Le stress des infirmiers, un problème de taille
Express Medical a révélé les résultats de sa dernière étude sur les infirmiers. Menée sur quelques 847 professionnels au sein de 3 hôpitaux belges, elle montre que les infirmiers subissent une pression de plus en plus élevée et sont moins satisfaits par leur travail. Néanmoins, l’entraide au sein des services semble souder les infirmiers entre eux pour affronter les difficultés.
Le métier d’infirmier, éprouvant physiquement est mentalement, peut-être réellement pénible. En effet, il s’agit aujourd’hui de faire face à de nouveaux enjeux, comme l’arrivée des nouvelles technologies ou encore la privatisation croissante des soins. La pression exercée sur les infirmiers, le stress, sont ainsi plus importants, comme le démontrent les résultats de la dernière étude d’Express Medical. Si la satisfaction des professionnels baisse, ils peuvent néanmoins toujours compter sur la solidarité de leurs collègues pour tenir le coup.
Un travail de plus en plus difficile
Express Medical indique dans son étude que tous les infirmiers subissent un stress important. La pression importante qui leur est imposée serait le premier facteur de ce stress, selon 43% des sondés. De manière générale, 9 travailleurs sur 10 affirment qu’ils subissent une pression plus forte qu’au début de leur carrière. Viennent ensuite les obligations administratives et une forme « d’auto-pression » à vouloir bien faire le travail. Les conditions de travail des infirmiers sont aujourd’hui si difficiles que 40% des personnes interrogées ont indiqué qu’elles changeraient de métier si elles le pouvaient. Ainsi, la satisfaction a légèrement diminué. Elle est passée de 7.5, selon l’étude de 2017, à 7.1.
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La solidarité entre collègues
Si la satisfaction ne baisse que légèrement, c’est que les relations entre collègues permettent aux infirmiers de surmonter les difficultés. En effet, 4 infirmiers sur 10 considèrent leurs collègues comme des amis, et 60% considèrent qu’ils peuvent compter sur eux. « Un solide réseau de collègues sur lesquels on peut compter est important, parce qu’être infirmier est une profession magnifique qui peut aussi être difficile », explique Pascale Vanrillaer d’Express Medical, interrogée par La Meuse. Les travailleurs peuvent ainsi se confier sur leurs problèmes personnels ou leurs difficultés au travail. Toutefois, l’étude révèle que les amitiés se lient plutôt entre les collègues par tranches d’âges, et 52% des infirmiers soulignent des tensions entre les jeunes générations et les plus anciens.
Outre ces relations, ils apprécient aussi de manière générale le travail en équipe. 80% des sondés ont ainsi indiqué avoir un bon contact avec les médecins, et 59% avec leur responsable. Enfin, 93% des infirmiers valorisent leurs relations avec leurs patients.
1 travailleur sur 3 sous traitement
De manière générale, le personnel de soins de santé est sujet à un stress important. Samedi dernier, un sondage du quotidien néerlandophone Het Laatste Nieuws révélait qu’un travailleur sur 3 prenait des médicaments au moins une fois par semaine. Il s’agit majoritairement de somnifères, d’anti-inflammatoires et d’anti-douleurs. Lors de cette étude, menée sur près de 2.560 soignants, 88% des personnes sondés ont dénoncé le manque de personnel comme étant source de pression dans leur profession.
S’adapter aux évolutions du métier
Aujourd’hui, les infirmiers sont de plus en plus mis à rude épreuve, en conséquence des nombreux changements opérés dans leur profession. Ils doivent ainsi s’adapter rapidement aux évolutions de l’e-santé, qui, si elle permet souvent de gagner en efficacité, demande une certaine flexibilité dans la pratique. Avec la nouvelle formation en 4 ans, il est aussi probable qu’on en attende plus d’eux à la sortie de l’école, mais aussi que de nouvelles attributions leur soient confiées. Tous les soignants sont aussi sous pression en raison du rythme de travail dans le secteur des soins de santé. A l’hôpital par exemple, depuis que la durée de séjour des patients a été réduite, ils doivent continuer à fournir une prise en charge de qualité en moins de temps. C’est la raison pour laquelle, dans son projet pilote d’accompagnement du burn-out, la ministre Maggie De Block a choisi de s’intéresser d’abord au secteur hospitalier, particulièrement touché par la maladie.
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La rédaction
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