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Avez-vous déjà pensé à travailler dans un centre de planning familial ?

28/04/23
Avez-vous déjà pensé à travailler dans un centre de planning familial ?

Le centre de planning familial constitue un lieu d’accueil, d’écoute et de soins. De nombreux professionnels y travaillent et sont habilités à répondre aux questions sur la vie affective, relationnelle et sexuelle. Au niveau politique, les centres sont représentés par des fédérations, qui leur procurent également des conseils. Afin d’en savoir plus sur le travail dans ces centres, le Guide social s’est entretenu avec Lola Clavreul, directrice de la Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial.

Centre pluridisciplinaire et lieu d’accueil inconditionnel, le centre de planning familial propose différents types de consultations. Ces dernières, adaptées à chaque besoin, peuvent être médicales ou gynécologiques, sociales, psychologiques, mais aussi juridiques. Certains centres proposent également des consultations de conseil conjugal et familial, de sexologie ou encore de médiation familiale.

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Une prise en charge globale de bénéficiaires variés

Afin de prodiguer accompagnement et soins aux bénéficiaires, le centre de planning familial est doté d’un bon nombre de professionnels du social et de la santé. Ils sont médecins (généralistes ou gynécologues), assistants sociaux, psychologues, conseillers conjugaux et familiaux, sexologues, ou encore médiateurs familiaux, mais pas seulement. Lola Clavreul précise : « Il y a des travailleurs qui ont d’autres types de diplômes et qui vont faire par exemple de l’accueil ou de l’animation EVRAS (Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle) ». Une pluridisciplinarité qui fait toute la spécificité du planning, permettant une prise en charge globale des bénéficiaires. « Par exemple, si une personne qui se rend au planning pour une contraception nous fait part des problèmes financiers qu’elle rencontre, elle pourra être accompagnée par un assistant social du centre. Ce n’est pas quelque chose que l’on retrouve partout », poursuit la directrice de la Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial. Au total, la fédération regroupe 26 centres affiliés, qu’elle accompagne dans la gestion journalière, l’organisation des plannings ou sur des sujets plus philosophiques ou éthiques.

Le centre de planning familial est ouvert à toutes et tous, quel que soit le revenu. « Les centres sont dans le champ du social-santé donc il y a vraiment l’idée de faire du travail social et d’être parfois en contact avec des publics assez précaires, jeunes… Mais pas toujours », commence-t-elle, avant de poursuivre : « Il y a plein de préjugés erronés sur les centres : on a souvent l’idée que le planning familial, c’est pour les jeunes, les ados… Il y a aussi des adultes et des personnes plus âgées qui viennent parce que parfois, dans les centres, on peut avoir des rendez-vous plus vite et à des meilleurs prix qu’ailleurs. Le planning familial brasse un public assez varié. » Outre la capacité à parler avec aisance de thématiques autour de la sexualité, de la vie affective et relationnelle, certaines qualités sont essentielles pour exercer au sein d’un centre de planning familial. « L’ouverture, c’est le plus important. C’est l’une des valeurs fondamentales du planning, tout comme le non-jugement et l’accueil inconditionnel. Il faut aussi être empathique, respectueux des personnes qui se présentent et posséder une certaine sensibilité concernant les questions qui touchent à l’EVRAS. »

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« Au niveau du travail, il y a pas mal de variété. On ne s’ennuie pas ! »

Divers statuts de travailleurs cohabitent dans un centre de planning familial. La plupart du temps, les équipes sont en effet constituées de personnel salarié et d’indépendants. « Il y a beaucoup de temps partiels dans les centres, ce qui est lié aux questions de financement. Il est donc possible de prester quelques heures en centre de planning familial à côté d’un travail en indépendant. » Lola Clavreul poursuit : « Il y a aussi pas mal de personnes qui travaillent dans plusieurs centres, qui vont faire par exemple des animations ou des consultations mais à plusieurs endroits. » Les contrats y sont donc modulables et dépendent des centres. Ces derniers font face à une forte demande : « Il y a beaucoup de travail au planning, parce qu’il y a beaucoup de besoins, comme en santé mentale. Il y a des plannings qui ont des listes d’attente assez dingues pour des bénéficiaires qui souhaitent accéder à des consultations », décrit-elle, avant de déplorer la difficulté de trouver des médecins qui pratiquent des IVG dans les centres. Autre obstacle : le manque de financements. « C’est indispensable pour pouvoir engager davantage de travailleurs et qu’ils puissent prendre en charge des personnes qui sont vraiment en demande », regrette la directrice.

Le travail au sein d’un centre de planning familial présente quelques avantages, à commencer par la pluridisciplinarité des équipes. « Exercer au sein d’une équipe qui se réunit régulièrement, c’est à la fois très enrichissant et permet aux professionnels de ne pas être isolés, comme on peut parfois l’être en cabinet privé. Il s’agit d’un environnement assez stimulant et intéressant », explique Lola Clavreul. Alors que la taille des équipes varie d’un centre de planning à l’autre, tous offrent une prise en charge globale et complète aux bénéficiaires. « Donner des consultations, faire de l’accueil, aller sur le terrain… Au niveau du travail, il y a pas mal de variété. On ne s’ennuie pas ! Notamment pour les EVRAS, qui sont régulièrement au contact d’un jeune public. » En effet, au sein d’un centre de planning familial, il y a toujours de la demande. Elle regrette toutefois : « Ce ne sont pas des structures qui sont sur-financées non plus donc parfois il faut être un peu dans la bricole. »

Un autre point fort des centres de planning familial se trouve dans les horaires de travail, semblables à des horaires de bureau. Cependant, afin de s’adapter aux personnes bénéficiaires qui travaillent ou qui sont à l’école, il arrive que certaines heures de consultation fassent l’objet d’une adaptation. « Il peut y avoir des plages horaires de consultation sur les temps de midi, en soirée (par exemple, une fois par semaine) ou encore le samedi matin. Cela arrive qu’il y ait un horaire plus adapté au public. Mais globalement, il n’y a pas de travail de nuit, ce sont des horaires assez standards », nuance la directrice de la fédération. Et, bien évidemment, la grille horaire sera susceptible de varier d’un centre à l’autre.

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Faire carrière en centre de planning familial ?

Au cœur des centres de planning familial, réside une profonde fibre militante. D’un point de vue historique, les centres sont apparus sous la forme de mouvements politiques, afin d’œuvrer pour l’amélioration des lois, notamment celle de l’IVG. « De nos jours, parmi le personnel des centres, il y a toujours des personnes militantes, mais aussi des personnes qui viennent faire du travail social sans forcément être ultra féministes ou ultra engagées. Je pense que ce qui motive les professionnels à travailler dans les centres de planning familial, c’est la question du travail social, de venir en aide à des personnes en plus ou moins grande difficulté sur différents plans. »

Enfin, que vous soyez assistant social, psychologue, conseiller conjugal et familial, sexologue... Il est possible que vous fassiez carrière dans un centre de planning ! « Il y a des professionnels qui y restent très longtemps, certaines coordinatrices sont là depuis plus de vingt ans », conclut Lola Clavreul.

Mélissa Le Floch

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