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Maisons de repos : résidents et travailleurs satisfaits à plein Tubbe

26/06/19
Maisons de repos: résidents et travailleurs satisfaits à plein Tubbe

À l’heure où le personnel (para)médical fait entendre sa voix, il est des modèles d’organisation et de gestion qui peuvent être source d’inspiration. En faisant des maisons de repos et de soins des lieux de vie et de travail qui favorisent la responsabilisation des résidents et la motivation du personnel, le modèle scandinave Tubbe permet à chacun de s’y retrouver. Dans une nouvelle publication, la Fondation Roi Baudouin partage l’expérience de six projets pilotes qu’elle a soutenus dans l’introduction d’un mode de gouvernance qui implique les résidents et le personnel.

[DOSSIER]
 Plein Tubbe sur une nouvelle gestion des maisons de repos et de soins !
 Maisons de repos : 250.000€ pour diffuser davantage le modèle Tubbe

Les maisons de repos et de soins sont plus que jamais confrontées à un challenge incontournable : assurer à leurs résidents les soins nécessaires, tout en tenant compte de leurs besoins et souhaits individuels, dans un cadre aussi agréable pour le personnel que pour eux. L’actualité récente nous rappelle toutefois que cette ambition se heurte à de nombreuses difficultés : conditions de travail éprouvantes pour le personnel soignant, pression du temps et de la multiplicité des tâches à effectuer, manque de temps passé auprès des résidents…

 [A lire]  : 1.130 nouvelles places supplémentaires en maisons de repos dès 2019

La relation au premier plan

En proposant une organisation et une gestion axées sur le relationnel, Tubbe - du nom de la maison de retraite suédoise Tubberödshus qui applique ce modèle - peut contribuer à relever les défis auxquels sont confrontées les maisons de repos et de soins. Dans ce modèle, les décisions se prennent en commun et la participation de tous (résidents, personnel, familles…) est encouragée.

Les résidents s’impliquent pleinement dans la vie de l’institution, par exemple en choisissant ou en préparant des animations, en participant à la préparation des repas, ou encore, en distribuant le courrier. Les membres du personnel ont la possibilité de sortir de leur rôle de soignants et d’exploiter d’autres compétences dans le cadre d’activités sociales. Ils sont encouragés à passer plus de temps avec les résidents et à être à l’écoute de leurs besoins et souhaits, ce qui leur permet de retrouver le sentiment d’exercer une profession stimulante et gratifiante. La direction elle-même change de rôle, passant d’une posture de management à celle de coach. Les rapports avec les familles sont encouragés, par exemple via la participation à des repas et activités de l’institution.

Résultat : la maison de repos (re)devient un lieu de vie et de travail agréable et motivant, où les compétences de chacun sont mises au service du bonheur de tous – valeur suprême de Tubbe.

 [A lire]  : Maisons de repos : entre professionnalisation et marchandisation

En Belgique aussi

À la demande d’acteurs belges du secteur et de citoyens, plusieurs directeurs de maisons de repos et de soins ont cherché à mieux connaître la méthode Tubbe. Dès 2015, la Fondation Roi Baudouin a organisé une série de visites et de contacts avec les initiateurs suédois, et a soutenu des projets pilotes en Belgique. Six maisons de repos et de soins (trois en Wallonie et trois en Flandre) ont ainsi introduit, pas à pas et à des degrés différents, le modèle Tubbe : la Résidence Régina (Moresnet), le Centre Sainte-Barbe (Seilles), La Reine-des-Prés (Marche-en-Famenne), Open Kring (Ardooie), Floordam (Melsbroek) et Sint-Jozef (Neerpelt).

La nouvelle publication ‘Des maisons où il fait bon vivre et travailler’ présente les récits des fondatrices du modèle et les expériences des maisons de repos pionnières, permettant à chacun de se faire sa propre opinion :

 “Le résident est acteur de sa vie au niveau individuel et collectif. On met l’accent sur l’écoute de ses besoins, en partant du principe qu’il doit vivre ici comme à la maison et faire ses propres choix, à quelle heure il se lève, se couche… S’il veut regarder les prolongations du match de foot jusqu’à 23 heures, il peut ! ” Antoine Thiry, directeur du Centre Sainte-Barbe.

 "Les infirmières et les aides-soignantes ont désormais la possibilité de faire autre chose que ce qui relève strictement de leur profession et de valoriser leurs autres capacités. Avant, elles se sentaient coupables quand on les surprenait assises avec les résidents. Aujourd’hui, ça fait partie de leur rôle.” Francine Leclerc, responsable d’unité de vie à la Résidence Régina.

 “Tous ensemble, on peut vraiment faire une belle démarche, qui va pousser à l’autonomie des résidents et du personnel. Tout le monde est gagnant ! ” Philippe Van de Broeck, directeur de la maison de repos La Reine-des-Prés.

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Des chiffres encourageants

L’évaluation au bout d’un an et demi d’application du modèle Tubbe dans les six maisons de repos et de soins indique par ailleurs les résultats suivants :

 53% des membres du personnel affirment que les soins au sein de leur département se sont (considérablement) améliorés.
 67% des membres du personnel (contre 50% au début) déclarent ‘avoir une influence sur la manière dont leur département fonctionne’.
 39% des résidents (contre 19% au début) affirment se concerter avec le personnel pour prendre des décisions (sur la nourriture, le mobilier, les activités…).
 61% des résidents (contre 46% au début) sont ‘entièrement d’accord’ avec l’affirmation ‘Le personnel m’écoute quand j’ai des questions ou des problèmes’.

Pour en savoir plus sur le modèle Tubbe, rendez-vous sur ce lien.



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