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Le Non-Marchand manifeste ce jeudi, entre incertitudes et revendications (VIDEO)

22/05/25
Le Non-Marchand manifeste ce jeudi, entre incertitudes et revendications (VIDEO)

À l’appel des organisations syndicales, les professionnels du Non-Marchand entendent dénoncer le manque d’investissements publics dans leurs secteurs et les choix politiques jugés austéritaires. Conditions de travail dégradées, pénurie de personnel, précarisation croissante : les travailleurs alertent sur les conséquences concrètes de ces décisions, tant pour eux-mêmes que pour les publics qu’ils accompagnent. Le point avec Sébastien Robeet, Secrétaire national du secteur Non-Marchand à la CNE.

Le Guide Social : Comment le Non-Marchand est-il considéré aujourd’hui par les différents gouvernements ?

Sébastien Robeet, Secrétaire national du secteur Non Marchand à la CNE : Il est à la fois attaqué et négligé, alors que nous avons déjà tiré le signal d’alarme à plusieurs reprises, notamment lors de la campagne électorale pour les élections de juin 2024. Le constat étant que nous arrivions au terme des accords sociaux que le secteur du non marchand et les travailleurs se retrouvaient en grande difficulté, avec des tensions, des pénuries, des malades de longue durée, etc. Nous nous sommes rendu compte que la volonté d’investir dans le Non-Marchand était soit remise aux calendes grecques, soit même carrément écartée.

Ainsi, tous les choix ayant été posés par les nouveaux exécutifs constituent une sorte de double peine : non seulement, les investissements nécessaires ne sont pas dégagés, mais les mesures mises en place vont aussi créer des besoins sociaux très conséquents et très lourds en termes de gestion quotidienne. Avec une influence sur les bénéficiaires et le risque de créer des conflits et des tensions dans des secteurs déjà fragilisés, sans parler de la paupérisation.

La limitation des allocations de chômage dans le temps, la chasse aux malades mise en place par le gouvernement Arizona et la réintégration forcée des malades de longue durée fait naître au cœur de la société une grande insécurité qui se ressent au sein de nos associations, institutions, hôpitaux, centres d’aide sociale etc.

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"A Bruxelles, il n’est pas possible de faire face à toute une série d’urgences"

Le Guide Social : Au niveau régional, l’absence de gouvernement bruxellois ne fait probablement qu’ajouter davantage de tension…

Sébastien Robeet : Notre action se base sur de la concertation tripartite, entre les organisations syndicales qui représentent les travailleurs, les employeurs et leurs fédérations et les pouvoirs subsidiants. Etant donné que, en Région bruxelloise, le pouvoir subsidiant est en affaires courantes, il n’est pas possible de faire face à toute une série d’urgences, ni de s’engager dans des décisions importantes, alors que le gouvernement appelé à succéder à celui en affaires courantes sera probablement composé de manière différente.

Le Guide Social : Allez-vous rencontrer des ministres ce jeudi dans le cadre de la manifestation ?

Sébastien Robeet : Ce n’est pas prévu. Par contre, du côté francophone, des courriers sont envoyés aux gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Au niveau du fédéral, nous avons entamé à ce stade les discussions avec le cabinet du ministre fédéral de la Santé, puisque le Non-Marchand dépend, dans une partie conséquente, du ministère fédéral de la Santé.

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Les revendications du front syndical

Le Guide Social : Avec d’autres actions déjà prévues en cas de résultats infructueux ?

Sébastien Robeet : Il faudra voir quelles réponses politiques seront données, avec quelles réponses budgétaires, les enveloppes allouées constituant le nerf de la guerre. Aujourd’hui, nous ne réclamons pas de revalorisation salariale généralisée, mais bien des conditions de travail attractives et tenables pendant toute une carrière, de telle manière que ces conditions de travail ne constituent plus un obstacle au début ou à la poursuite de l’activité dans le secteur du Non-Marchand.

Bien entendu, cela passe aussi par un développement de l’emploi dans le secteur. Les travailleurs réclament d’avoir plus de collègues à leurs côtés, pour pouvoir effectuer plus efficacement les différentes tâches et en prenant le temps nécessaire avec les bénéficiaires. Ce temps manque cruellement. La qualité des services rendus aux bénéficiaires doit être immédiate, permanente et développée de la meilleure manière possible, ce qui est infaisable sans ces emplois que l’on réclame à cor et à cri.

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Si nous ne sommes toujours pas entendus, on devra multiplier les types d’actions. La manifestation de ce jeudi se déroule avec de nombreux participants et énormément de cœur, mais il faudra peut-être durcir le ton dans nos modes d’action et nos interpellations.

Propos recueillis par O.C.

Notre reportage :



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