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CPAS de Liège : les travailleurs et les usagers sont en colère !

27/03/19
CPAS de Liège: les travailleurs et les usagers sont en colère!

Ce lundi, des travailleurs et usagers du CPAS de Liège ont manifesté devant le Collège communal de la Ville. Pour Bernadette Schaeck, porte-parole de l’Association pour la Défense des Allocataires (ADAS), c’est un changement complet de mentalité qu’il faut effectuer.

On parlait CPAS, ce lundi, au conseil communal de la Ville de Liège. Loin d’être d’accord avec la déclaration politique sociale, des travailleurs et usagers ont exprimé leur mécontentement à l’égard des élus. Ils dénoncent un manque de travailleurs sociaux, des retards dans les délais de réponses, des cas de «  contrôlite aigue  », etc. Des accusations réfutées par la présidente du Centre d’Action Sociale, Marie-France Mahy.

 [A lire] : Sans-abrisme : une préoccupation majeure du CPAS de Liège

Un manque de personnel et de confiance

Pour les manifestants, le problème principal est le non-respect des délais d’examen des demandes de revenu d’intégration et d’aide sociale. «  On ne parle pas de petits retards, dans ce cas-ci  ! Certains usagers attendent trois à quatre mois pour recevoir une réponse à leur demande d’aide  », nous explique Bernadette Schaeck, porte-parole de l’ADAS et retraitée du CPAS de Liège. La loi, pourtant, impose un délai de maximum un mois. Des retards qui peuvent avoir des conséquences désastreuses pour le demandeur  : incertitude, incapacité à régler les factures, à payer le loyer à temps…

En cause  ? Le manque criant de personnel social et administratif. Une insuffisance qui augmente la charge de travail des travailleurs et, par conséquent, le nombre de maladies et de burn-out de ceux-ci. «  Il y a un véritable turn-over. Certains usagers ont eu pas moins de six assistants sociaux différents en deux ans. Certains n’ont même plus de référents en charge de leur dossier  ». Dans ces cas-là, comment réussir à créer une relation de confiance entre l’usager et le travailleur  ? «  Difficilement  », déplore Bernadette Schaeck, «  pourtant, une confiance mutuelle est la base de tout travail social  ».

Un cas de «  contrôlite aigue  »

En plus du manque de personnel, la porte-parole de l’ADAS dénonce des cas de «  contrôlite aigue  ». Selon elle, la maladie est loin d’être rare dans les centres d’action sociale mais celui de Liège en est régulièrement atteint. Vérification exacerbée des extraits de compte, difficulté pour un citoyen vivant en colocation d’être reconnu comme isolé alors que la loi l’autorise, renvois fréquents vers les débiteurs alimentaires…

Des exigences élevées en termes de contrôle qui rendent encore plus difficiles «  un véritable accompagnement des bénéficiaires par les travailleurs sociaux  », dénonce l’ADAS, dans leur analyse de la déclaration de politique sociale. Une analyse nommée, à juste titre, «  Déclaration de politique sociale  : une orientation très libérale  !  ».

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Une question de choix politique

La présidente du CPAS, Marie-France Mahy, interrogée par la RTBF, a tenu à réfuter ces informations. Selon elle, chaque assistant social se doit de traiter une nonantaine de dossiers, soit vingt en moins qu’il y a trois ans. Elle a aussi annoncé une vingtaine d’embauches pour l’année en cours.

«  Augmenter le financement, c’est avant tout une question de choix politique. Qu’on ne vienne pas me dire qu’il est impossible de trouver, dans le budget, de quoi engager 20 assistants sociaux. C’est une goutte pour une Ville comme Liège. Ils vous répondront alors qu’il y a beaucoup d’autres gouttes d’eau  », rétorque Bernadette Schaeck.

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