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Infirmier : ce métier est-il fait pour moi ?

Infirmier: ce métier est-il fait pour moi ?

Essentiel et porteur de sens, le métier d’infirmier offre de très belles opportunités de carrière. On vous dit tout sur cette profession tournée vers l’humain : des études à poursuivre aux soins à prodiguer en passant par les questions liées au salaire, au cadre légal ou encore aux débouchés et perspectives professionnelles.

[DOSSIER]
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La Belgique comptait 202.513 infirmiers (ETP), en 2020, selon un rapport du SPF Santé publique. Un chiffre qui ne répond pas aux besoins en matière de main d’œuvre  : l’an dernier encore, le Forem classait le métier d’infirmier en soins généraux parmi les professions en pénurie. Et pourtant, ces professionnels sont appelés à jouer un rôle de plus en plus central dans notre société. La demande croissante de soins induite par le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre de personnes atteintes de maladies chroniques et complexes le confirment.

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Si le métier souffre d’une désaffection auprès des travailleurs et des jeunes étudiants, il repose cependant sur des missions porteuses de sens. L’infirmier en soins généraux est en effet le soignant qui, comme le résume le Forem, dispense, de manière autonome, sur prescription médicale et/ou en collaboration avec le médecin, des soins infirmiers et psychosociaux aux patients en vue du maintien, de l’amélioration ou du rétablissement de leur santé, leur bien-être et leur autonomie.

Ses principales missions

Le portait du SPF Santé public, rappelle les différentes missions de l’infirmier, selon la loi belge (Arrêté royal du 18 juin 1990). L’infirmier est chargé de l’accomplissement des activités suivantes :

  • Observer, identifier et établir l’état de santé sur les plans psychique, physique et social ;
  • Définir les problèmes en matière de soins infirmiers ;
  • Collaborer à l’établissement du diagnostic médical par le médecin et à l’exécution du traitement prescrit ;
  • Informer et conseiller le patient et sa famille ;
  • Assurer une assistance continue, accomplir des actes ou aider à leur accomplissement en vue du maintien, de l’amélioration et du rétablissement de la santé de personnes et de groupes qu’ils soient sains ou malades ;
  • Assurer l’accompagnement des mourants et l’accompagnement lors du processus de deuil ;
  • Engager de façon indépendante des mesures immédiates destinées à préserver la vie et appliquer des mesures dans les situations de crise ou de catastrophe ;
  • Analyser la qualité des soins afin d’améliorer sa propre pratique professionnelle en tant qu’infirmier/-ière  ;
  • Les prestations techniques de l’art infirmier qui ne requièrent pas de prescription médicale ainsi que celles pour lesquelles elle est nécessaire  ;
  • Les actes pouvant être confiés par un médecin ou par un dentiste.

Les différents types de soins

Seul ou en étroite collaboration avec le médecin, l’infirmier est en charge d’une très large palette de soins. Comme le précise le site du SIEP, le travail de l’infirmier s’effectue toujours en étroite collaboration avec le médecin, qu’il assiste notamment en prenant les paramètres (par ex. : tension, température, etc.) du patient et en tenant à jour son dossier médical, de façon à assurer le suivi de son état de santé.

Certaines prestations peuvent toutefois être accomplies par l’infirmier sans prescription médicale notamment dans les cas suivants  :

  • Actes de surveillance respiratoire, de réanimation cardiopulmonaire, d’administration d’oxygène, de placement d’un cathéter, d’une perfusion intraveineuse ou d’une sonde gastrique  ;
  • Soins de plaies, soins d’hygiène spécifiques, manipulation des produits radioactifs et stérilisation du matériel  ;
  • Dans le secteur hospitalier, l’infirmier intervient également dans la gestion de l’équipement chirurgical et la préparation du patient à l’anesthésie ou à l’intervention. Pendant l’intervention chirurgicale, l’infirmier assiste le médecin et effectue la surveillance continue du patient  ;
  • L’infirmier peut utiliser des appareils d’imagerie médicale, appliquer des thérapies par rayonnement, analyser des liquides corporels ou réaliser certains soins post-opératoires.

D’autres prestations, au contraire, doivent faire l’objet d’une prescription médicale comme le prélèvement de sang ou de sécrétions, l’administration de médicaments ou de vaccins, l’utilisation de certains appareillages et l’alimentation par intraveineuse.

L’infirmier peut aussi intervenir dans les soins de confort (soins d’hygiène, aide à l’alimentation) ou dans des tâches telles que la préparation et la distribution des repas ou la préparation des lits. Il occupe aussi un rôle important d’information et de conseil auprès du patient et de son entourage, notamment dans l’accompagnement des mourants et lors du processus de deuil. Enfin, l’infirmier participe à des actions de sensibilisation, de prévention ou de dépistage.

Les différents établissements où exercer 

Le métier d’infirmier offre de nombreuses opportunités. Son travail dépend à la fois du type d’établissement et du service  :

  • Dans les hôpitaux, cliniques de jour ou polycliniques
  • L’infirmier peut exercer dans de nombreux services tels que la chirurgie, la médecine interne, les soins palliatifs, la gériatrie, la pédiatrie, l’oncologie mais aussi aux soins intensifs ou aux urgences.
  • Dans les maisons de repos et de soins
  • Dans les entreprises (médecine du travail)
  • Dans les hôpitaux psychiatriques
  • Dans les établissements scolaires
  • Dans les centres d’accueil pour personnes sans-abri
  • Dans les organisations internationales et de coopération au développement (Médecins sans frontières, la Croix-Rouge, etc.)
  • Dans les plannings familiaux
  • A domicile chez les patients
  • Dans les maisons médicales

Comme le précise le SIEP, l’infirmier est généralement amené à travailler en équipe selon des horaires réguliers ou en roulement de jour ou de nuit. L’infirmier travaille également les week-ends et jours fériés pendant lesquels il assure des gardes. Il peut être généraliste ou choisir de se spécialiser dans un type de pathologie (oncologie, santé mentale, etc.), un public particulier (gériatrie, pédiatrie, etc.) ou des techniques spécifiques (imagerie médicale, salle d’opération, anesthésie, etc.).

Il peut également être salarié ou sous statut indépendant.

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La Réglementation/Obligation

L’exercice de cette profession nécessite d’être titulaire d’un visa délivré par le SPF Santé publique ainsi que d’un numéro INAMI. L’infirmier qui dispose d’une spécialisation, acquise par l’expérience ou par des formations complémentaires, peut demander un agrément auprès des Communautés.

Le portail du SPF Santé public dresse le cadre légal de la profession en Belgique.

La loi définit  :

  • La base légale de l’exercice de la profession d’infirmier en Belgique (chapitre 4 de la loi coordonnée du 10 mai 2015)  ;
  • La liste des prestations techniques de soins infirmiers, la liste des actes pouvant être confiés par un médecin à des praticiens de l’art infirmier, ainsi que des modalités d’exécution relatives à ces prestations et à ces actes et des conditions de qualification auxquelles les praticiens de l’art infirmier doivent répondre (AR du 18 juin 1990) + version coordonnée des annexes)  ;
  • La liste des titres professionnels particuliers et des qualifications professionnelles particulières pour les praticiens de l’art infirmier (AR 27 septembre 2006).

La formation

En Belgique, les études infirmières sont organisées selon 2 cursus différents : le brevet d’infirmier hospitalier (3 ans et demi) et le bachelier en soins infirmiers dans l’enseignement supérieur (4 ans). Dans le cadre du bachelier, les stages représentent la moitié de la formation et sont réalisés dans différentes unités de soins. Ces durées d’études ont été imposées à partir de l’année académique 2016-2017 par une directive européenne.

 Lire aussi : Découvrez les écoles qui organisent ces formations

Le coût des études

Pour la formation de Bachelier Infirmier Responsable de Soins généraux, le montant de l’inscription par année comporte 2 parties : un minerval fixé par la Fédération Wallonie Bruxelles et des frais d’études qui varient en fonction de l’établissement d’enseignement supérieur.

A titre d’exemple, voici les frais d’inscription à ce bachelier pratiqué par une Haute Ecole Provinciale. Ils comprennent le minerval et les frais administratifs  :

226€ de minerval + 265€ de frais inhérents à la formation + 72€ de frais de syllabus = 563€.

Pour les étudiants dits «  modestes  », le montant du minerval est ramené à 115 € et le montant total à 374€.

Le salaire

La rémunération de l’infirmier(e) a changé après l’introduction du système IFIC, en 2018 dans le privé et depuis juillet 2021 dans le secteur public. Infirmier gradué et infirmier breveté sont désormais rémunérés de la même manière, à fonction égale.

 Pour tout comprendre sur le système IFIC , c’est par ici  : Revalorisation des salaires : l’ASBL IF-IC décrypte les nouvelles classifications de fonctions

 Lire aussi  : Infirmiers spécialisés : 500 millions supplémentaires pour le modèle IFIC

 Pour aller plus loin : Découvrez dans cet article la rémunération à laquelle vous pouvez prétendre en fonction de votre diplôme, de votre fonction, de votre secteur d’activités mais aussi de votre ancienneté ! Sans oublier aussi le fameux barème IFIC.

En tant qu’infirmier indépendant à domicile, vous avez besoin outre d’un visa et d’un numéro d’INAMI, d’un numéro de BCE. Comme n’importe quel indépendant, vous devez vous inscrire à la fois à la Banque Carrefour des Entreprises ainsi qu’à une Caisse d’assurance sociale. Il vous faudra également un compte bancaire professionnel que vous soyez indépendant complet ou à titre complémentaire.

 Lire aussi : Devenir infirmière indépendante en Belgique : les étapes-clés

Evolution professionnelle et passerelles  

Avec de l’expérience, les fonctions d’un infirmier peuvent évoluer. La fonction d’infirmier de référence lui permettra par exemple de mettre en avant un savoir-faire particulier dans un domaine spécifique de l’art infirmier (soins de plaies, clinique de la douleur, perfusions, diabétologie, nutrition, gériatrie, soins palliatifs, accompagnement des stagiaires, etc.). L’infirmier de référence occupe un rôle transversal qui vise l’amélioration de la qualité des soins et la transmission de son expertise aux équipes de premières lignes.

Comme le précise le SIEP, il est aussi possible à l’infirmier de devenir chef de service. Dans ce cas, son travail consistera à prendre en charge la gestion quotidienne du service et du personnel (répartition du travail, supervision, encadrement de l’équipe) mais aussi la coordination entre son département et les autres services hospitaliers.

L’infirmier peut également envisager de nombreuses spécialisations dans différents domaines  :

  • Pédiatrie et néonatologie
  • Interdisciplinaire en gériatrie et psychogériatrie
  • Santé mentale et psychiatrie
  • Santé communautaire
  • Soins intensifs et aide médicale urgente
  • Oncologie
  • Soins péri-opératoires
  • Etc…

Le bachelier en soins généraux infirmiers donne accès à différents masters  :

  • Sciences infirmières
  • Sciences de la santé publique
  • Sciences de la famille et de la sexualité

Des certificats peuvent aussi être obtenus  :

  • Médecine tropicale
  • Hygiène hospitalière (certificat inter-universitaire)
  • Plaie et cicatrisation (certificat inter-universitaire)

Qualités requises

  • Empathie, écoute et sens du dévouement
  • Communication aisée
  • Patience
  • Ouverture d’esprit et tolérance
  • Prise de recul
  • Maîtrise de soi
  • Rigueur et précision
  • Sens de l’observation
  • Polyvalence et capacité d’adaptation
  • Résistance physique
  • Excellente santé

Fédérations professionnelles

Et pour aller plus loin :

[Regardez]

[Ecoutez]

 Le podcast de Denis, infirmier hospitalier et de Marion, infirmière en soins intensifs en cliquant sur ce lien

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www.jaimemonmetier.be



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