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Le "NewSamusocial" verra bientôt le jour

29/05/18
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Le Parlement bruxellois a voté, vendredi 25 mai, l’ordonnance qui réforme la politique d’accueil des sans-abris à Bruxelles. Le "NewSamusocial" va bientôt voir le jour.

En matière de sans-abrisme, Bruxelles a une situation particulièrement inquiétante. Les places d’accueil manquent d’année en année. Au niveau de l’organisation du secteur, certaines mesures étaient à implémenter. Ainsi, suite à la crise du Samusocial, mi 2017, un nouveau gouvernement wallon a été formé et les ministres en charge ont décidé de réorganiser le secteur. En conséquence, le 28 mars dernier, un projet d’ordonnance a été examiné par la commission des Affaires sociales au parlement bruxellois. Cette ordonnance a été votée vendredi dernier, à majorité contre opposition. Elle prévoit la création d’un “NewSamusocial, ” ainsi qu’une série d’actions pour lutter contre le sans-abrisme.

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Feu vert pour le "NewSamusocial"

Le vote de cette ordonnance donne le feu vert pour la construction du "NewSamusocial, sur les bases de l’ancienne ASBL Samusocial. Pour rappel : ce projet a été créé à l’initiative des ministres Céline Fremault (cdH) et Pascal Smet (sp.a) et a pour but d’héberger d’urgence les sans-abris de la capitale, notamment dans le cadre du Plan Hiver qui renforce chaque année entre novembre et mars l’accueil des sans-abris. Cette nouvelle association sera publique et soumise à un contrat de gestion. Vu le scandale avec l’ancien Samusocial, celle-là sera obligée de justifier ses activités, ses recettes et les dépenses qu’elles engendrent.

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D’autres services seront également mis en place

Cette ordonnance aura également une mission d’accompagnement vers le logement durable et une mission d’insertion sociale dans la capitale. Dans le but de renforcer cet accompagnement et de faciliter la récolte d’informations, le texte envisage d’établir un dossier social pour chaque personne sans-abris. En même temps, chaque sans-abri a droit à l’anonymat s’il le souhaite et peut donc refuser de dévoiler son identité. Le personnel, lui aussi, doit prévenir les sans-papiers qu’ils peuvent exercer ce droit, stipule le texte de l’ordonnance. Cependant, les sans-papiers n’auront pas la possibilité de faire valoir ce droit à l’anonymat en cas de saturation des structures d’accueil.

De plus, l’ordonnance prévoit de confier la coordination de tous les dispositifs d’aide à une autre ASBL, baptisée "Bruss’Help". Cette dernière aura pour but d’orienter les sans-abris vers les différents services proposés. Elle analysera également en amont les causes du sans-abrisme dans la capitale pour mieux le prévenir. Bruss’Help, elle aussi, devra rendre compte de ses activités, recettes et dépenses. Pour celle-ci et pour "NewSamusocial" le Parlement allouera un budget de 35 millions d’euros par an. Concernant le NewSamusocial, cette ASBL pourra dégager une surcharge budgétaire estimée à 5 millions d’euros.

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Des voix discordantes

Si le rapport d’enquête sur le scandale qui a secoué l’ancien Samusocial avait obtenu un consensus au parlement, cette ordonnance n’y est, elle, pas parvenu. Une partie de l’opposition a rejeté le texte, argumentant que, selon elle, l’aide urgente (ponctuelle) et l’insertion (sur le plus long terme) ne devaient pas être vues comme des dispositifs différents. Le député Alain Maron (Ecolo), déclare que cette différenciation risque de trop profiter au New Samusocial. « Le texte oblige le gouvernement à attribuer les moyens budgétaires qui seront estimés nécessaires par le New Samusocial, pour des places d’urgence » affirme-t-il au journal Le Soir. Il continue « Concernant tous les autres dispositifs, ceux qui veillent à l’insertion et à la sortie de rue, l’éternel “sous réserve des moyens disponibles ”est bien de mise, par contre . »

La rédaction



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