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De nouvelles attributions pour les infirmières ?

30/03/18
De nouvelles attributions pour les infirmières ?

Compte tenu des nouveaux enjeux du métier d’infirmière et de l’allongement de la formation, la profession pourrait bien évoluer vers de nouvelles attributions et plus de responsabilités.

Nouveaux profils de compétences, réorientation des soins vers le domicile, développement de l’e-santé... Le monde médical évolue, et la profession d’infirmière avec. Suite à l’allongement de leur formation de 3 à 4 ans, les futurs infirmiers entrant sur le marché du travail devraient être plus qualifiés, mais aussi faire face à de nouveaux enjeux. Le métier pourrait même s’orienter vers plus de responsabilités. Explications avec Karine Dethye, infirmière indépendante et présidente de la Commission Régionale d’Ethique Pluraliste des Infirmières Carolorégiennes (CREPIC).

[DOSSIER]

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Maîtriser les nouveaux appareils

Pour Karine Dethye , "il est clair que le métier d’infirmière devient de plus en plus complexe". En effet, les professionnels doivent s’adapter aux nouvelles technologies, que ce soit au niveau des appareils de soins ou de l’utilisation de plus en plus importante des logiciels d’e-santé. Les infirmiers doivent non seulement être capables d’utiliser les nouveaux appareillages, qui sont de plus en plus pointus, mais aussi savoir se servir des logiciels informatiques des hôpitaux. Pour cela, des cours d’informatique sont prévus dans la nouvelle formation de l’infirmier responsable de soins généraux. En effet, depuis quelques années, l’e-santé se développe à vitesse grand V. Si le dossier médical en ligne est déjà une petite révolution, et s’étend à plusieurs établissements hospitaliers en Belgique, les applications mobiles devraient aussi changer radicalement la pratique du personnel soignant. "Avec la volonté de Maggie De Block de s’inscrire en 3ème place au niveau européen par rapport à l’e-santé et aux objets connectés, les infirmiers doivent être aptes à utiliser ces techniques, à rapatrier les données et à travailler quand il y a des alertes", explique Karine Dethye.

[A lire] : Maggie De Block fait un nouveau pas vers l’e-santé

Plus de responsabilités

Avec ces évolutions, les infirmiers pourraient se voir attribuer de nouvelles tâches et de nouvelles responsabilités. C’est par exemple le cas avec la télé-médecine, qui permettrait à l’infirmier de gérer une plus grande partie des soins à domicile, tout en conservant un certain regard du médecin à distance. Dans ce cas-là, une spécialisation en soins en domicile trouverait tout son sens, d’autant plus que l’hospitalisation à domicile devrait se multiplier dans les années à venir. C’est en tous cas une volonté de la part de la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block, puisque cela permettrait de réaliser des économies par rapport aux soins à l’hôpital.

Grâce à l’allongement de la formation, les étudiants infirmiers vont aborder des notions d’analyse critique des pratiques, ce qui pourrait les mener à exercer des pratiques avancées. Il s’agirait d’accorder de nouvelles responsabilités aux infirmiers qui reprendraient certaines attributions des médecins. "Que ce soit ici, en France, ou dans d’autres pays, on parle de ces pratiques avancées pour aider les médecins, mais il n’y a rien sur le papier" fait remarquer Karine Dethye. Elle doute même que les médecins soient tous d’accord avec ces nouvelles pratiques... Pourtant, certaines tâches comme les prescriptions de médicaments courants, pourraient être accordées aux infirmiers. Au Canada, le système existe déjà et les infirmiers sont autorisés à renouveler les ordonnances de contraceptifs, mais aussi à prescrire des dispositifs de soins de plaie, pour l’arrêt du tabac ou des traitements pour certaines infections sexuellement transmissibles.

Une meilleure formation

S’il est possible d’évoluer vers de nouvelles attributions et responsabilités pour les infirmiers, c’est que l’allongement des études de 3 à 4 ans pour les infirmiers responsables de soins généraux a permis une revalorisation du métier, en introduisant notamment de nouvelles compétences dans la formation. A partir de 2020, date à laquelle la première promotion de bacheliers en 4 ans sortira sur le marché du travail, les nouveaux infirmiers devraient aussi être plus qualifiés, mais aussi plus à l’aise sur le terrain. En effet, grâce à la part importante de stages dans leur formation, ils expérimenteront plus de services différents.

[A lire] : Etudes en soins infirmiers : une dernière chance pour les étudiants

La rédaction



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