Programme politique 2014 : le PTB-go ! en résumé

Cette semaine, le PTB-go ! À la veille des élections européennes, fédérales et régionales du 25 mai prochain, nous vous proposons de découvrir le programme des différents groupes politiques. Difficile d’être exhaustifs, vous vous en douterez, néanmoins nous tenterons de vous apporter, chaque semaine, un aperçu des différentes mesures vous concernant défendues par une couleur politique.
Cette semaine, rendez-vous avec le parti qui espère créer la surprise le soir de scrutin : le PTB-go ! Il s’agit en fait du Parti des Travailleurs de Belgique qui s’est associé avec d’autres formations de la gauche radicale sous la bannière PTB-go ! Leur slogan de campagne : « Notre avenir est social ».
Introduire le modèle kiwi pour des médicaments meilleur marché
Le PTB-go ! soutient le modèle kiwi développé en 2004 par le docteur Dirk Van Duppe, de Médecine pour le peuple. Ce modèle est emprunté à la Nouvelle-Zélande, où des appels d’offres publics sont organisés pour choisir les médicaments. Une application complète du modèle kiwi pourrait se traduire par une baisse du prix des médicaments de 50 à 90 %. Selon le parti, chaque année, l’INAMI dépense 4 milliards d’euros dans le secteur, qui s’ajoutent aux dépenses déjà effectuées par le patient lui-même. Pour le PTB-go !, l’application du modèle kiwi rapporterait au moins 1,5 milliard d’euros.
Généraliser les centres de santé de proximité
Le parti préconise la généralisation des centres de santé de proximité, selon le modèle des maisons médicales, avec un système au forfait. Le PTB souhaite un centre de santé dans chaque quartier, proposant des soins gratuits et de qualité.
Un système de tiers payant peut être introduit immédiatement pour tous. Dans ce système, le généraliste perçoit directement de la mutualité et, le patient ne doit pas payer d’abord pour retoucher ensuite à la mutuelle une partie de ce qu’il a payé. Ce système réduirait considérablement la surcharge administrative et abaisserait le seuil d’accès au généraliste.
Mettre au point un dossier médical électronique (EMD) national et unifié
Actuellement, chaque médecin a son propre EMD et, selon le parti, on ne peut toujours pas parler de facilité dans les échanges d’informations médicales. Un EMD national unifié éviterait les doubles examens, il éviterait également d’égarer des informations médicales et il faciliterait grandement l’indépendance de la recherche scientifique, de l’analyse des besoins, du monitoring et du planning.
Augmenter le personnel dans le non-marchand
On assiste à un déficit inquiétant dans les soins et l’aide aux personnes destinés à chaque âge, et ce, tous secteurs confondus : des gardiennes d’enfants aux puéricultrices en passant par les infirmiers, le personnel soignant et les éducateurs. Pour couvrir ces besoins, entre dix et vingt mille emplois supplémentaires sont nécessaires.
Le PTB-go ! souhaite une offre large qui soit, idéalement, accessible à tous et gratuite, avec une attention particulière pour la qualité et le professionnalisme. Le parti a également la volonté de faire disparaitre les listes d’attente.
Garantir notre sécurité sociale
Pour le PTB-go !, l’État doit continuer à assumer pleinement son rôle central dans le développement des soins solidaires et de l’aide aux personnes. Il ne peut pas abandonner ce rôle au marché. La sécurité sociale et des moyens financiers suffisants en provenance de l’État doivent garantir un large éventail de soins.
Augmenter les revenus destinés aux personnes handicapées
Le PTB-go ! propose de relever l’allocation de remplacement de revenus perçue par les personnes handicapées jusqu’à 1000 euros minimum, ainsi qu’un relèvement correspondant de l’allocation d’intégration - accordée sur base du degré d’autonomie dans les tâches quotidiennes de la personne handicapée. Pour le parti, personne ne demande à être handicapé. Chacun devrait donc avoir le droit de bénéficier des moyens matériels nécessaires pour mener une vie décente.
Pour ce faire, les associations ainsi que l’ensemble des personnes handicapées et leurs familles doivent participer aux décisions concernant l’allocation des ressources.
De plus, le parti souhaite que l’ONEM cesse d’harceler les personnes avec un handicap. Depuis le 1er novembre 2012, les personnes avec handicap (entre 33 et 66 %) qui sont au chômage sont contrôlées par l’Onem et, risquent d’être les premières victimes de la chasse aux chômeurs.
Créer des services spécialisés pour handicapés en nombre et capacité suffisants
Pour le parti, il est essentiel que chaque personne ait accès à une solution adaptée à ses besoins et à ses choix, car il existe beaucoup de types de handicap. Il faut favoriser au maximum des solutions qui permettent aux personnes handicapées de participer pleinement à la vie sociale, sans pour autant obliger les familles à s’en occuper à temps plein.
Pratiquement, des centres d’accueil supplémentaires adaptés aux personnes avec un handicap de grande dépendance doivent être mis sur pied, ainsi que des internats pour des jeunes en âge scolaire. Des services de répit sont également importants pour la qualité de vie des familles.
De plus, il convient, selon le PTB-go !, d’interdire le placement de personnes avec un handicap mental en prison.
Rationaliser la politique du handicap en refédéralisant certaines compétences
Le parti est conscient que les budgets limités des entités fédérées sont insuffisants pour financer les différents services énoncés ci-dessus. Le PTB-go ! propose donc que le coût supplémentaire soit porté par le gouvernement fédéral et financé par des mesures telles que la taxe des millionnaires, la suppression des intérêts notionnels, la lutte contre l’évasion fiscale, etc.
À terme, vu que la lutte pour davantage de moyens se joue surtout au niveau fédéral et que la dispersion des compétences est un des facteurs les plus importants de la complexité administrative, il faudrait pour le parti refédéraliser l’ensemble du secteur.
Accessibilité des transports publics et réintégration socio-professionnelle
La mobilité des personnes avec un handicap mais également des personnes âgées doit être améliorée par la généralisation de trottoirs adaptés. Edifices publics, services de santé et transports en commun doivent être accessibles à tout un chacun.
De plus, il faut veiller à réintégrer socio-professionnellement les personnes en incapacité de travail. Aussi, celui ou celle qui choisit une formation professionnelle doit pouvoir compter sur un soutien financier et un encadrement suffisant, et, lorsque la formation est réussie, continuer à bénéficier de ses droits sociaux jusqu’à ce qu’il obtienne un emploi.
Enfance : créer 35.000 places d’accueil d’ici 2022
Le PTB-go ! souhaite créer 10.000 nouvelles places d’accueil dans un délai le plus court possible et 35.000 d’ici 2022. Il y a des pénuries aiguës surtout dans le Hainaut, la province de Liège et à Bruxelles. Il est nécessaire de créer des structures collectives flexibles et d’urgence liées à des structures d’accueil extrascolaire classique.
Le parti insiste également pour que les travailleurs du secteur aient un statut unique et des revenus proches de ceux des puéricultrices. Il exclut l’instauration de titres-services pour les professionnels de l’enfance.
De plus, l’accueil doit être accessible à tous est calculé selon les ressources financières des parents, elle ne peut dépasser 10% du revenu dans tous les cas.
Le parti propose également une halte-garderie par commune. Ce qui permettrait aux parents de souffler un peu. Ces services devraient être reconnus, car ils sont utiles pour les parents et permettent à l’enfant de se socialiser.
Un enfant = een kind
Les allocations doivent rester identiques partout en Belgique. Les enfants naissent égaux en droit, et il n’est pas acceptable de voir un enfant d’une Région recevoir des allocations familiales plus importantes qu’un enfant d’une autre Région. La régionalisation de cette compétence ne doit donc pas influer sur le montant des allocations.
Le parti prône une allocation universelle pour chaque enfant, calculée en fonction du coût de l’enfant. Ici, on ne tient plus compte du statut socio-professionnel du parent ni du rang de l’enfant et, les allocations doivent couvrir en permanence au moins la moitié du coût de l’enfant.
Pour les familles vivant sous le seuil de pauvreté, le PTB-go ! suggère de donner un supplément par mois par enfant.
Garantir une offre suffisante pour les personnes âgées
Le PTB-go ! met l’accent sur le fait que le coût de la maison de repos ne devrait jamais dépasser le montant de la pension de la personne âgée.
En outre, d’ici 2025, il est grandement utile de construire 15 maisons de repos de 80 lits par an afin de maintenir une offre publique suffisante de MR et de MRS. Du rapport des experts, il ressort qu’à l’horizon 2025, le nombre total de lits nécessaires est compris dans une fourchette allant de 149.000 à 177.000 lits, ce qui correspond à une augmentation annuelle de l’ordre 1.600 à 3.500 lits, selon les scénarii. La limite inférieure (149 000 lits) n’est toutefois suffisante que si l’offre de soins à domicile augmentait de 50 % au-delà du développement requis par le vieillissement.
En parallèle, des habitations sociales accessibles doivent être construites et les services et soins à domicile doivent être multipliés.
Si vous souhaitez en savoir plus sur le programme politique du PTB-go ! ainsi que sur ses candidats, consultez sans plus attendre le site web du parti : http://PTB.be/go
Delphine Hotua
Retrouvez notre dossier spécial "Election 2014" avec les programmes politiques décryptés par notre rédaction et les mémorandums politiques des associations !
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