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"Une revalorisation barémique pour les agents des CPAS bruxellois !"

10/09/19

Le front commun syndical CGSP-CSC-SLFP représentant notamment les dix-neuf CPAS bruxellois va durcir le ton. Cet automne, il va multiplier les actions afin de faire entendre les revendications des travailleurs de la fonction publique locale. Et, les syndicats ont prévenu : ils ne s’arrêteront pas avant d’avoir notamment obtenu la revalorisation barémique pour les agents du CPAS.

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« À Bruxelles, les services sociaux croulent littéralement sous les demandes à cause notamment des mesures prises par le Fédéral », dénonce Benoît Lambotte, Secrétaire Régional CSC. « De plus, ces services de première ligne accueillent une population très fragilisée à Bruxelles. Certaines personnes arrivent avec des difficultés multiples… Elles requièrent donc un investissement en temps et en énergie important. Or, actuellement, la politique mise en place fait que les travailleurs sociaux des CPAS ne sont là que pour donner une aide. On leur demande de faire des dossiers, de remplir des cases. Comment gérer dans ces conditions ce public très fragilisé, cumulant une série de difficultés ? » Il rajoute : « La situation dans les maisons de repos gérées par les CPAS est également problématique. Elles sont en sous-effectif. Cette situation augmente la charge de travail, multiplie les heures supplémentaires. » Et tout cela en touchant des barèmes très faibles…

En effet, le personnel des dix-neuf CPAS bruxellois touche un salaire loin d’être attractif… Et pour cause : les travailleurs sont moins bien payés que leurs homologues flamands et wallons ! « Les agents des pouvoirs locaux bruxellois sont les parents très pauvres. Cette réalité est encore plus criante si l’on compare les barèmes avec ceux appliqués aux agents régionaux de la Région de Bruxelles-Capitale », dénoncent d’une seule voix les syndicats CGSP, CSC et SLFP.

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Des constats alarmants !

Retour quelques mois en arrière. En vue des élections régionales du 26 mai dernier, un groupe de travail a été constitué au sein du Comité C regroupant notamment les syndicats et l’association des Secrétaires des CPAS. De ces entrevues est né une série de constats alarmants qui ont engendré à un cahier de revendications qui a été déposé le 8 mars 2018.

Au programme ? Il est tout d’abord question de revalorisation barémique. « Nous demandons une révision substantielle des barèmes afin d’endiguer plusieurs phénomènes comme le manque d’attractivité salariale dans les postes vacants et le départ de nos fonctionnaires vers de pouvoirs locaux des deux autres régions », pointent les signataires du mémorandum. Ils réclament aussi de revoir l’amplitude des échelles barémiques afin de mieux coller à la réalité de l’âge légale de la pension, à l’instar de ce qui a été négocié pour l’administration régionale bruxelloise. Dans ce cahier de revendications, on y retrouve également un renforcement de la staturisation ou bien encore la disparition du niveau E qui est le niveau barémique particulièrement le plus faible.

« Un refinancement profond des pouvoirs locaux en ce compris les associations chapitre 12 en matière de dépense de personnel est incontournable », peut-on lire dans le fameux cahier de revendications. « Les défis en matière de pension, de précarité salariale, de rétention du personnel et de l’attractivité du personnel s’annoncent majeurs. Le groupe de travail constate des disparités importantes dans les différents pouvoirs locaux quant à la prime de fin d’année, la manière dont est octroyée la prime linguistique et l’octroi ou non ainsi que la valeur faciale des chèque repas. »

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Rien dans la nouvelle déclaration de politique générale

Juste avant les élections de mai dernier, ces revendications ont été présentées à Rudi Vervoort, ministre-président de la Région bruxelloise. « A cette époque, il a renâclé à prendre des engagements sur ce dossier au nom du gouvernement », dévoile Benoît Lambotte, Secrétaire Régional CSC. « En période électorale, on assiste à un immobilisme insupportable... Par contre, petite lueur d’espoir, Rudi Vervoort nous avait dit que si une majorité progressiste arrivait au pouvoir après les élections, on pourrait avancer sur notre cahier de revendications. »

Qu’elle ne fut donc pas leur (désagréable) surprise de découvrir la déclaration de politique générale du nouveau gouvernement bruxellois, entré en fonction fin juillet 2019… « Nous avons vraiment ressenti de la colère », poursuit Benoît Lambotte. « Au niveau des pouvoirs locaux, cette déclaration ne dit quasiment rien, mis à part un passage envisageant le financement d’un second pilier de pension pour les contractuels. Mais pas une ligne sur une augmentation des barèmes pour le personnel, rien sur la statutarisation des contractuels ou sur la disparition du barème E. Bref les promesses du ministre-président, ce n’était que du vent ! » Mais, pas question de céder au fatalisme. Que du contraire. Le front commun est plus déterminé que jamais à faire concrétiser ses revendications au niveau de la région et des pouvoirs locaux. « Notre plan de bataille est prêt et nous n’avons pas l’intention d’arrêter en si bon chemin », prévient le Secrétaire Régional CSC.

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Ils déterrent la hache de guerre !

La rentrée sociale sera chaude en terres bruxelloises, qu’on se le dise ! Le front commun projette ainsi une série d’actions cet automne. « Tout d’abord une assemblée générale regroupant tous les pouvoirs locaux et les hôpitaux IRIS est programmée. Comme l’an dernier, nous allons aussi organiser des arrêts de travail, soit sous forme d’assemblée générale soit carrément des arrêts de travail de deux heures où ni l’administration ni les services techniques ne travailleront. »

Troisième étape : les militants vont aller rappeler les engagements politiques de manière ferme et vigoureuse devant le parlement de la Région bruxelloise. « Nous allons le faire de manière beaucoup plus bruyante que précédemment », annonce Benoît Lambotte. Et de conclure : « Si nos actions ne provoquent pas de vraies réponses, si rien ne bouge ou que nous ne sommes pas satisfaits, nous nous engagerons dans une journée de grève dans les administrations locales ainsi qu’au sein des hôpitaux publics bruxellois. » Elle pourra être complétée par d’autres journées s’il n’y a pas de réelles négociations au niveau du cahier de revendications.

E.V.

Retrouvez dans les prochains jours notre article dédié aux revendications du front commun pour les travailleurs des hôpitaux publics bruxellois du réseau IRIS !



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