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La sexualité et sa place dans la thérapie « classique »

17/02/22
La sexualité et sa place dans la thérapie « classique »

La sexualité fait partie de la vie. Elle s’invite donc naturellement dans notre cabinet. Petit tour d’horizon…

En individuel comme en couple, ce large et complexe sujet ne doit être ni écarté, ni absolument abordé, et encore moins être traité en psychothérapie s’il s’avère qu’un accompagnement plus ciblé est davantage adéquat.

[DOSSIER]

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Un domaine complexe

La sexualité génitale adulte est éminemment complexe. Outre la référence au plaisir, et le contexte relationnel dans lequel elle s’inscrit, elle est un véritable creuset d’une réalité beaucoup plus large qui recouvre à la fois le rapport à soi, à son histoire, à son corps, mais aussi la relation à l’autre et les expériences sur lesquelles elle s’est construite.

Pas le but premier d’une thérapie

La vie sexuelle concrète de nos patients n’est généralement pas ce qui est déposé d’emblée dans les consultations psychologiques. Néanmoins, il arrive fréquemment que le sujet soit abordé plus tard, parfois après bon nombre de séances, parce que cette sexualité, et ce qu’elle entraîne, a des conséquences notables sur d’autres domaines de la vie du patient.

Et pourtant…

Bien sûr, la sphère sexuelle adulte est modelée par l’histoire du sujet, et notamment la façon dont a été vécue sa sexualité infantile. Bien sûr, il est impossible de « cloisonner » le travail thérapeutique et l’association libre nous mènera souvent sur ce terrain. Bien sûr, la sexualité et la façon dont elle est vécue (ou non) par le patient a un lourd impact sur le rapport à soi et au monde. Il est donc normal que le domaine sexuel s’invite régulièrement dans notre cabinet.

D’abord ne pas nuire…

Mais tout en écoutant, recevant, accompagnant l’élaboration de ce qui est déposé en la matière, il faut se garder de jouer un rôle qui n’est pas le sien. Tout d’abord, il convient, en cas de trouble sexuel, de conseiller avant tout un bilan médical afin d’écarter une cause physiologique. Ensuite, il est important de garder à l’esprit que nos compétences sont limitées et que, si nous pouvons mettre au travail certains éléments, nous ne pourrons pas prendre en charge la thérapie sexuelle proprement dite.

Les premiers mots

Ceci dit, la psychothérapie peut être un espace contenant où les premiers mots seront prononcés, où le problème et la souffrance qu’il cause seront déposés, où les premiers liens seront réalisés et où la volonté de se mettre au travail pourra émerger. On le sait, de nombreux facteurs, comme l’estime de soi, la relation au partenaire, l’éducation reçue, les premières expériences sexuelles ou affectives, joueront un rôle prépondérant dans cette première approche. La psychothérapie peut donc servir à travailler une demande qui sera adressée ultérieurement à un spécialiste.

Un travail conjoint

Ainsi, si un cheminement ne remplace pas l’autre, un accompagnement conjoint ou séquentiel peut être une heureuse façon de faire. Ainsi, deux espaces pourront voir le jour. Dans cette optique, le psychologue, attentif, sans jugement, pourra valider un ressenti et assister son patient dans la recherche de solutions. Il pourra recevoir les questionnements, entendre les souffrances et accompagner le sujet qui chemine vers une certaine autorisation à prendre soin de soi.

A chacun son rôle

Entre le relationnel, les troubles physiques, les troubles du désir, les anciens traumas, le poids de l’éducation, nous remarquons que l’approche du sexuel au sens large recouvre énormément d’aspects. Certains d’entre eux peuvent se traiter avec le psychologue et d’autres, davantage centrés sur l’éducation sexuelle proprement dite, doivent se faire avec un spécialiste en la matière.

DB, psychologue

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