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Bulletin social : Les filles, on se débrouille !

17/10/17
Bulletin social : Les filles, on se débrouille !

Au sommaire du bulletin social de la semaine : un relent fétide de misogynie, des muscles saillants, un médecin syrien, mais surtout, une promesse d’égalité !

« La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente » , Françoise Giroud (1983)

Alors qu’une actualité plus qu’alarmante s’ouvre sous mes yeux ébahis par un monde toujours aussi cruel et inhumain, je me suis permis une réflexion des plus complexes qui a débouché sur un soulagement intense. En effet, vous n’avez pas idée à quel point je suis passablement heureux d’être un homme !

Qu’on se le dise, je n’ai pas tellement le sentiment profond d’être en symbiose avec le stéréotype que certains créatifs publicitaires cokés jusqu’au nombril tenteront de nous vendre, à savoir l’image virile du grand bonhomme aux muscles saillants conduisant un 4X4 énorme tout en buvant de la bière tiède. Non, si je dois préciser ma pensée, disons plutôt que je suis soulagé de ne pas être une femme !

Mais pourquoi donc, me direz-vous ? On peut pinailler pendant des heures si vous le désirez, mais j’ai le sentiment profond qu’être une femme au 21ème siècle, c’est un peu comme être une structure en béton dans Bruxelles : le concept avait de la gueule quand on l’a construit mais plus le temps passe, plus l’édifice s’effrite, prend l’eau et sombre lamentablement sous le courroux des politiques qui commencent à comprendre que le monde entier se rend compte de la supercherie.

Bref, plus le temps s’écoule, plus il est périlleux d’être une femme. Regardez l’actualité en Arabie Saoudite où l’on va jusqu’à bafouer le droit le plus élémentaire, à savoir le droit constitutionnel et inébranlable de se faire conduire en voiture. Finies les excuses ! A partir de maintenant, les chauffeurs passent à la trappe, il faudra conduire soi-même pour aller voter ! Quel scandale ! Vous me direz, l’Arabie Saoudite, c’est loin ! En Belgique, c’est différent…Pourtant, savez-vous que je connais une modeste dame travaillant dans le social qui préfère rester humblement anonyme à qui l’on refuserait catégoriquement ses indemnités de licenciements …

Soit, vous commencez à connaître mon optimisme sans fin. J’ai donc cherché un secteur où la question du genre ne se posait pas … Après moult tentatives, je me suis rendu compte bien malgré moi que, de la politique jusqu’au sport en passant par la prostitution, l’inégalité règne en maître. J’ai donc poussé le vice jusqu’à revenir dans mon secteur de prédilection : le non-marchand… En effet, s’il y a bien un domaine d’activité où les conditions de travail sont aussi délétères pour les dames et les messieurs, c’est bien le social !

Qu’il est bon de sentir l’égalité des sexes dans toute sa splendeur ! Dans le social, les femmes sont aussi mal rétribuées que les hommes. Il n’y a pas de question de genre du type : « Je préfère que Monsieur s’occupe de moi parce qu’il me parait plus compétent ». En effet, ne rêvez-vous pas de travailler dans un secteur où le stéréotype de la femme s’évanouit complètement ? Dans mon domaine, ce n’est pas à la femme de faire le café, de jouer à la secrétaire lorsqu’il faut faire le P.V. de la réunion ou encore de remplir la fonction de « maman de l’équipe ».

Pardon ? Mon cynisme vous donne la nausée ? Si vous étiez une femme, je vous dirais bien que c’est parce vous êtes soit enceinte, soit à la mauvaise période du mois, ce que vous rend faible et vulnérable… Moi, misogyne ? Que nenni ! Je ne suis qu’un homme bien dans son époque qui tend à fermer les yeux sur une injustice profonde tout en se disant qu’au jeu de hasard du genre, j’ai tiré le bon sexe !

Après tout, peut-on considérer qu’il n’y a pas vraiment d’inégalité, mais juste une logique bien ancrée. Dans le non-marchand, les hommes tirent mieux leur épingle du jeu, parce qu’ils sont plus rares… Ah ! Un malaise s’installe… Ce qui est rare est précieux ? N’est-il pas magnifique d’ériger l’homme en diamant brut du secteur ? Suivons donc cette logique imparable : je connais un réfugié syrien qui a une formation de médecin, qui maîtrise le français, l’arabe et certains dialectes soudanais pour avoir passé 5 ans au Darfour. La perle rare, quoi ! Pourtant, il ne trouvera jamais de job… Comment ça, ce n’est pas la même chose ? De fait, ce n’est pas de la misogynie, c’est du racisme !

Soit, Mesdames, je vous plains de devoir vivre dans une phallocratie décomplexée. J’aurais beau m’excuser pour tous les salauds de la Terre qui vous mettent dans une case qui n’est pas forcément la vôtre, je ne pense pas que cela changera grand-chose, mais ça me paraît néanmoins nécessaire. Eventuellement une promesse ? Je jure solennellement, la main collée sur le cœur que je serai à tout prix sans pitié dans mes écrits pour les hommes et pour les femmes, sans aucune distinction !

T. Persons

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Commentaires - 1 message
  • On s'en tape de votre vision du monde tronquée...admettons que vous ayez raison, les femmes (ou les hommes d'ailleurs) tirent toujours avantage d'une situation même si Í  priori elle semble les désavantager...

    Trolll sans intérêt mardi 17 octobre 2017 10:11

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