Covid-19 : "Le gouvernement abandonne les kinésithérapeutes à leur sort"

Étant donné que la kinésithérapie est une profession médicale régie par un code déontologique, de nombreux kinésithérapeutes assurent encore les soins des patients dont le traitement est nécessaire, malgré l’épidémie de coronavirus qui touche l’ensemble du pays. Ces prestations sont effectuées en dépit d’un manque criant de matériel de protection. De plus, conserver les cabinets ouverts pour ces rares patients constitue une lourde perte financière pour les 40% de kinésithérapeutes qui exercent encore en Wallonie et à Bruxelles.
Le manque de matériel de protection (masques buccaux et gel hydroalcoolique notamment) explique en grande partie la fermeture de nombreux cabinets de kinésithérapie : les soins de kinésithérapie nécessitent un contact physique et il est donc essentiel que les kinésithérapeutes soient en mesure d’assurer leur protection ainsi que celle de leurs patients face à la contamination au Covid-19. Même les personnes ne présentant aucun symptôme peuvent être porteuses du virus et il est primordial que les prestataires de soins soient protégés au mieux afin de limiter au maximum la propagation du virus.
"À ce jour, les autorités n’ont pas suffisamment soutenu les kinésithérapeutes de première ligne : les masques buccaux attendus depuis si longtemps ne sont toujours pas disponibles et leur distribution reste incertaine", regrette AXXON, association représentative des kinésithérapeutes en Belgique.
A quelles indemnités compensatoires auront-ils droit ?
Selon elle, des précisions doivent également rapidement être apportées au niveau financier : à quelles indemnités compensatoires auront droit les kinésithérapeutes ? AXXON insiste pour que "l’ensemble d’entre eux perçoive une compensation financière, qu’ils soignent encore quelques patients ou qu’ils aient complètement fermé les portes de leur cabinet. Il est impératif que le gouvernement soutienne financièrement les kinésithérapeutes, sans quoi le secteur risque de souffrir énormément de cette crise, ce qui aura pour corollaires des répercussions considérables sur la santé publique."
Le Gouvernement fédéral s’est en tout cas engagé à soutenir financièrement les prestataires de soins. En effet, suite aux décisions prises par le Conseil National de Sécurité afin de lutter contre la propagation du Coronavirus, les professions médicales telles que les kinésithérapeutes, les dentistes, les opticiens ou encore les prothésistes peuvent continuer d’exercer parce qu’ils représentent des services essentiels. Si ces professionnels décident de fermer leur cabinet, ils pourront bénéficier d’un revenu de remplacement (droit passerelle) même en continuant de traiter les cas urgents et indispensables paramédicaux ou médicaux.
"Ceux qui ferment leur cabinet mais continuent à traiter les cas urgents et indispensables pourront bénéficier d’un revenu de remplacement pour les mois de mars et avril, soit 1.291,69€ par mois (1.614,10 € si charge de famille)", rappelle le cabinet du ministre Ducarme. "Les indépendants impactés par le Coronavirus peuvent de plus bénéficier d’une dispense, d’un report ou d’une réduction de leur cotisations sociales. Les indépendants complémentaires peuvent aussi, dans certains cas, bénéficier d’un revenu de remplacement"
2.600 kinés volontaires
Malgré leurs inquiétudes, les kinésithérapeutes font preuve de bonne volonté : ils sont déjà plus de 2.600 à s’être portés volontaires pour intégrer une réserve de prestataires de soins prêts à soutenir les secteurs qui luttent en première ligne contre l’épidémie. Leurs compétences leur permettent en effet d’assurer des soins de base de qualité, que ce soit au sein des hôpitaux ou encore des centres de triage.
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