Reconversion dans le social : que faire si je n’ai pas un diplôme dans le secteur ?

Si votre diplôme vous paraît en décalage avec vos envies de reconversion, ce n’est pas une raison pour renoncer. De nombreuses options s’offrent à vous afin d’opérer ce revirement et de trouver un emploi correspondant à vos valeurs.

Loin d’être des fardeaux, votre diplôme et votre expérience pourraient même s’avérer un atout inattendu !

Vous ne souhaitez pas vous lancer dans de nouvelles études pour vous reconvertir dans le social ?

Il est fréquent, lorsqu’on envisage une reconversion professionnelle dans le social - ou dans tout autre domaine d’activité -, de penser reprendre des études correspondant au domaine souhaité.

Cependant, cette voie n’est pas l’unique moyen de réussir un changement de carrière.

Le secteur social requiert de nombreuses compétences présentes dans les entreprises privées. Comptabilité, gestion de projet, communication, secrétariat… sont des expertises qui sont tout autant recherchées dans le secteur social que dans le secteur marchand.

Dans un premier temps, vous pouvez donc pratiquer votre métier dans une structure porteuse d’une mission sociale, sans pour autant réaliser un revirement de carrière à 180 degrés. C’est aussi une façon, si cet univers est nouveau pour vous, de vous familiariser avec ses codes et normes.

Notez cependant qu’il vous faudra parfois suivre une courte formation - ou vous former directement sur le terrain - afin de découvrir les spécificités de votre nouveau domaine d’activité.

Par exemple, si vous êtes engagé comme comptable dans une association sans but lucratif après une expérience dans le privé, vous devrez probablement mettre à jour vos connaissances de la comptabilité du non-marchand. Il en va de même si vous gérez un projet de communication ou de marketing visant à sensibiliser plutôt qu’à vendre. Chaque domaine présente ses spécificités.

Votre motivation et votre enthousiasme sont des éléments clés pour convaincre un futur employeur de vous embaucher dans un milieu dont certains aspects vous sont, à priori, inconnus.

Utiliser ses acquis, mais développer de nouvelles connaissances : voilà une belle façon de se voir évoluer professionnellement à l’occasion d’un changement de trajectoire !

N’hésitez pas, par ailleurs, à vous lancer dans un projet de bénévolat en rapport avec vos aspirations. Cette première expérience vous permettra sans doute de développer certaines compétences ou d’amasser de nouvelles connaissances du domaine visé. Cet élément pourra jouer en votre faveur lorsqu’il s’agira de démontrer votre intérêt auprès d’un recruteur.

Connaissez-vous le titre de compétences ?

La pratique d’un métier vous dote de certaines compétences qu’il convient de valoriser auprès des employeurs appartenant à votre nouveau domaine de prédilection.

Il se peut qu’à travers la pratique de votre métier - ou d’un bénévolat -, vous ayez développé des compétences qui correspondent à une fonction dans le social. Ces dernières peuvent être reconnues à leur juste valeur grâce à un titre de compétences.

Cette attestation prouve que vous avez bien les qualifications requises pour la pratique d’un métier, même si vous n’avez pas le diplôme associé. Elle peut être utilisée dans le cadre de votre recherche d’emploi, mais également dans le contexte d’une reprise d’études, afin d’alléger le programme de formation.

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Votre capacité à exercer des métiers comme accueillant d’enfant, conseiller en réinsertion professionnelle ou encore, certaines fonctions de tutorat, peut être évaluée à travers ce titre, délivré après la passation d’un test de compétences.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du Centre de Validation des Compétences.

Vous souhaitez vous former pour obtenir un diplôme correspondant à vos aspirations ?

Si votre choix de réorientation professionnelle nécessite un passage par la case “études”, ne soyez pas trop effrayé. Reprendre des études se fait à tout âge et il est désormais possible d’associer une vie d’adulte actif à un retour derrière les bancs de l’école.

L’enseignement de promotion sociale propose de nombreuses formations permettant d’accéder à un métier du secteur, tel que :

• Aide-soignant·e

• Éducateur·rice

• Pédicure médical·e

• Aide-familial·e

• Orthoptiste

• Formateur·rice en alphabétisation

• Animateur·rice

• Assistant·e social·e

• Assistant·e pharmacien·ne

• Auxiliaire à l’enfance

• Aide-ménager·ère social·e

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Ces formations sont souvent disponibles en horaires décalés, ce qui vous permet d’allier travail et études.

Par ailleurs, il est également possible de suivre des bacheliers de spécialisation d’un an, qui peuvent vous être accessibles si vous êtes déjà titulaire d’un baccalauréat.

Pour en savoir plus, consultez le site de l’Enseignement de Promotion Sociale de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

En outre, les universités sont elles aussi de plus en plus nombreuses à proposer des formations en horaires décalés, en particulier certains masters, comme le master en santé publique ou encore, le master en sciences de l’éducation, deux formations pouvant faciliter un réorientation dans le secteur social.

Découvrez le détail de différentes formations possibles pour travailler dans le secteur social.

La valorisation de l’expérience acquise

Ne nous le cachons pas : reprendre des études en parallèle d’une vie d’adulte actif nécessite quelques aménagements et prend du temps. Afin d’alléger votre programme de formation, vous pourriez envisager de valoriser votre expérience professionnelle.

Dans la même logique que le certificat de compétences, la Valorisation de l’Expérience Acquise (VAE, ou valorisation des acquis de l’expérience) vous permet de faire valoir vos acquis professionnels afin d’être exempté de certains blocs de cours, considérés comme maîtrisés.

Chaque établissement scolaire propose une documentation et des formulaires à remplir pour vous permettre de lancer cette procédure.

Consultez le portail de la Fédération Wallonie-Bruxelles Mes Études pour en savoir plus sur les conditions d’application du VAE en fonction de l’établissement scolaire visé.

Enfin, comme nous l’avons évoqué plus haut, un test de compétences vous permet également d’alléger certains programmes d’études.

Et si les métiers en pénurie constituaient votre opportunité de réorientation professionnelle dans le social ?

La Belgique, comme de nombreux pays, fait face à une pénurie de main d’œuvre dans certains secteurs professionnels. Parmi les métiers touchés, quelques-uns appartiennent au secteur social, tels qu’assistant·e social·e, infirmier.e, aide-soignant·e ou encore, coordinateur.trice pédagogique.

Afin d’y faire face, les institutions d’aide à l’emploi, comme le Forem ou Actiris, proposent des formations et du soutien à la reprise d’études dans ces domaines professionnels.

Qu’il s’agisse d’études dites “de plein exercice” - c’est-à-dire du retour à un statut d’étudiant à temps complet - ou de formations en alternance, elles offrent plusieurs avantages, comme l’accès à une allocation de chômage, la dispense de disponibilité du marché du travail ou encore, la prise en charge des frais de transport pour se rendre à l’établissement d’études(1).

Notez cependant que pour avoir accès à ces programmes de formation, vous devez être inscrit auprès du Forem - ou d’Actiris - en tant que demandeur d’emploi à temps plein ou à temps partiel.

Pour plus d’informations sur les programmes de formation et les conditions d’accès, consultez le site du Forem.

Ne laissez pas votre diplôme définir votre carrière

Si les études sont sans conteste des parcours formateurs de grande valeur, il serait dommage de laisser vos choix passés définir votre avenir. La reprise d’études, un nouvel emploi dans une structure correspondant à vos valeurs et d’autres stratégies peuvent s’avérer des formules gagnantes afin de travailler dans le secteur du social.

Quel que soit votre choix, laissez-vous le temps d’évoluer. Votre carrière actuelle ne s’est certainement pas faite en un jour et vos études non plus. De même, une réorientation professionnelle prend du temps. Profitez de chaque moment et de chaque découverte de l’intéressant parcours qui s’offre à vous.

Comme le dit l’adage : le voyage est bien souvent plus important que la destination !

Mathilde Majois