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Psychologue, infirmier, kiné... : quels partis sont prêts à vous défendre ?

23/05/19
Psychologue, infirmier, kiné...: quels partis sont prêts à vous défendre ?

J-3 avant les élections ! Ce jeudi, le Guide Social a fouillé les programmes électoraux des six partis francophones traditionnels en quête de la moindre mention des métiers de notre secteur. Qui est prêt à se battre pour les intérêts des psychologues, des travailleurs sociaux, des infirmiers, des kinésithérapeutes ou bien encore des psychomotriciens ? La réponse, c’est ici !

[DOSSIER]
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 Elections 2019 : les propositions des partis pour la santé !

Aujourd’hui encore, nous avons passé au crible le programme politique du PTB, d’Ecolo, du PS, du cdH, de DéFI et du MR. Que veulent-ils mettre en place pour soutenir les professions du secteur psycho-médico-social ? Nous vous avons concocté un tour d’horizon non exhaustif des engagements des partis ! Petite indication à garder en tête… Si on ne mentionne pas le nom d’un parti dans une rubrique, c’est simple : cela veut dire qu’il ne propose rien pour cette catégorie de travailleurs.

Les infirmiers, dans tous les programmes politiques

 « Vu les pénuries de médecins généralistes annoncées, pour qu’un modèle de soins intégrés soit durable, il faudra repenser la délégation de certaines tâches au personnel infirmier et améliorer le bien-être du personnel hospitalier (augmenter le nombre d’infirmières, garantir la formation continue…) », note DéFI dans son programme. Le parti d’Olivier Maingain plaide également pour la mise en place d’une formation en soins infirmiers conforme aux normes européennes et pour l’introduction d’un seul titre pour la formation d’infirmier bachelier afin que celui-ci puisse être homologué pour les soins généraux.

 Le cdH veut poursuivre le renforcement du partenariat et de la collaboration entre l’infirmier et le médecin généraliste (projet « Coming »), dans le cadre d’une prise en charge globale du patient. Les Humanistes souhaitent que chaque professionnel bénéficie d’une formation de base et continue de qualité et adaptée à sa fonction pour lui permettre d’offrir des soins de qualité et ce notamment renforcer et harmoniser la formation des infirmiers pour ne reconnaître qu’un seul titre. Autre engagement : valoriser et rendre la profession d’infirmier à domicile plus attractive, par une indexation correcte des soins.

 Le PTB veut injecter des moyens supplémentaires dans les hôpitaux afin d’obtenir du personnel en suffisance. « En Belgique, on compte 11 lits par infirmière, alors que la moyenne européenne est de 8. Quatre infirmières sur dix avouent que, si elles pouvaient revenir en arrière, elles auraient opté pour un autre métier. C’est alarmant », pointe le parti. « Et les patients le ressentent. Ils voient bien qu’il est impossible pour le personnel de prendre le temps de les soigner ou de leur donner des explications. Tout doit être fait à la va-vite. Nous voulons changer cela. »

 [A lire] : Ariane, infirmière à domicile indépendante : "On a mal partout…" (VIDEO)

 Du côté du PS, on exprime la volonté d’augmenter le nombre d’infirmiers dans les hôpitaux : « le nombre de patients par infirmier est globalement trop élevé. Cela met en danger la qualité des soins et a un effet négatif sur la santé des travailleurs eux-mêmes. » Les Socialistes propose aussi de réévaluer le coût des actes des infirmiers. Pour eux, certains actes ne sont actuellement pas tarifés comme par exemples les actes intellectuels ou les actes de promotion de la santé. D’autres devraient être revus en parallèle avec une meilleure complémentarité des professions de santé (médecins, aides-soignants, etc.). Cela participera à l’attractivité et à la revalorisation du métier.

 Et que dit Ecolo ? Lui, il veut réviser la politique salariale dans le secteur de la santé afin de revaloriser les métiers qui doivent l’être dont notamment le personnel infirmier.

 Finalement, le MR se penche un peu sur la profession d’infirmier. Le parti ne propose en fait qu’un seul élément : redéfinir les actes confiés aux prestataires de soins tels que les infirmiers et les aides-soignants.

Les kinésithérapeutes défendus par le PS et Défi

 Pour DéFI, les kinésithérapeutes sont « de précieux alliés pour aider le patient à conserver son autonomie le plus longtemps possible. Ils doivent pouvoir soigner des patients de tout âge, dans des lieux variés et aussi à domicile. Ils doivent pouvoir dialoguer avec les autres prestataires de soins, ce qui implique une formation solide et multidisciplinaire. » Face à ce constat, DéFI estime qu’il faut davantage préparer des “généralistes de la kinésithérapie” car, actuellement la tendance est à la spécialisation massive. Autre engagement : redonner un sens à la concertation au profit des kinésithérapeutes francophones. DéFI veut veiller à ce que les kinés francophones soient représentés dans les organes de gestion de l’INAMI.

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 Associer les kinésithérapeutes dans la première ligne de soins : voilà l’engagement pris par le PS. Pour le parti, ces professionnels ont un rôle important à jouer, notamment dans l’évaluation fonctionnelle des patients, la prise en charge des affections chroniques par l’intégration des trajets de soins de diabète et d’insuffisance rénale ainsi que dans la prévention des chutes des aînés. Convaincu dans l’importance de la discipline, le PS veut revoir la limitation du nombre de séances de kinésithérapie pour les patients qui souffrent de fibromyalgie. Le gouvernement MR N-VA a en effet réduit le nombre de séances de kinésithérapie de 60 à 18 par an.

 Le cdH mentionne une seule fois le terme dans son programme : « améliorer l’accessibilité des soins de kinésithérapie pour les patients chroniques ».

Les psychomotriciens chez DéFI, Ecolo et au cdH

 DéFI veut préserver la profession de psychomotricien. Une attitude qui tranche avec celle de Maggie De Block. La ministre de la Santé ne reconnaît pas les psychomotriciens comme nouvelle profession de soins de santé. Il en résulte qu’ils doivent se cantonner dans les secteurs de l’éducation, du bien-être et de l’aide sociale. « Pourtant, un millier d’étudiants francophones sont actuellement en cours de cursus en psychomotricité, et on compte près de 300 bacheliers au sud du pays », note le parti. « Pourtant, l’administration du SPF Santé publique proposait une solution avec les deux formations, le bachelier et les spécialisations pour les professions paramédicales... » Bref, DéFI soutiendra la reconnaissance de la profession de psychomotricien.

 [A lire] : Psychomotriciens : "Notre profession est niée par Maggie De Block"

 Comme expliqué dans son programme, Ecolo s’engage également à poursuivre la demande de reconnaissance des psychomotriciens dans le champ des professions de la santé.

 De son côté, le parti orange veut intensifier le diagnostic précoce des situations de handicap et inclure la détection de l’autisme dans la formation initiale des enseignants. Le cdH fait aussi la promesse de renforcer la prise en charge précoce intensive et rembourser les frais de logopédie et de psychomotricité, y compris avant l’âge de la maternelle.

Les psychologues mentionnés par le PS, PTB, Ecolo et DéFI

 Pour le PS, tous les patients doivent pouvoir accéder aux psychologues cliniciens, salarié ou indépendant, sans l’obligation d’une prescription médicale. Ces consultations doivent être entièrement remboursées pour tous, sans limite d’âge. Autre proposition : garantir la concertation et les échanges de tous les acteurs concernés par la santé mentale en analysant la possibilité d’élargir la composition des réseaux 107 aux psychologues cliniciens. Le PS veut aussi amplifier les activités d’information, de supervision et de formation des services de santé mentale au bénéfice des psychologues cliniciens indépendants ainsi que les initiatives spécifiques des services de santé mentale qui développent une approche méthodologique particulière. Le parti développe un sacré nombre de propositions sur les psychologues dans son programme. Impossible de toutes les citer ici…

 Le PTB plaide pour le remboursement de la totalité du montant des consultations psychologiques, à tout âge, pour n’importe quel trouble et pour autant de séances que le psychologue juge nécessaires. Il souhaite aussi mettre sur pied sur pied un large groupe de psychologues de première ligne et renforçons les centres de santé mentale (CSM) afin d’améliorer l’accès aux thérapies spécialisées en deuxième ligne. Il rajoute : « Pour les personnes atteintes de troubles psychiatriques graves, nous misons avant tout sur une extension des équipes mobiles, tant pour la prise en charge de situations de crise que pour les soins de suivi et chroniques. »

 [A lire] : Une pétition contre la réforme des services de santé mentale

 Le remboursement intégral des soins en matière de santé mentale ? Ecolo le veut aussi. Pour les verts, il importe dans ce contexte de donner les moyens aux acteurs de la santé mentale d’offrir accueil, aide et offre de thérapies accessibles à toutes et tous et à tous les âges.

 DéFI, de son côté, veut notamment réhabiliter la profession de psychothérapeute. « La ministre Maggie De Block a voulu faire de la psychothérapie un acte médical. Cela implique qu’elle ne peut plus être pratiquée que par des médecins, des psychologues cliniciens et des orthopédagogues cliniciens. Or, la psychothérapie en tant que spécialisation s’est davantage développée au sud du pays qu’au nord », pointe la parti qui souhaite se battre pour les quatre courants psychothérapeutiques reconnus par le Comité supérieur d’hygiène.

Les travailleurs sociaux dans les actions du PTB et du cdH

 Le PTB veut des services sociaux à dimension humaine. Pour ce faire, il veut que les travailleurs sociaux disposent de suffisamment de temps pour fournir des services de qualité, axés sur une approche personnalisée, l’examen complet de tous les droits et le suivi.

 [A lire] : Fusion CPAS/commune : "Tous les partis se sont positionnés contre !"

 Le cdH s’engage à veiller à la qualité de l’emploi des travailleurs sociaux et investir dans leur formation, afin qu’ils puissent répondre au mieux aux demandes du public.



Commentaires - 1 message
  • Que Défi se rassure, les kinésithérapeutes francophones sont bien représentés dans les organes de gestion de l'InamI. Pour rappel, le président du conseil technique de la kinésithérapie est bien francophone....
    Avant les grandes déclarations Í  relan communautaire, il faut vérifier ses sources !

    Axxon jeudi 23 mai 2019 21:48

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