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Laurent Heyvaert, député wallon et ancien assistant social

21/06/19
Laurent Heyvaert, député wallon et ancien assistant social

Pendant cinq ans, Laurent Heyvaert (Ecolo) a travaillé au sein de l’ASBL Transit, association qui aide les toxicomanes à se réinsérer dans la société. Ce député wallon a ensuite officié comme assistant social au sein du service social juif, une structure qui s’occupe notamment des victimes d’attentats. Des personnes qui ne sont pas suffisamment accompagnées par l’État, selon lui.

« Au fil des années, on avait de moins en moins de solutions pour aider les gens en difficulté », déplore Laurent Heyvaert. « On était amené à dire aux gens qu’on ne pouvait pas faire beaucoup pour eux. La faute à un contrôle qui passait avant un accompagnement. Or, les assistants sociaux sont là pour accompagner justement ! »

Le député wallon évoque son expérience en tant qu’assistant social au sein du service social juif. Il s’occupait alors de personnes qui « devaient régulièrement justifier leur mal-être » pour être reconnues. « C’est pourtant du bon sens de reconnaître qu’après avoir été dans un métro qui a explosé, le traumatisme est là ! Or, ces personnes se retrouvent avec une expertise qui dure des journées, soi-disant pour évaluer ce traumatisme. C’est une double violence qu’on leur inflige, et ça n’a aucun sens de payer des centaines d’euros certains médecins pour ces examens. »

Selon lui, le service social juif est une des dernières structures à prendre en charge les victimes. « Elles sont abandonnées par l’État », lance Laurent Heyvaert.

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Prendre conscience des handicaps

Nous lui avons demandé ce qu’il propose dans le domaine de la santé, à commencer par les personnes en situation de handicap. « Beaucoup de panneaux de signalisation sont à 1m80. Je cite toujours cet exemple de l’aveugle dont le chien passe en dessous. Malgré sa canne, la personne peut se prendre les panneaux en pleine figure », décrit le député wallon. « Tout le monde ne peut pas comprendre ce genre de problème. SI on ne le vit pas, on ne peut pas savoir. »

Voilà pourquoi, selon lui, l’inclusion des personnes handicapées dans des organes de décision ou de conseil est primordiale. « C’est ce qu’on appelle des experts de vécu. Leur avis est essentiel. »

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Un tarif adapté pour l’assurance autonomie

Concernant l’assurance autonomie, Laurent Heyvaert les dernières victimes de la Shoah « en forte difficulté pour payer de quoi rester à domicile. L’allocation autonomie permettrait cela ; mais il faut revoir le financement. « Une somme forfaitaire n’est pas logique : il faut plutôt un prix en fonction des revenus », explique-t-il.

Au sujet de la santé mentale, « la réforme ne prend pas en compte toute les formes de psychologie qui peuvent exister », selon lui. « Chacun tire un peu dans son sens dans ce dossier. Il faut faire un travail de rassemblement avant d’aller plus loin dans la réforme. Il est nécessaire d’avoir une vraie reconnaissance de ce secteur, ainsi qu’un remboursement pour certaines maladies mentales. »

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« De Block voulait les supprimer »

Enfin concernant les maisons médicales, le député wallon soulève l’ironie de la situation. « De Block cherchait à les supprimer, mais l’étude qu’elle a lancée montre finalement que ça coûte moins cher de les garder, alors allons-y ! Créer davantage de maisons médicales permet d’accélérer le développement dans les villages où les maisons médicales sont rares. »

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