Remboursement des soins psychologiques : les avis sont mitigés

Le remboursement partiel de consultations de soins psychologiques entre en vigueur à partir du mois de mars. Une mesure boudée par l’association professionnelle flamande des psychologues VVKP. Côté francophone, les avis sont mitigés.
La mesure, annoncée il y a un an deviendra officielle dans peu de temps. A partir de mars, certains patients souffrant de dépression, de dépendance à l’alcool ou d’angoisse auront l’occasion de suivre, sur prescription d’un généraliste ou d’un psychiatre, des séances chez un psychologue à coûts réduits. En effet, l’Etat prendra à sa charge une partie du coût, le patient devant s’acquitter que de 11 petits euros. Cette mesure doit permettre de rendre l’aide psychologique de première ligne plus accessible, l’argent étant souvent un frein pour les patients.
Une perte du chiffre d’affaires
Concrètement, les psychologues voulant pratiquer des traitements remboursés doivent conclure un contrat avec le réseau de soins de santé mentale duquel ils ressortent. Le coût de leur séance est alors plafonné à un euro/minute. Une contrainte que ne plaît pas à l’association flamande VVKP, qui a déconseillé à ses membres indépendants d’y souscrire. Avec ce plafond, les psychologues perdent environ 20% de leur chiffre d’affaires, explique la VVKP dans un communiqué (les séances de 45 minutes, étant majoritairement tarifées à 60 euros).
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Un constat mitigé
Côté francophone, les avis se font plus mitigés sur la mesure. L’UPPCF (Union Professionnelle des Psychologues Cliniciens Francophones) salue l’initiative mais souligne certains points noirs. « La mesure est beaucoup trop restrictive pour les psychologues cliniciens car elle impose des contraintes, elle ne reconnait pas notre autonomie et ne valorise pas nos honoraires », explique la présidente Catherine Choque, interrogée par Sudpresse. De plus, la mesure vise seulement les adultes, de 18 à 64 ans. Ce que reproche l’union. « Les ados et les personnes âgées, sont aussi des publics à prendre en compte ».
L’APPPsy, l’Association des psychologues praticiens d’orientation psychanalytique, elle, revient sur l’obligation pour le patient d’obtenir préalablement une prescription de son médecin. « Il est déjà difficile pour un patient souffrant de troubles psychiques de passer la porte d’un professionnel. Le fait de devoir s’adresser d’abord à son médecin pour pouvoir bénéficier d’un remboursement risque de le freiner totalement dans son élan », relève Alain Rozenberg, vice-président de l’Association à Sudpresse. L’APPsy émet, de plus, des doutes sur la durée du traitement, trop courte selon elle.
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