Sans-abrisme : sortir de la logique saisonnière
Le centre d’hébergement d’urgence pour personnes sans-abri de la rue de Trêves, à Bruxelles, ”¯n’a pas fermé ses portes ce dimanche 31 mars. Prévu initialement dans le cadre du dispositif hivernal 2018-19, son ouverture est prolongée jusqu’au 30 novembre 2019, a annoncé la Croix-Rouge. Une bonne nouvelle pour les 494 personnes qui y ont été accueillies cet hiver.
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Grâce à un financement accordée par la Région de Bruxelles-Capitale, le bâtiment de la rue de Trêves continuera d’accueillir les personnes sans-abri et de leur procurer un suivi psychosocial et un accès aux soins de santé. Géré conjointement par la Croix-Rouge, le CAW Brussels et Médecins du Monde, le centre a accueilli en moyenne 226 personnes /nuit depuis 8 décembre, dont 20% d’enfants.
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Un hébergé sur cinq est un enfant
Le centre d’hébergement a ouvert ses portes à plus de 494 personnes différentes cet hiver, dont 65 % d’hommes, 16 % de femmes et 19 % d’enfants (65 % de personnes seules et 35% de personnes en famille). Le bâtiment aura, au total, vu passer entre ses murs 63 MENA (mineurs étrangers non accompagnés). Des chiffres qui montrent une triste réalité : un hébergé sur cinq est mineur.
Beaucoup y restent plus d’une nuit. La Croix Rouge explique leur offrir la possibilité d’y séjourner pour une période prévisible, de façon à pouvoir leur offrir un accompagnement psychosocial et médical de qualité. Cette stabilité permet à certains de récupérer de l’épuisement de la survie et de reprendre pied. A la fin de l’hiver, le centre avait trouvé des solutions structurelles pour 65 personnes.
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Un contrat d’aide sociale
La Croix Rouge accueille, bien évidemment, cette nouvelle avec bonheur. La fin du plan hivernal signifie souvent l’interruption des soins médicaux des personnes suivies et un retour à la vie dans la rue. Sa prolongation rend possible la stabilisation de l’état du patient. Mais, elle permet surtout de sortir d’une logique saisonnière de l’hébergement d’urgence des personnes sans-abri, se réjouit la Croix Rouge.
A partir du 1er avril, toute personne hébergée souhaitant rester dans le centre devra s’engager dans un contrat d’aide sociale. Les trois associations partenaires se rendent bien compte qu’elles ne pourront pas répondre à toutes les demandes, ni trouver des solutions structurelles pour toutes les personnes hébergées. Mais, cela permettra, au moins, de documenter les différentes situations, les conditions de réussite et les obstacles à une sortie de la rue, expliquent-elles. A noter que les places d’hébergement, au nombre de 250 en hiver, seront réduites à 190.
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