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Covid-19 : les CPAS sont "à couteaux tirés"

06/01/21
Covid-19: les CPAS sont

Le bilan 2020 est plutôt sombre pour les CPAS : les demandes d’aides ont explosé avec une diversification du public. Submergés par la charge de travail, les centres sont à bout de nerf mais le pire reste à venir.

En première ligne, les 262 CPAS wallons font face à un afflux massif des demandes d’aide et doivent répondre à de nouveaux défis liés à la santé mentale des anciens et nouveaux usagers tels que les étudiants, les indépendants ou les commerçants. Alors que la situation est déjà assez compliquée, l’ampleur de la crise sanitaire se manifestera surtout dans les deux prochaines années.

 [A lire] : Effets de la crise sur les CPAS : vers une surcharge de travail alarmante !

Quelques chiffres

Au CPAS de Nivelles par exemple, l’assistant social en chef, Michaël Schmidt, rapporte une hausse des demandes de 49% depuis le début de la pandémie, indique la RTL. Quant au revenu d’intégration sociale (RIS), le nombre de dossiers a gonflé de 20%.

D’avril jusqu’en décembre 2020, le nombre de revenus d’intégration sociale (RIS) a augmenté de 10% en moyenne dans toute la Wallonie. Selon les estimations du Bureau du plan, le nombre triplera d’ici deux ans. En comparaison, le taux des RIS n’a monté “que” de 15% sur les deux ans après la crise des subprimes en 2008.

Travailler dans l’urgence

Les assistants sociaux ont apporté leur contribution dans la lutte contre le virus, mais cela dans des conditions difficiles. "On a dû mettre en place des structures. Et tout ça dans l’urgence. Ça a demandé énormément de travail, en plus d’assurer toutes les missions de base", observe Michaël Schmidt à la RTL. Outre la réorganisation des systèmes, les institutions ont souffert d’un manque de travailleurs qui étaient soit en télétravail, soit en quarantaine.

Les CPAS wallons ont reçu des subsides de la part des autorités fédérales (125 millions €) et régionales (20 millions €). Cependant, seule une partie de ces budgets a été consacrée au personnel. Surchargés, les services ne tiennent plus qu’à un fil : "Nous sommes à couteaux tirés, à flux tendu, systématiquement. Puisque nous avons de plus en plus de demandes pour des aides sociales ou des revenus d’intégration", confie Colette Delmotte, président du CPAS de Nivelles, à la RTL.

 [A lire] : L’aide sociale de première ligne à la dérive

Les enjeux sur la santé mentale

Les CPAS ne se contentent pas simplement d’apporter un soutien financier. La prise en charge psychologique fait aussi partie de leurs fonctions, un rôle crucial pendant la pandémie. Par exemple à Nivelles, une cellule gère les troubles psychologiques ou les problèmes de solitude. Ce service a engagé une psychologue et une logopède pour accompagner les enfants car le confinement a renforcé certaines difficultés chez les plus petits.

On observe aussi une hausse des cas de violences intra-familiales : “Des familles qui vivaient déjà des problématiques, qui se retrouvent 24 heures sur 24, sept jours sur sept, enfermées dans quatre murs. Ça a forcément eu un gros impact", souligne Florence Bisarello, directrice des services sociaux.

 [A lire] : A côté de la 1ère ligne de soins, la 1ère ligne sociale : les CPAS

Des effets sur deux ans

Les travailleurs sociaux se sont débrouillés tant bien que mal en cette année mouvementée. Cependant, les répercussions de la crise sur les secteurs qui ont fermé comme l’Horeca ou la culture s’amplifieront en 2021. Les CPAS craignent un déferlement des demandes d’aides dans les deux années à venir.



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