Un site de l'Agence pour le Non-Marchand
Informations, conseils et services pour le secteur associatif

Politiques d'insertion : des prouesses au quotidien dans les CPAS...

20/02/20
Politiques d'insertion: des prouesses au quotidien dans les CPAS...

La radioscopie 2020 des politiques d’insertion socio-professionnelle mais aussi sociale menées dans les CPAS wallons est parue. Quand on connaît le contexte dans lequel doivent survivre les CPAS, ces données relatives à l’insertion relèvent de l’exploit !

 [A lire] : CPAS : les travailleurs ne sont pas assez pour gérer tous les dossiers

Le nombre de bénéficiaires d’un revenu d’intégration ou d’une aide sociale équivalente a dépassé les 100.000 personnes en Wallonie fin 2018. Malgré ces chiffres qui donnent froid dans le dos, l’insertion des personnes dans la société reste une priorité des CPAS.

« Ne nous voilons pas la face : il est douloureux de constater que le travail ne protège pas complètement de la précarité. Les chiffres révèlent en effet que 8% des personnes bénéficiant d’une aide financière du CPAS travaillent, c’est-à-dire que malgré un emploi, elles ne disposent pas de revenus assez élevés pour vivre, et reçoivent donc un complément du CPAS », pointe la Fédération des CPAS wallons.

Conscients de cette situation, les CPAS privilégient les formes d’insertion qui permettront aux personnes de s’émanciper complètement du CPAS, à savoir l’éducation (que ce soit par des formations ou par les études, qui mèneront vers davantage d’opportunités par la suite), ou la mise à l’emploi dans de bonnes conditions, via des dispositifs tels que l’article 60, §7.

Ainsi, les CPAS parviennent à remettre, dans une forme active d’insertion, 32 % de leur public total. Au regard des problématiques diverses et très spécifiques rencontrées par le public, c’est un chiffre colossal, qui témoigne du dynamisme constant des CPAS dans la lutte contre la précarité.

Concrètement, au 1er janvier 2019, plus de 25.000 personnes étaient mises en insertion active (à l’emploi, aux études ou en formation) par les CPAS wallons.

 [A lire] : "Une revalorisation barémique pour les agents des CPAS bruxellois !"

De l’insertion sociale aussi

Les chiffres montrent cependant une baisse des mises à l’emploi auprès de partenaires privés, via l’article 61 par exemple. La réforme des aides à l’emploi de 2017 a en effet mis un frein aux possibilités d’engagements de bénéficiaires du CPAS par le secteur privé. La réforme du Plan formation-insertion (PFI) en 2019 reste très complexe à mettre en œuvre sur le terrain, pour le public des CPAS. Une marge de progression demeure certainement pour encourager la mise en relation des bénéficiaires du CPAS avec des employeurs potentiels du secteur privé.

Au-delà de l’insertion par l’instruction ou l’emploi, les CPAS veillent également à l’insertion sociale des personnes. Cette mission souvent méconnue est essentielle pour remettre du lien entre les gens de manière générale, et pour permettre aux personnes que la précarité a isolées de retrouver une place dans la société, en leur permettant de participer à des activités culturelles, sportives,… En 2017, les CPAS wallons sont ainsi intervenus plus de 220.000 fois auprès de leurs bénéficiaires pour soutenir leur participation à des activités sociales ou culturelles. Soit plus de 600 interventions par jour, tous les jours de la semaine.

« Quand on connaît le contexte dans lequel doivent survivre les CPAS, ces données relatives à l’insertion relèvent de l’exploit », insiste la Fédération des CPAS wallons. « L’emploi en CPAS (+ 12 % en 10 ans) n’évolue pas au même rythme que le nombre de bénéficiaires du CPAS (+ 66 % sur la même période), et mener à bien ces missions essentielles témoigne réellement d’un challenge au quotidien. Dès lors, faire progresser l’insertion, à personnel presque constant, c’est plus qu’un engagement de la part des CPAS, c’est une performance, une véritable prouesse. »

 [A lire] : Fusion CPAS/commune : "Tous les partis se sont positionnés contre !"



Ajouter un commentaire à l'article





« Retour