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MGF : Le nombre de femmes ne cesse d'augmenter en Belgique

01/06/18
MGF: Le nombre de femmes ne cesse d'augmenter en Belgique

Le nombre de femmes victimes de mutilations génitales (MGF) est alarmant en Belgique. La secrétaire d’Etat bruxelloise, Bianca Debaets, a proposé, ce mercredi, certaines initiatives afin de combattre l’augmentation du nombre de mutilations génitales.

Plusieurs initiatives pour lutter contre les mutilations génitales (MGF) ont vu progressivement le jour, mais le nombre de femmes victimes de ces pratiques ne cesse d’augmenter en Belgique. Les chiffres des organisations spécialisées GAMS et Intact montrent que, depuis 2016, le nombre des filles à risque a presque doublé. Les moyens financiers sont parfois insuffisants pour venir en aide aux victimes. La secrétaire d’Etat bruxelloise à l’égalité des chances, Bianca Debaets, a présenté différentes initiatives pour stopper l’augmentation du nombre de mutilations génitales des femmes.

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Une lutte accrue par le biais de l’ONE et les douanes

La secrétaire d’Etat bruxelloise à l’égalité des chances, Bianca Debaets, a proposé aujourd’hui un certain nombre d’initiatives pour contrer l’augmentation du nombre de mutilations génitales. Les chiffres des organisations spécialisées GAMS et Intact montrent qu’en 2012 il y avait 13.112 filles qui étaient très probablement circoncises, et 4.984 filles qui étaient à risque. En 2016, on estimait déjà à 17.273 le nombre de circoncis le plus probable et à plus de 8.600 le nombre de filles à risque. En d’autres termes, le nombre de filles à risque a presque doublé.

Cette augmentation peut en partie être due à un meilleur signalement des cas existants, par les initiatives prises ces dernières années et en partie par un certain nombre de nouveaux arrivants dans la Région de Bruxelles-Capitale, originaires de pays où les mutilations génitales surviennent encore. Les pays à risques se situent en Afrique subsaharienne, au Moyen-Orient et en Asie, que vous retrouvez dans le graphique ci-dessous.

 [À lire] : Soutien bruxellois dans la lutte contre les mutilations génitales

Des formations pour le personnel concerné

Le secrétaire d’État Bianca Debaets a déjà initié des formations pour les médecins, les infirmières et, plus récemment, pour les policiers pour détecter les risques dans les situations familiales. Une trousse de prévention et de protection (bilingue) a été distribuée il y a deux ans pour que le personnel médical soit le plus attentif que possible au problème. La secrétaire d’État voit également un rôle majeur pour les organisations telles que l’ONE et Kind & Gezin , qui soutiennent les parents et fournissent des réponses aux questions sur l’éducation et le bien-être. Ils ont souvent le contact le plus direct avec les parents.

Bianca Debaets : "Que 810 filles jusqu’à l’âge de 5 ans ont déjà très probablement été mutilées génitalement, c’est terrible. Nous devons expliquer aux nouveaux arrivants rapidement et clairement que les mutilations génitales sont absolument impossibles - pas ici et pas dans leur pays d’origine. C’est une pratique inutile et dangereuse qui peut traumatiser les filles pendant longtemps et même mettre leur vie en danger. "

 [À lire] : Aider les professionnels à lutter contre les mutilations génitales

De nombreuses victimes

La distribution par âge montre qu’à Bruxelles, 810 filles de moins de cinq ans ont très probablement été victimes, 2.114 filles de 5 à 19 ans, 4.532 femmes de 20 à 49 ans et 619 de plus de 50 ans.

Certains cas de mutilations génitales peuvent être traités et un certain nombre de médecins à Bruxelles ont déjà aidé de nombreuses femmes. Dans le centre CeMaVie de l’hôpital Saint-Pierre, il y a eu 667 patients entre 2014 et 2016, dont 29 ont dû subir des opérations et dans 33 cas il s’agissait d’opérations de chirurgie vulvaire.

 [À lire] : Des outils pour aborder les mutilations féminines génitales

Il vaut mieux prévenir que guérir

Il vaut mieux prévenir que guérir. C’est pourquoi Bianca Debaets voit aussi un rôle important pour les douaniers et les inspecteurs d’aéroport, avec une méthode déjà appliquée en Suède et en Angleterre : « Nous conseillons aux filles qui risquent de subir une mutilation génitale de mettre une cuillère dans leur slip. La grande majorité des mutilations se produisent dans le pays d’origine. S’ils vont ensuite à l’aéroport, ils ne pourront pas passer le détecteur de métal. Les agents des douanes peuvent alors profiter de l’occasion pour interroger et aider la fille - loin de sa famille. Je sais que cela semble peu orthodoxe, mais nous devons oser penser à des solutions novatrices à un phénomène si difficile à détecter qui mutile des centaines de filles. La pression sociale est très grande. Nous devons oser protéger les filles, même de manière peu orthodoxe. »

La secrétaire d’État communiquera avec le gouvernement fédéral pour informer le personnel de l’aéroport des différents aéroports du pays avant l’exode des vacances d’été.



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