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Choisir un métier de la santé ou du social : vocation ou hasard de la vie ?

31/03/22
Choisir un métier de la santé ou du social : vocation ou hasard de la vie ?

Que faire plus tard dans la vie ? Tout individu est amené un jour ou l’autre, à se questionner sur le choix de son métier. Que ce soit à l’adolescence, lors de l’apprentissage scolaire ou encore même à l’âge adulte, si l’on décide de se reconvertir. Mais vers quoi ? Dans quel but ? Ça gagne vraiment bien ce job ? Les questions se bousculent... Dans cet article, découvrez les récits de professionnels du secteur psycho-médico-social qui ont pu trouver le métier d’une vie.

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Dès mon adolescence, j’ai de suite su que je voulais faire un métier pour venir en aide aux personnes et très vite l’aide aux sans-abris a été pour moi une voie ”, confie Corentin Letocart. Cet assistant social devenu directeur d’une maison d’accueil, nous livre à quel point le choix de son futur métier sonnait comme une évidence. Ce qui lui plaît le plus dans son travail ? Faire chaque jour des choses différentes. Pour lui, cela donne la possibilité de pouvoir se remettre en question, de chercher d’autres pistes et de ne pas tomber dans une routine. "L’aide aux sans-abris était pour moi, ma destinée ", pointe-t-il.

Certes, un destin qui arrive parfois à trouver son chemin auprès des plus dévoués, mais pour d’autres, c’est d’un tout autre hasard. Et dans ce cas-ci, nous n’avons qu’en tête à vous présenter : Aurore Dufrasne. Une psychologue spécialisée en transidentité, qui possède un parcours atypiques. " Mon cursus est une série de malentendus ! Rien que le choix des études. Je pensais partir plutôt vers la psychanalyse, puis je me suis rendu compte que ce n’était pas du tout cette branche qui me convenait mais plutôt la systémique. A chaque étape de ma formation, il y a eu des redirections. C’est comme ma spécialisation en transidentité, c’est aussi sur base d’un malentendu", dévoile-t-elle.

Pour arriver à se trouver, professionnellement parlant, il arrive que l’on doive passer par d’heureux évènements, qui se dressent tout le long du chemin. Pour Aurore, lors de sa recherche d’emploi à la fin de ses études, les choses n’ont pas été si simples. “Il faut savoir que quand tu sors des études de psychologue et que tu recherches du travail, on te demande systématiquement d’avoir de l’expérience. J’ai donc eu quelques années à ne pas avoir d’emploi. Durant cette période, je me suis dit que j’allais continuer à acquérir des outils. Donc quelque part c’était une chance. Avec le recul, je suis bien contente d’avoir eu le temps “.

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Oupss...je me suis trompé de métier

Des circonstances peuvent aussi faire réaliser que, peut-être, le métier choisi n’est pas celui qui correspond le mieux, finalement. Le choix de la reconversion professionnelle entre alors en scène. Un revirement parfois à 360 degrés... Grégory Furentti est un de ces acteurs, où arrivé à l’aube de ses 39 ans, il décide de changer de vie et de la consacrer aux autres, passant de la mécanique... à l’aide familiale.

Je n’aimais pas du tout ça. Je le faisais seulement pour gagner de l’argent  “, précise-t-il. Ce travailleur qui a oeuvré dans le secteur de la mécanique s’est découvert une véritable passion dans le métier d’aide familial. Il déclare avoir voulu rentrer au sein des forces de l’ordre juste avant de trouver sa voie professionnelle. C’est lors des stages à la police, qu’il a compris que le coté social lui plaisait. Et suite à cela, il s’est inscrit à une formation pour les métiers d’aide-soignant et d’aide familial. Et, à travers la pratique de stage, il a trouvé le métier fantastique ! Une aventure qu’il n’est pas près d’oublier, en affirmant que : “S ’il fallait recommencer, je signerais tout de suite, sans hésiter  !

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Au-delà des préjugés

Si le choix de métier semble s’inscrire dans une réelle passion ou dans la continuité de l’apprentissage, qu’il soit scolaire ou par la pratique de stages, les stéréotypes liés à certains types de métiers peuvent en rebuter plus d’un. Mais pourtant, comme le dit ce bon vieux proverbe : “ On ne juge pas un livre de par sa couverture “. Et ce n’est surement pas Nina George qui vous dira le contraire ! Cette éducatrice spécialisée, qui ne s’imaginait pas travailler dans une maison de repos, est devenue un des piliers de la Résidence Trèfles à Anderlecht.

J’avais des œillères et je me disais que je ne voulais pas être dans un lieu avec des personnes âgées avec qui on ne pouvait rien faire  “, note la jeune femme. Aujourd’hui responsable des deux unités protégées de la maison de repos dans laquelle elle travaille, Nina raconte qu’arrivée en troisième année de bachelier en éducation spécialisée, elle n’a pas su obtenir un stage dans le judiciaire comme elle y aspirait. Elle se retrouve sans égard, dans une maison de repos pour effectuer ses stages. “ Je suis arrivée là-bas avec des stéréotypes. J’ai même demandé à mon maitre de stage pourquoi il travaillait là. Si c’était par dépit...  “. Une pensée qui l’amuse à l’heure actuelle, car après cinq années de services en maison de repos, elle ne se voit plus travailler ailleurs !

J’ai réalisé qu’on peut être soit même avec les personnes âgées et transmettre du dynamisme. Ce n’est pas forcément un truc tout calme où on joue au bingo toutes les semaines. Ces clichés sont notamment nourris par la méconnaissance du secteur et de cette tranche de la population “. Cette prise de conscience pour l’éducatrice vient consolider le fait que beaucoup de travailleurs et travailleuses partent avec des idées préconstruites, qu’elles soient positives ou négatives, les empêchant de trouver un réel épanouissement dans un “possible” choix de métier. Nina le confirme bien, de par son expérience personnelle : “On peut même partir avec des préjugés sur un secteur et s’y épanouir. J’en suis la preuve vivante “.

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Une découverte qui devient une certitude

Il arrive aussi, que le choix de son futur métier se façonne tout simplement dans l’apprentissage de celui-ci. A force de le pratiquer ou de se renseigner sur les divers aspects qui le construit, certain.e.s arrivent à y trouver une évidence. Annabelle Duval, logopède, pointe que son métier n’était pas à la base, une vocation pour elle. C’est en regardant un guide, regroupant plusieurs professions existantes, qu’elle est tombée sur le métier de logopède, ne sachant pas ce que c’était sur le moment même. Mais pour elle, un choix s’imposait : “ Il fallait que je trouve un métier qui ait des débouchés ”. C’est à force de l’étudier, mais surtout grâce à l’aide de ses stages, qu’Annabelle a réellement découvert le métier de logopède, son “futur” métier. Elle l’affirme dès lors : “ ce choix était le bon “.

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Lucas Hurbin

www.jaimemonmetier.be



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