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Reconnaissance de la psychomotricité : une bataille de perdue...

16/10/19
Reconnaissance de la psychomotricité: une bataille de perdue...

C’est avec regret que la Fédération des Étudiants Francophones et l’Union Professionnelle Belge des Psychomotriciens Francophones accueillent la décision validant la procédure niant la reconnaissance d’une profession paramédicale. Néanmoins, la décision de fond concernant la psychomotricité qui sera délivrée par le Tribunal de Première Instance est au centre de leurs futurs combats.

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La déception. Voilà le sentiment qui a primé suite l’arrêt de la Cour Constitutionnelle qui réfute un préjudice dans la manière dont L’État Belge reconnait, ou non, une profession paramédicale… « Qu’il est difficile de constater que notre société politique, et administrative, fasse si difficilement place aux psychomotriciens, pourtant solidement formés sur son territoire. Alors que dans la société civile, les employeurs réclament les moyens légaux de nous engager ; et que dans le privé, les demandes des suivis sont incessantes », ont réagi Anne Taymans et Massimo Maiorana, co-présidents de l’Union Professionnelle Belge des Psychomotriciens Francophones.

Et de rajouter : « Nous le voyons encore dans les récentes aberrations de la réforme MILAC (milieux d’accueil de la petite enfance), « oubliant » les psychomotriciens, malgré nos démarches proactives. La reconnaissance de notre profession est un long chemin dans ce monde qui a besoin de dissocier et fragmenter pour contrôler. »

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Prochaine étape : le tribunal de Première Instance

En 2012, le Ministre Marcourt signe l’ouverture d’un bachelier en psychomotricité paramédical. Pourtant, en 2016, la Ministre de la santé Maggie De Block refuse de reconnaître le métier de psychomotricien comme profession paramédicale. Suite à cette décision politique, la FEF et l’UPBPF ont entrepris des procédures judiciaires afin d’obtenir cette reconnaissance mais aussi d’invalider le processus de décision par lequel, un ministre, en ne prenant simplement pas d’acte, peut refuser la reconnaissance de certains métiers.

Suite à la décision rendue par la Cour Constitutionnelle ce vendredi 11 octobre, la FEF et l’UPBPF se désolent d’apprendre que le processus de reconnaissance d’une profession restera inchangé et donc toujours aussi flou. Néanmoins, la Fédération et l’Union restent confiantes. Cette validation de la procédure légale n’entame en rien notre volonté de défendre la reconnaissance des métiers de la psychomotricité face au Tribunal de Première Instance. Les personnes ayant reçu une formation en psychomotricité ne peuvent pas rester dans ce flou juridique. Il est primordial que ceux qui ont suivi ces études aient enfin un statut officiel.

 [A lire] : L’importance de la psychomotricité dans le développement de tous les enfants

La demande de psychomotriciens en croissance constante

De plus, cela nuit à la reconnaissance de leur diplôme à l’étranger ainsi qu’à l’accès à certaines spécialisations. Ce refus du gouvernement fédéral se révèle d’autant plus absurde lorsque l’on sait, qu’en Belgique, la demande de psychomotriciens par les acteurs de terrain entourant la personne en souffrance à tous les âges de la vie est en croissance constante. Par ailleurs les pays voisins, eux, reconnaissent la psychomotricité. Si la cour estime que les formes ont été respectées, cela ne veut pas dire que la non-reconnaissance est en soi légale sur le fond.

La FEF et l’UPBPF continueront donc leurs procédures judiciaires visant à trancher la question. Prochainement, le Tribunal de Première Instance de Liège décidera, ou non, d’attribuer un cadre légal à la psychomotricité en lui donnant une reconnaissance paramédicale. Nous attendons impatiemment, avec les psychomotriciens, que ces décisions soient prises. Cependant, la FEF et l’UPBPF invitent les parlementaires et le gouvernement tant en exercice que futur à prendre leurs responsabilités et à reconnaître l’utilité des psychomotriciens, suivant ainsi l’exemple des pays voisins.

Dans le dossier de la reconnaissance de la psychomotricité, la FEF et l’UPBPF ont perdu une bataille, certes... mais pas la guerre !

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