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"Pourquoi j’ai choisi de devenir éducatrice spécialisée... Et 20 ans plus tard, qu’en est-il ?"

Lorsque j’ai eu 18 ans, il m’a fallu, comme à ceux d’entre nous qui suivent une scolarité générale, choisir ce que j’allais faire du reste de ma vie, du moins professionnellement parlant. Mal préparée, peu outillée, pleine de doutes et de questions, j’ai un peu erré, entre université, décrochage et petits boulots, avant de me retrouver chez un conseiller d’orientation. Comme entre-temps, j’avais déjà décidé que je voulais m’orienter dans une filière sociale, les tests ont attesté de ce choix.

La question du choix

Il m’a donc fallu choisir quel métier je souhaitais exercer au sein de cette filière. A l’époque, avec l’enthousiasme, l’énergie et les croyances de mes 19 ans, je ne me voyais pas derrière un bureau et, surtout, j’avais l’intime conviction, étayée par ma courte expérience de vie, que ces professions « bureaucratiques » n’étaient d’aucune utilité, je leur étais allergique. Je voulais être sur le terrain, avec les gens, pour leur être « vraiment » utile…

Me sentir utile et contribuer à la mise en place d’une société plus juste

J’ai donc opté pour la profession d’éducatrice spécialisée, et ses 3 ans de formation, que j’ai littéralement adorée. Il faut avouer que l’école que j’avais choisie était particulièrement reconnue pour son enseignement pratique et son idéologie utopiste et idéaliste, ce qui me correspondait réellement à l’époque. Ce qui avait fondé mon choix était ce besoin de me sentir utile socialement parlant, de contribuer, modestement et à ma petite échelle, à la mise en place d’une société plus juste, meilleure pour tous ses membres, une société qui ne laisserait personne au bord de la route. Aujourd’hui, à l’aube de mes 40 ans, je ressens toujours ce besoin au niveau professionnel, mais je me suis assez rapidement rendu compte que le chemin que j’avais choisi ne me correspondait pas.

Un témoignage particulier

Tout d’abord, il faut préciser que la profession d’éducateur spécialisé est extrêmement vaste et ses domaines d’application très variés, de même que le public avec lequel il est possible de pratiquer. Ce que je livre ici est dès lors uniquement le témoignage de mon expérience personnelle, vu par le prisme de mes croyances actuelles…

Remise en question du choix

Premièrement, s’il m’a toujours été aisé de trouver du travail dans le secteur social, je n’ai jamais été engagée en tant qu’éducatrice spécialisée à proprement parler. Au contraire, j’ai toujours exercé des fonctions un peu hybrides, moitié assistante sociale, moitié éducatrice, un peu animatrice, un peu chef de projet, un peu de tout ça en même temps. De cette expérience assez éclectique, j’en ai conclu le contraire de ce que j’avais déduit de mes stages, à savoir que travailler en permanence sur le terrain, en direct avec le public ne me convenait pas. À un moment dans ma carrière, j’ai donc eu recours à un autre conseiller d’orientation, cette fois-ci sans a priori, et qui m’a proposé une piste qu’à l’époque j’avais trouvée risible, mais qui est celle de la fonction que j’exerce actuellement.

Quid de l’adéquation de la formation par rapport à la réalité

À cette même époque, je m’étais fait la réflexion que les stages, du moins de la manière dont ils étaient organisés lorsque j’ai fait mes études, ne sont pas représentatifs de la réalité du métier. Et parfois, les formations en elles-mêmes non plus. J’ignore si c’est toujours le cas, mais j’espère que non … Et que les vraies formations en alternance sont ou seront développées, car elles sont, à mon sens, le seul véritable moyen d’apprendre la réalité d’un métier lorsqu’on est étudiant.

Vers un équilibre

Aujourd’hui, j’exerce une fonction de responsable dans une ASBL qui vient en aide à un public précarisé. Je suis toujours en contact direct avec ce public, mais pas uniquement, puisque j’ai également une fonction de gestion d’équipe et de gestion de projet(s). Je reste dans du concret, en permanence, mais différemment de ce que j’avais imaginé à l’aube de mes 20 ans. Et j’ai appris à nuancer mes perceptions quant à l’utilité de certaines fonctions…

MF - travailleuse sociale

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