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Commission COVID : le bilan du personnel des maisons de repos

19/01/21
Commission COVID : le bilan du personnel des maisons de repos

Le secteur des maisons de repos et de soins (MR-MRS) a été entendu en séance spéciale COVID au parlement bruxellois ce jeudi 14 janvier. Le but de cette initiative est d’identifier rétrospectivement les erreurs commises afin d’en tirer des leçons pour le futur.

[DOSSIER]
 Rapport d’Amnesty : le personnel des homes abandonné à leur sort
 Encadrement des résidents en maisons de repos : la LUSS dénonce de graves lacunes

Faute de préparation et de prévention, la crise sanitaire nous a tous pris de court. Fin janvier, l’OMS tire la sonnette d’alarme. Mais ce n’est qu’en mars que les autorités publiques belges prennent conscience de la gravité de la situation, notamment des conséquences pour les aînés et le personnel des maisons de repos.

Lors de la réunion, un appel à l’aide des travailleurs des MR s’est fait entendre. Ces derniers s’inquiètent du financement du secteur et craignent de contracter le virus sur leur lieu de travail, les MR-MRS étant connus pour être des foyers de contamination.

Carence de matériel de protection

Un des premiers problèmes rencontrés dans les premières semaines de l’épidémie a été le manque, voire dans certains cas l’absence de matériel de protection.

« On s’est retrouvé face à des situations où le personnel n’était plus suffisamment protégé, où les résidents n’ont pas pu être protégés non plus et où des mesures préventives vis-à-vis des familles de résidents n’ont pas pu être prises », a dénoncé Vincent Fredericq, le secrétaire général de Femarbel lors de son audition.

Manque de formation de base

De plus, il y a eu une absence de formation de base quant à l’usage du matériel de protection et aux mesures d’hygiène. Les membres du personnel n’avaient pas les compétences requises pour affronter l’épidémie.

Bertrand Draguez, président de MSF Belgique, a insisté pour que le personnel des MR soit formé rapidement et continuellement. En effet, ce manque de formation a engendré de fausses croyances au niveau de l’hygiène, qui a leur tour ont contribué à l’hécatombe sanitaire.

 [A lire] : Maisons de repos : le calvaire des travailleurs et des résidents...

Défaut d’attention et de prévoyance

Les maisons de repos n’étaient en outre pas prioritaires pour le matériel de protection et de testing. Le personnel s’est donc retrouvé dépourvu de ressources matérielles suffisantes à la bonne gestion de la crise. Étant donné leur proximité avec un public des plus vulnérables, une augmentation des contaminations dans les maisons de repos ne s’est pas fait attendre.

Jean-Marc Rombeaux, conseiller à la fédération des CPAS, a dénoncé un défaut flagrant d’attention et de prévoyance à l’égard des MR-MRS. En effet, les décideurs se sont essentiellement focalisés sur le milieu hospitalier, se détournant complètement des maisons de repos.

Personnel en sous-effectif

D’autres facteurs ont contribué à ce désastre, comme la hausse d’absentéisme du personnel. Des conséquences non négligeables s’en sont suivies  : manque de soins aux résidents, augmentation de la charge de travail et des risques psychosociaux accrus pour le personnel restant.

 [A lire] : Maisons de repos : après l’incendie, l’innovation ?

Les difficultés financières du secteur

Enfin, le secteur des maisons de repos a pointé la situation financière déplorable dans les MR-MRS. Les responsables plaident pour une révision à la hausse des financements qui leur sont octroyés.

Le rapport final de la commission spéciale COVID est attendu pour le 5 mars. Bien qu’aujourd’hui le personnel des MR soit mieux paré pour faire face à une nouvelle vague, une vigilance accrue est toujours de mise  !



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