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Elections 2024 : « Des emplois de qualité pour des services de qualité ! » (CGSLB)

14/12/23
Elections 2024 : « Des emplois de qualité pour des services de qualité ! » (CGSLB)

2024 sera une année électorale en Belgique. Dans ce contexte, le Guide Social souhaite être un porte-voix du Non-Marchand. Ce jeudi, découvrez les revendications de la CGSLB. « Nous constatons, partout, dans tous les secteurs, des difficultés non seulement à recruter, mais aussi à y maintenir le personnel existant », alerte le syndicat. Il est donc temps d’agir !

Les métiers des secteurs du non-marchand (soins de santé, aide sociale, de l’enfance, des maisons de repos, de l’aide à domicile, etc.) sont d’utilité publique. Parce qu’ils sont enrichissants socialement et humainement, ils ont toujours attiré des candidats pour y faire carrière. Ils attirent malheureusement de moins en moins.

Nous constatons, partout, dans tous les secteurs, des difficultés non seulement à recruter, mais aussi à y maintenir le personnel existant. Cette problématique n’est pas à mettre sur le dos du covid, elle tire son origine d’un problème bien plus lointain, et la crise sanitaire n’a fait que mettre en avant le manque d’investissement dans le Non-Marchand, poussant toujours plus de travailleurs à fuir vers d’autres secteurs. L’instabilité des horaires, la difficulté à concilier vie professionnelle et vie privée et la complexité de la prise en charge ne sont plus reconnus. Ces métiers ne sont plus rémunérés à leur juste valeur et n’offrent plus de perspectives solides et ambitieuses.

Concurrence nuisible et manque de réaction du gouvernement

Nous constatons cette concurrence progressive de plus en plus nuisible et intenable entre ces secteurs, en fonction des moyens des pouvoirs subsidiants. Un cercle vicieux s’est installé dans le Non-Marchand ; la baisse des conditions de travail, de la tenabilité des professions et de l’attractivité s’alimentent entre elles. La charge de travail augmente mécaniquement avec l’absentéisme (plus de temps partiel, de congés maladies, de fuites vers d’autres secteurs). Les professionnels n’arrivent plus à maintenir leur niveau de service. Cela mène à des conséquences désastreuses tant pour les travailleurs que pour la population.

Nous constatons le manque de réaction du gouvernement face à nos revendications, nos cris d’alarme, nos actions « collègues fantômes ». Il ne prend la mesure ni de la gravité et de l’urgence de la situation, ni de ses conséquences. Nous pensions que la crise covid leur avait ouvert les yeux, il n’en est rien. Il est grand temps de sortir de cette logique de profit, de s’inscrire dans la réalisation de mesures concrètes et d’enfin prévoir des financements structurels qui garantiront dans le temps l’attractivité des métiers et la qualité du service que la population mérite.

Mesures à court terme mais aussi d’urgence

Depuis de nombreuses années, les organisations syndicales des secteurs du Non-Marchand défendent un projet inclusif et solidaire, convaincues qu’investir dans le social, la santé et la culture est porteur d’un bénéfice incommensurable, du point de vue du bien-être collectif et de la démocratie. Cela se traduit par la prise de mesures à court terme, dont l’effet doit se faire sentir dès fin 2023 et en 2024, ainsi que des mesures d’urgence.

Pouvoir d’achat

Mesures court terme 2023-2024 :

  • augmenter la partie fixe de la prime de fin d’année
  • prime compensatoire pour une modification de l’horaire définitif
    Mesures d’urgence :
  • mieux récompenser la flexibilité : augmentation des primes pour les prestations du week-end, en soirée, les services coupés et les prestations avant 7h du matin.
Formation

Mesures court terme 2023-2024 :

  • Un meilleur encadrement des stagiaires, développer le tutorat et le parrainage
    Mesures d’urgence :
  • paiement des stagiaires en dernière année
  • renforcer les moyens structurels pour les formations
  • meilleur financement des trajets de formations (par exemple en arts infirmiers et aides-soignants)
Conditions de travail

Mesures court terme 2023-2024 :

  • augmenter à 25 jours les congés pour les moins de 45 ans et les jeunes travailleurs
  • rembourser les frais de garde d’enfants
    Mesures d’urgence :
  • augmenter le montant du remboursement des frais de déplacement
  • adopter une approche plus humaine de la réinsertion, via un aménagement des conditions de travail et des incitations financières
Concertation sociale

Mesures d’urgence :

  • impliquer davantage les organisations syndicales dans les négociations sur la réforme des hôpitaux et leur financement
  • impliquer les organisations syndicales dans les discussions et la concertation sur l’évolution des professions de soins
  • statuts précaires : pas de flexi-jobs dans les métiers de santé et des soins

Sans de telles mesures, au regard des réalités quotidiennes et des témoignages multiples de la dégradation de la situation, nous craignons un basculement irrémédiable en termes de santé publique et de cohésion sociale. Pour éviter le pire, les prochains gouvernements devront s’inscrire dans un projet ambitieux et volontariste.

Nos revendications pour le Non-Marchand

1.

Parce que chacun s’accorde sur l’importance de ces secteurs et des services rendus, tous les travailleurs doivent pouvoir bénéficier des mêmes avancées et ce indépendamment de leur statut ou de leur secteur d’activités.

L’harmonisation des barèmes doit être finalisée.

2.

Il incombe aux responsables politiques de soutenir le développement des services attendus, que ce soit dans :

  • l’accompagnement socio-sanitaire à domicile en s’adaptant aux évolutions et changements de la société ( vieillissement de la population, isolement, …) ;
  • la couverture des besoins en place d’accueil d’enfants afin de répondre à de nouveaux modes de fonctionnement ( flexibilité du travail,…) et permettant aux parents de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle ;
  • le développement de nouveaux projets pour répondre aux besoins des personnes handicapées encore trop souvent oubliées dans notre société ;
  • l’offre d’aide à la jeunesse par l’augmentation des moyens existants et , si nécessaire, par la création de nouveaux services.
3.

Le développement de la qualité des services impose également une formation initiale adaptée à l’évolution des secteurs et à la professionnalisation des métiers mais aussi nécessite une politique de formations continuées accessibles à l’ensemble des travailleurs afin de maintenir un niveau de qualification élevé.

4.

La garantie de maintenir des emplois de qualité pour des services de qualité passe inévitablement par le maintien de l’attractivité du secteur et par conséquent par une nette amélioration des conditions de travail et de rémunérations.

5.

L’aménagement des fins de carrière, l’accès au crédit-temps doivent contribuer à mieux concilier la vie familiale, sociale et professionnelle.

La Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique (CGSLB)

Plus d’infos sur leur site web !

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