Bruxelles lance son premier Plan de lutte contre les violences faites aux femmes
La Région bruxelloise adopte son premier Plan régional de lutte contre les violences faites aux femmes. Cinquante-six actions concrètes destinées à améliorer l’accueil, l’information, l’accompagnement et la protection des victimes mais aussi la formation et la sensibilisation des acteurs de la prévention, de la santé, de la sécurité, de l’urbanisme ou de la mobilité. Un plan qui vise à répondre de manière coordonnée et transversale à cette problématique.
La Région bruxelloise n’est pas épargnée par le phénomène des violences faites aux femmes : une étude réalisée par equal.brussels en 2016-2017 a en effet démontré que plus de la moitié des femmes bruxelloises subissent au moins une forme de violence de la part de leur partenaire au cours de leur vie. Ce taux atteint 86 % pour le harcèlement sexuel et 17 % pour le harcèlement obsessionnel (stalking). L’impact de ces violences sur le bien-être des femmes qui en sont victimes est tout aussi important : 30 % d’entre elles en supportent encore les conséquences aujourd’hui, même si les faits se sont souvent produits des années auparavant.
Face à ce constat, le gouvernement bruxellois a pris ses responsabilités. Dans sa déclaration de politique régionale de juillet 2019, il s’était engagé à mettre en œuvre « Un Plan global de lutte contre la violence faite aux femmes […] de façon coordonnée entre les différents départements et en concertation avec les autres entités fédérées. » C’est aujourd’hui chose faite, moins d’un an après l’entrée en fonction de la secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances, Nawal Ben Hamou.
"Un plan largement concerté"
Ce premier Plan 2020-2024 se décline en 56 mesures concrètes. Selon les élus, ces dernières auraient largement été inspirées des recommandations des acteurs du secteur associatif. Ceux-ci ont été consultés par la secrétaire d’Etat à l’Egalité des chances, Nawal Ben Hamou, de septembre à décembre 2019 : « Consulter les associations actives sur le terrain était pour moi un prérequis indispensable. Ce sont les premiers experts de la lutte contre les violences faites aux femmes. Le secteur associatif a donc, non seulement contribué au contenu de ce Plan, mais sera également étroitement impliqué dans le cadre de sa mise en œuvre et de son évaluation. »
Ce premier Plan a aussi a été élaboré en étroite collaboration avec les ministres et secrétaires d’État bruxellois. Concrètement, cela se traduit par la prise de mesures s’appliquant à toutes les compétences concernées de la Région bruxelloise : la prévention et la sécurité, le logement, l’emploi et la fonction publique, la mobilité et les travaux publics, la formation, la statistique, l’urbanisme, l’aménagement du territoire et, bien sûr, l’égalité des chances. « J’ai pu compter sur la coopération pleine et entière de mes collègues de gouvernement qui ont chacun, dans leur domaine de compétence, proposé des actions très concrètes. La lutte contre les violences à l’égard des femmes a suscité la mobilisation de l’ensemble du gouvernement bruxellois. Cette approche coordonnée nous permet donc d’appréhender la problématique, pour la première fois à Bruxelles, sous toutes ses formes », précise encore Nawal Ben Hamou.
Un plan évolutif et transparent
Par souci de transparence, chaque mesure du Plan est planifiée, budgétée et prévoit des indicateurs de suivi.
Le Plan dans son ensemble fera également l’objet d’une évaluation à mi-parcours, associant le Conseil bruxellois à l’Egalité entre les femmes et les hommes et chaque ministre exposera son bilan intermédiaire à la Commission Egalité des chances et droits des femmes du Parlement bruxellois. « C’est pour moi un gage essentiel d’efficacité », souligne la secrétaire d’Etat Nawal Ben Hamou, « l’objectif est aussi que ce Plan soit évolutif : cette évaluation à mi-parcours permettra d’affiner certaines mesures ou d’en adopter de nouvelles, si le besoin s’en fait sentir. »
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