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La solitude des associations face à la lutte contre les overdoses

22/08/19
La solitude des associations face à la lutte contre les overdoses

Le 31 août sera la journée Mondiale de sensibilisation à l’overdose. L’occasion de mener un travail de prévention mais aussi de rappeler l’urgence sanitaire. C’est aussi l’occasion de faire le point sur les différentes structures qui sensibilisent et préviennent les forts risques de la surdose et de jeter un coup de projecteur sur les moyens dont elles disposent. Des moyens limités, il faut bien le dire !

“Politiquement, c’est plus facile de mettre de l’argent public dans une mesure dont les effets sont visibles rapidement. La prévention est difficile à quantifier et ne s’évalue jamais à court terme…", argumente Michaël Hogge, chargé de projets pour Eurotox, dans le média Moustique.

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Les associations, le poids des responsabilités

Les pouvoirs publics, sous-couvert de financer les associations qui font de la prévention envers les toxicomanes, ne prennent pas suffisamment leurs responsabilités. Et ce sont les acteurs de terrain qui payent les pots cassés.

En effet, l’action politique envers la prévention et la sensibilisation des drogues reste très limitée. Préférant se souscrire aux associations plutôt que de s’aventurer sur un terrain glissant. De plus les associations souffrent d’un budget insuffisant pour mettre en place des plans et des actions efficaces. “Les stratégies de prévention permettent d’éviter les usages problématiques. Mais elles sont les grandes oubliées des pouvoirs publics”, souligne Michaël Hogge à nos confrères Moustique.

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La question de la légalité des actions de prévention

Et c’est précisément là que le bât blesse, la prévention, le rôle que celle-ci doit jouer et jusqu’où les acteurs associatifs qui agissent en ce sens peuvent-ils aller. Pour qu’il y est une bonne prévention et une bonne sensibilisation aux risques de l’overdose, il faut, souvent, flirter avec la légalité comme avec le testing, comme l’explique Tom Evenepoel, coordinateur au VAD, dans le journal moustique : "Même si le testing n’offre pas une garantie absolue, puisque les problèmes éventuels ne sont pas toujours liés au produit, mais aussi, par exemple, à la corpulence du consommateur ou à ses antécédents médicaux, cela donne une information très appréciable. Et puis c’est surtout un excellent moyen d’entrer en contact avec un groupe cible très difficile à atteindre."

Un exemple qui montre que la prévention envers ce public se fait souvent à la limite de la loi et est perçue négativement par l’opinion public, en atteste les grondes à l’encontre de la salle de shoot de Liège… N’oublions pas que les associations et les professionnels sensibilisant sur cette thématique ne sont pas là pour porter un jugement mais pour apporter une aide et une réponse concrète de santé publique.

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Un changement de mentalité pour sensibiliser plus

La logique prohibitive et répressive nuit fortement à l’efficacité d’une politique réelle en la matière. En effet, la répression ne permet pas d’assurer une sécurité aux toxicomanes ni de les aider à décrocher. Avec un système prohibitif il n’y a pas de dialogue possible avec les consommateurs qui ont peur de l’autorité publique et se renferment alors. Il est nécessaire de revoir la vision répressive et d’urgence qui ne peut conduire, à long terme, vers une politique efficace de lutte.

Pour rappel, en juin dernier, une cinquantaine d’associations belges issues du monde de la santé, des droits de l’humain, de l’éducation permanente ou encore du secteur prison avaient réclamé la révision de la loi encadrant l’usage de drogues. Pour elles, la priorité ne doit plus être de considérer l’usager de drogues comme un criminel ni d’empêcher de porter assistance aux publics vulnérables.

Un message qui sera martelé le 31 août prochain lors de la journée Mondiale de sensibilisation à l’overdose. L’occasion également pour les acteurs de terrain de réclamer davantage de moyens pour mener à bien leurs missions essentielles.

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