Les blouses blanches ont aussi le blues en France : urgences en grève

Ce mardi 11 mai, le personnel soignant de nombreux hôpitaux en Wallonie et à Bruxelles a répondu à l’appel du deuxième « Mardi des blouses blanches », organisé par la CNE. De l’autre côté de la frontière, la colère gronde aussi. Des dizaines de services d’urgences français font grève depuis de longues semaines. Les travailleurs dénoncent un manque d’effectifs et des moyens limités.
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Le malaise du personnel soignant ne se ressent pas uniquement dans notre plat pays, ô que non. Chez nos voisins français, la grogne a également investi de nombreux hôpitaux de l’Hexagone. Le personnel des urgences en a également « ras-la-blouse » et crie sa détresse !
Initié il y a près de trois mois, le mouvement de protestation est en train de prendre de l’ampleur et a atteint de nombreux hôpitaux installés aux quatre coins de la France. Inter-Urgences, un collectif qui rassemble les paramédicaux travaillant dans ces services (aides-soignants, infirmiers, brancardiers, etc.), fait état actuellement de pas moins de 95 services des urgences en grève. Ce mardi, une nouvelle journée d’action a été organisée, à l’appel des syndicats. Durant cette journée, des manifestations ont eu lieu devant le ministère de la Santé et devant les Agences régionales de santé.
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Les urgences françaises en crise
Entre épuisement et colère, les urgences sont au bord de l’implosion, de l’autre côté de la frontière. Les soignants en grève dénoncent, en effet, le « profond malaise » qui touche les hôpitaux. Les unités d’urgences sont bien souvent saturées et leurs équipes frôlent le burn-out… « Des années de politiques d’austérité, exclusivement guidées par une vision comptable d’économies à court terme, ont fini par gravement détériorer notre système de Santé et de protection sociale, ainsi que les conditions de travail, de vie des salariés.e.s et la qualité de la prise en charge de la population », ont déploré, d’une seule voix, les syndicats français, en front commun.
Concrètement, les manifestants réclament des effectifs ainsi que des budgets supplémentaires. Ils exigent également l’arrêt des suppressions de postes dans les établissements et l’augmentation des salaires. Autre revendication : la prise en compte de la pénibilité de leurs métiers par un départ anticipé à la retraite. « Nous sommes tous à bout, physiquement et psychologiquement », a témoigné un infirmier de nuit dans les colonnes du Parisien. « Nous sommes confrontés à des pathologies différentes. Des problèmes de sommeil, de stress, des maux de dos. »
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Réquisitionnés en pleine nuit
La situation de ces hommes et de ces femmes a atteint un point de non-retour. Pour preuve, le mouvement a pris une tournure inédite… Fini de porter un brassard « personnel en grève » pour exprimer sa colère tout en continuant à assurer les soins. Des travailleurs sont passés à la vitesse supérieure, en n’assurant pas leur service grâce à des certificats médicaux. Face à cette vague inopinée d’absentéisme, dans le Jura, le préfet a, par exemple, fin mai réquisitionné des urgentistes, parfois sollicités par les forces de l’ordre en pleine nuit.
Comme ce fut le cas pour cette jeune infirmière, réveillée à minuit passé par les gendarmes. Objet de leur venue ? Lui signifier l’obligation dès 7 heures du matin de se présenter à son service des urgences, alors qu’elle n’était pas inscrite au planning du jour. « Les gendarmes étaient gênés mais je ne leur en veux pas », a-t-elle raconté au Monde. « J’ai eu du mal à rendormir les enfants mais je n’ai pas retrouvé le sommeil. J’ai dû m’organiser pour les faire garder. J’ai fait ma journée, stressée. Quand je suis rentrée, les gendarmes étaient à nouveau devant ma porte avec un ordre de réquisition pour le lendemain. » Cette fois, la professionnelle leur a présenté un arrêt maladie…
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