Un guide d'accompagnement pour les transgenres

Ce 17 mai sera la journée contre l’homophobie et la transphobie. Public particulièrement fragilisé, les transgenres font l’objet de plusieurs récentes initiatives qui visent à les inclure dans la société. Au fédéral, la ministre en charge Maggie De Block lançait, en octobre 2017, une convention permettant aux transgenres de se faire rembourser les soins psychosociaux. Un refuge pour les jeunes LGBT sera inauguré prochainement à Bruxelles. Les initiatives en matière d’inclusion se multiplient, donc. Au niveau de la FWB, un guide d’accompagnement vient de voir le jour, pour l’inclusion des personnes transgenres dans l’enseignement supérieur.

– [A lire] : Accueillir les jeunes LGBT discriminés

Une méconnaissance législative

Si la législation et les pratiques mises en place se veulent encourageantes, une série de freins souvent diligentés par prudence ou méconnaissance des règlements existants n’en demeure pas moins réels sur le terrain. Cette publication vise donc à simplifier le parcours de ces étudiants et étudiantes en mettant à leur disposition ainsi qu’à celle des établissements d’enseignement supérieur, un recueil des textes légaux et administratifs existants, mais aussi un répertoire des bonnes pratiques qui évite la stigmatisation comme l’identification d’une personne de référence dans l’établissement, la mise en place d’un environnement trans friendly ou encore l’utilisation du prénom souhaité par la personne, etc.

Associatif et enseignement ciblés

Elaboré en étroite concertation avec différentes associations de terrain et financé à hauteur de 15.000 euros par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce guide déjà disponible sur les sites internet de la Direction de l’Égalité des chances de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de l’ARES est envoyé, à partir de ce lundi 14 mai, aux acteurs de l’Enseignement supérieur et du monde associatif (Universités, Hautes écoles, Ecoles supérieures des Arts, établissements d’Enseignement de promotion sociale, associations d’étudiants et étudiantes, associations LGBTQI, etc.).

Cette diffusion est accompagnée d’une campagne d’affichage au sein de ces secteurs.

– [A lire] : Le respect des LGBT est une question politique

« Le parcours des personnes transgenres dans l’enseignement peut être compliqué comme le démontrent plusieurs études menées au niveau européen où 1 personne LGBTQI sur 5 déclare s’être sentie personnellement discriminée par le personnel éducatif ou universitaire », explique Isabelle Simonis. « Il faut inverser cette tendance et pour ce faire, impulser un changement des mentalités. S’il est ici essentiellement question des notions de sexe, d’identité et d’expression de genre, ne nous y trompons pas, c’est aussi d’une indispensable évolution dans le regard que nous portons sur l’autre dont il est question », poursuit la ministre.

Du concret

Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude MARCOURT, souhaite apporter des réponses concrètes aux situations discriminantes rencontrées au quotidien par la communauté transgenre et d’ajouter : « L’accessibilité et la pleine reconnaissance de chaque individu dans l’enseignement supérieur est une priorité absolue. Ce guide doit permettre de faciliter l’intégration des personnes transgenres dans nos établissements. Nous souhaitons créer une dynamique commune au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles afin de lutter activement contre toute forme de discrimination. »

– [A lire] : La lutte contre l’homophobie chez les jeunes devient une priorité

Pour rappel, cette initiative s’inscrit dans le cadre de la déclaration politique communautaire qui veut permettre à chacun de vivre son orientation sexuelle et son identité de genre de manière épanouie, notamment en tenant compte de la spécificité des personnes transgenres et en supprimant les discriminations spécifiques qui subsistent à leur encontre.