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Intégration sociale et handicap : portrait et défis de la nouvelle ministre

07/10/20
Intégration sociale et handicap: portrait et défis de la nouvelle ministre

Karine Lalieux (PS) cède son poste de présidente du CPAS de Bruxelles pour devenir la nouvelle ministre de l’Intégration sociale du gouvernement fédéral. Voici son parcours et les différentes problématiques qu’elle devra examiner.

Karine Lalieux devient la nouvelle ministre des Pensions, de l’Intégration sociale, de la Lutte contre la pauvreté et des Personnes handicapées. Parlementaire active et sérieuse, elle n’avait jusqu’alors jamais obtenu de postes de ministre ou secrétaire d’Etat bien que son nom ait souvent été cité. Rapide coup d’œil sur sa carrière et sur les revendications des acteurs de terrain concernant ses domaines d’expertise.

 [A lire] : Le bulletin social : "Portrait du nouveau Ministre de la Santé"

Un parcours aux accents socialiste et local

Originaire d’Anderlecht et formée aux études de criminologie (ULB), Karine Lalieux se présente pour la première fois en 1999 comme candidate aux élections fédérales où elle y est élue députée, poste qu’elle occupera jusqu’en 2019.

Karine Lalieux possède un joli CV à son actif. Femme de gauche, c’est une militante farouche de la lutte contre toute forme d’exclusion. Au parlement, elle a surtout traité des dossiers économiques et des questions de défense du service public. Ses combats incluent entre autres le service universel bancaire, la régulation financière, l’instauration d’une taxe sur les transactions financières internationales, l’accès au logement, des politiques énergétiques plus en phase avec nos réalités actuelles. Sur le plan social et juridique, elle milite en faveur de la dépénalisation de l’avortement. La criminologue de formation a également présidé la commission spéciale sur les abus sexuels dans l’Eglise.

Elle a également mené des combats à un niveau plus local. Echevine à la Ville de Bruxelles en charge de la Propreté publique et de l’Informatique depuis 2006 puis de la Culture en 2012, elle devient présidente du CPAS lors des élections communales de 2018.

Les revendications des acteurs du secteur du handicap

L’annonce du casting du nouveau gouvernement fédéral est l’occasion idéale pour revenir sur les différentes revendications des acteurs de terrain. Dans cette optique, l’Inclusion ASBL désire attirer l’attention sur les priorités du secteur comme l’augmentation du niveau de vie, l’amélioration de l’administration et le remboursement de la logopédie.

Les personnes en situation de handicap ont plus de risque de tomber dans la pauvreté que le reste de la population. De plus, ces personnes n’ont souvent pas connaissance des aides existantes. C’est pourquoi, l’ASBL appelle :

  • À maintenir les revenus des personnes avec un handicap intellectuel
  • À augmenter les allocations de remplacement de revenus et d’insertion
  • À octroyer une plus grande automatisation des droits
  • À réduire le délai de traitement des dossiers

Une réforme de l’administration doit être appliquée afin de mettre en place une formation obligatoire pour les administrateurs ainsi qu’une commission disciplinaire pour le bon suivi des dossiers. Enfin, l’ASBL dénonce le non remboursement des séances de logopédie pour des enfants dont le QI est inférieur à 86.

 [A lire] : 12 propositions pour améliorer la vie des handicapés intellectuels

Les revendications liées à l’intégration sociale

Aujourd’hui plus que jamais, en pleine crise sanitaire, l’Etat doit tenir compte des exigences du CPAS. Leur objectif principal : la création d’un Pacte pour que d’ici 2024, plus aucun citoyen belge ne vive sous le seuil de pauvreté européen. Concrètement, il faudrait augmenter les allocations sociales les plus basses et les revenus d’intégration au niveau du seuil de pauvreté européen. Le CPAS propose différentes mesures pour réaliser cet objectif : l’individualisation des droits, des allocations plus élevées que le revenu d’intégration ou encore l’accès aux avantages sociaux en fonction du revenu et non du statut du demandeur.

En outre, le CPAS revendique le renforcement des fonds d’énergie pour éliminer la précarité énergétique et la lutte contre le surendettement. Enfin, la fédération dénonce le transfert des charges de l’Etat vers les CPAS.

A l’occasion des élections fédérales de 2019, le SPP Intégration sociale (service public fédéral de programmation intégration sociale) a rédigé un mémorandum. Voici quelques points-clés des mesures proposées :

  • Uniformiser les procédures de remboursement
  • Simplifier la législation
  • Harmoniser les critères d’accès et d’octroi dans les régimes résiduaires de sécurité sociale
  • Restructurer les catégories de bénéficiaires
  • Mieux garantir les droits des usagers
  • Traiter de façon égale les usagers et l’accès aux droits sociaux
  • Mettre l’accent sur l’activation sociale ciblée

Quant à la Ligue des Droits Humains, elle revendique la suppression de l’obligation au Projet individualité d’intégration sociale (PIIS) pour éviter la sanction de personnes ayant un accès limité aux organismes de solidarité. De même, elle souhaite l’abolition du financement de la sécurité sociale afin de relever les allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté.

 [A lire] : Elections : les CPAS lancent un SOS

Les revendications relatives à la lutte contre la pauvreté

Concernant la lutte contre la pauvreté, la SPP intégration sociale a aussi son mot à dire. Parmi les différentes propositions figurent la lutte contre le non recours aux droits, l’élaboration d’un nouveau Plan fédéral de lutte contre la pauvreté et la précarité infantile, l’amélioration de la Plateforme belge contre la pauvreté et l’exclusion sociale ou encore la consultation des spécialistes en matière de pauvreté dans les administrations et le secteur de la santé afin d’offrir un meilleur accès aux droits sociaux et aux soins de santé.

En outre, Infirmiers de rue ASBL appelle les autorités politiques à énoncer des objectifs clairs concernant le sans-abrisme. L’ASBL dénonce la vision à court terme qui met l’accent sur l’accueil d’urgence au lieu de politiques à long terme comme les logements à loyer social ou la prévention.



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