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Le service communautaire ne convainc pas les CPAS

08/05/18
Le service communautaire ne convainc pas les CPAS

La mise en place du Projet Individualisé d’Insertion Sociale (PIIS) a instauré pour les bénéficiaires du Revenu d’Intégration Sociale (RIS) la possibilité de réaliser un service communautaire, qui conditionne alors la délivrance de l’aide. Pourtant, certains CPAS restent réfractaires à cette mesure. Ainsi, seulement 113 personnes auraient réalisé un service communautaire en 2017.

Perçu comme un "volontariat obligatoire", le service communautaire imposé dans le cadre de la signature d’un Projet Individualisé d’Insertion Sociale (PIIS) fait décidément parler de lui. Fin 2016 déjà, à l’heure de l’obligation du PIIS, la Plateforme francophone du Volontariat alertait le Gouvernement contre les éventuels débordements de la mesure. Aujourd’hui, force est de constater que les CPAS ne sont pas convaincus. En effet, nombre d’entre eux se refusent toujours à utiliser le service communautaire comme moyen de réinsertion.

Des CPAS récalcitrants

Selon les chiffres de De Standaard, sur les 140.000 bénéficiaires du revenu d’intégration, seulement 113 d’entre eux auraient réalisé un service communautaire en 2017. Des chiffres qui s’expliquent par une opposition importante de la part des CPAS à cette mesure. En effet, en 2015, seulement un CPAS sur 5 soutenait le service communautaire. Aujourd’hui, moins d’un sur 10 en ferait usage selon la députée Nahima Lanjiri (CD&V). Parmi les CPAS réfractaires, on compte notamment ceux d’Anvers, de Bruges, de Gand ou encore le CPAS de Forest.

Une mesure choisie ... vraiment ?

Le service communautaire peut être imposé dans le cadre d’un PIIS depuis novembre 2016. Il s’agit d’un moyen d’intégration sociale, tout comme la formation professionnelle par exemple. Si la mesure est choisie par le bénéficiaire de l’aide sociale lors de l’élaboration de son projet avec le travailleur social, son non-respect peut entraîner des sanctions, comme le retrait du RIS. Or, justement, là où le bât blesse, c’est que le service communautaire est considéré comme une forme de volontariat. Il est donc paradoxal qu’il puisse devenir obligatoire. Selon la Plateforme francophone du Volontariat, il est aussi à craindre que le service communautaire ne devienne un moyen d’exploiter gratuitement les plus précaires. La question se pose aussi de la position de l’allocataire social dans la signature du contrat. En effet, le PIIS est pour les personnes précaires une nécessité, et elles se retrouvent donc en situation d’infériorité dans la négociation du projet. Afin de mieux comprendre les problèmes que posent le PIIS, une évaluation générale du procédé devrait être réalisée en 2019.

 [A lire] : Le service communautaire au cœur de la discorde

Les CPAS, acteurs majeurs de l’insertion

Dans un contexte économique particulièrement difficile pour l’emploi, les CPAS sont en première ligne pour la réinsertion des personnes en situation de précarité. Leur impact est d’ailleurs largement positif, comme le révèlent les derniers chiffres de l’insertion sociale. Afin de renforcer leur rôle majeur, de nombreuses dispositions sont ainsi prises, comme l’octroi d’un budget de plusieurs millions d’euros pour les projets d’aide aux personnes les plus éloignées de l’emploi.

 [A lire] : Quelles nouveautés pour les CPAS en matière d’intégration sociale ?

La rédaction



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