pétition qui a récolté déjà plus de 2.300 signatures, ils dénoncent une dénaturation du travail en SSM. Les signataires réclament que leurs propositions de changements soient davantage entendues par la ministre.

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« la FéWaSSM ne soutient pas l’initiative ! »

Dans son intervention devant la Commission de l’action sociale, de la santé et de la fonction publique, Alda Greoli a confirmé avoir pris connaissance des revendications émises dans la fameuse pétition. « Par ailleurs, la FéWaSSM, la fédération qui représente l’ensemble des services de santé mentale, m’a contactée pour me dire qu’elle ne soutenait pas cette initiative », a-t-elle tenu à rappeler.

Et de contre-attaquer : « Le texte de cet avant-projet de décret avait été largement concerté, puisqu’il avait pour origine des demandes du secteur des soins de santé mentale. En tout, plus de 50 réunions ont eu lieu, au cabinet, sur le décret. Je prétends donc, quand on travaille pendant 50 réunions avec des acteurs de terrains, que l’on concerte. De très nombreux professionnels ont été rencontrés dans des réunions bilatérales. Ces professionnels regrettent que les personnes avec des troubles graves en santé mentale accèdent difficilement aux services de santé mentale. Une constatation approfondie a impliqué la FéWASSM, des représentants d’usagers, de proches, de centres de référence en santé mentale, de l’AViQ, des syndicats et des employeurs. En outre, à la demande du Gouvernement, ces personnes ont été réunies dans un groupe de travail. Celui-ci s’est réuni à cinq reprises. »

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Une réforme tuée dans l’œuf ?

Pour la mandataire, l’objectif des modifications proposées dans le cadre de cette réforme était d’augmenter davantage la qualité des prises en charge. « Pour cela, chaque type de service doit se concentrer sur sa mission spécifique. Celle des services de santé mentale est de prendre en charge les personnes avec des troubles de santé mentale. En accueillant toutes les demandes, les services sont parfois débordés et manquent de temps pour les personnes plus fragilisées au niveau psychologique ou psychiatrique », a-t-elle rajouté. « Pour mettre l’accent sur la spécificité des services de santé mentale et dans le respect de la loi sur les professions de soins de santé mentale, il est donc nécessaire de rendre obligatoire un suivi par un psychologue ou un psychiatre pour tout patient, au moins au début d’une prise en charge. »

Reste que vu la tournure que prend la législature en Wallonie, il est fort peu probable que ce décret atterrisse sur la table du Gouvernement avant les élections de mai prochain. Le flambeau sera donc vraisemblablement repris par la majorité qui sortira victorieuse des urnes !

E.V.



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