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Obligation vaccinale des soignants : stop ou encore ?

18/03/22
Obligation vaccinale des soignants : stop ou encore ?

Le projet de loi sur la vaccination dite “obligatoire” pour les professionnel.les de la santé, vient d’être reporté suite à l’absence de votes suffisants des députés. L’idée initiale était d’obliger les membres du personnel soignant à se faire vacciner, entre le 1er janvier et le 1er avril. Mais la mesure se prolongerait maintenant jusqu’au 1er juillet 2022, permettant aux personnes des secteurs du soin n’ayant pas encore reçu les premières doses du vaccin, de revenir sur leur décision. De leur côté, les syndicats manifestent avec force leur mécontentent face à cette obligation vaccinale !

Ce 15 mars à 10h, la Chambre des Représentants s’est penchée sur “l’obligation vaccinale des soignants”, qui rappelons-le, oblige les membres du secteur médical à se faire vacciner, permettant ainsi d’endiguer la propagation du virus au sein du système de soins de santé belge. A cette occasion, bon nombre de militants, issus des syndicats de la CSC et la FGTB, se sont donnés rendez-vous devant la Chambre pour manifester leurs mécontentent aux parlementaires.

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Le rappel à l’ordre

L’obligation vaccinale devait rentrer en vigueur à partir du 1er avril. Date à laquelle, le décret de loi imposait à toutes les structures, accueillants des membres du personnel soignant à disposition des soins de santé belge, d’être vaccinés. Une procédure qui implique les soignants qui n’avaient pas encore reçu leurs premières doses du vaccin, à devoir se faire vacciner de “force”.

Mais, le manque de vote de la part des députés signifie que la décision a besoin d’être encore examinée. Fiin février, la majorité fédérale s’était accordée sur la décision de l’obligation vaccinale des soignants, sans toutefois se prononcer sur une “éventuelle ”date au calendrier. Une expansion de la date butoire se prolonge donc jusqu’au 1er juillet de cette année.

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Levée de boucliers de la part des syndicats

Qui croit encore aujourd’hui qu’en menaçant les professionnels de santé, ceux-ci vont tous se faire vacciner  ? ” ou encore “ Ils seront responsables de la mort de patients, non pas dû au Covid mais au manque de personnel pour les soigner ". Voilà les affirmations que lancent les militants qui se sont réunis, pour rappeler à l’ordre les députés des conséquences de l’approbation du décret de loi.

L’action de cette mobilisation se dit être “pacifiste”, d’après Yves Hellendorff, secrétaire national Non Marchand CNE, et ne cherche seulement qu’à montrer la motivation des syndicats contre ce projet de loi. Il ajoute également, qu’une interdiction faite aux membres du personnel soignant non vaccinés ferait croître la pénurie, déjà présente dans le secteur, et pourrait entraîner des risques majeurs pour la santé publique. Viennent s’ajouter à cela, nombreux discours des représentants syndicaux, qui huaient Frank Vandenbroucke, vice-premier ministre et ministre fédéral des Affaires sociales et de la Santé publique, cible principale des revendications. La police présente sur place, a toléré la présence des soixante militant-e-s qui étaient présent.es devant la Chambre des représentants, celle-ci définie de “zone neutre” par loi.

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Un personnel soignant stigmatisé

Cette application du décret de loi s’inscrit littéralement comme un devoir, une obligation au soignant de se faire vacciner, si celui-ci souhaite continuer à exercer en tant que tel. Un passage à l’acte, n’étant pas vu d’un bon œil auprès des principaux.ales concerné.es déjà à bout et en manque de reconnaissance de la part du gouvernement belge. De même, par les représentants des syndicats qui affirment : qu’en raison du passage en "code jaune”, ayant eu lieu le lundi 7 mars, cette démarche par les parlementaires fait l’objet d’un découragement encore plus grand pour le personnel soignant, et rend l’organisation des soins plus compliquée, qu’elle ne l‘est déjà. Une campagne de sensibilisation a eu lieu devant la Chambre, où des blouses médicales, conçues à l’aide de sacs de poubelles bleus, étaient accrochées devants les bâtiments de la Chambre. Mais aussi par des flyers, qui étaient distribués aux députés qui arrivaient sur place, où l’on pouvait voir des pancartes mettant en lumière des discours tels que : “ Pourquoi stigmatiser les soignants ? “ et “ On a besoin de tous les collègues, pas de soignants fantômes ! “

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Vers un prochain rassemblement

Selon La Vivaldi, une réunion doit avoir lieu prochainement, d’ici deux semaines d’après leurs dires, et ainsi aborder l’avenir du projet de loi. Mais pour Ecolo-Groen, c’est dans un autre contexte que cette réunion doit se diriger. Ils estiment que le texte ne doit pas renter en vigueur dès ce 1er juillet, mais dans le cadre d’une situation où la période sanitaire l’exige. Par exemple, si le gouvernement décide de faire repasser la barre d’alerte générale au “code rouge”, en raison d’une situation épidémiologique où le taux de contamination dû au Covid reviendrait en hausse. Ainsi qu’après avoir reçu les avis du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) et du Risk Assessment Groupe (RAG) aux vues de la situation. Le front syndical quant à lui, à bien annoncer l’intention de remettre un recours au Conseil d’Etat, visant à annuler ce projet de loi.

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Lucas Hurbin



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