Définitivement, le plaisir et l’apprentissage font bon ménage. De nouvelles compétences, acquises sur un mode ludique, renforcent l’estime de soi, enrichissent le réseau social, offrent un espace d’expression précieux et permettent, dans leur exercice, une concentration apaisante. En ce sens, une activité d’apprentissage constitue un très bon adjuvant au travail thérapeutique mené dans nos cabinets.
Le jeu pour penser le monde
On le sait, les enfants jouent, le plus sérieusement du monde, pour penser ce qui les entoure. A travers ces apprentissages ludiques, dans un plaisir jubilatoire et spontané, ils ordonnent peu à peu leur rapport aux autres et à eux-mêmes. Le jeu, avec son cadre et ses règles, avec la joie qu’il procure, avec l’espace transitionnel qu’il offre, est bien thérapeutique. Cela vaut aussi pour les adultes…
Réseau social enrichi
L’apprentissage de n’importe quelle discipline a besoin d’un climat de confiance et de bienveillance pour se dérouler de manière optimale. De plus, le caractère très souvent collectif de l’activité permet de nouer de nouveaux contacts et d’enrichir ainsi le réseau social du praticien en herbe. Enfin, le partage du plaisir renforce les liens du groupe et permet de rencontrer l’autre autrement. C’est dire si les effets sociaux de l’apprentissage sont un atout d’importance dans un contexte de solitude.
Estime de soi renforcée
Progresser, sentir que ce qui n’était pas possible le devient, qu’une certaine aisance voit peu à peu le jour dans la discipline choisie, voilà qui va résolument de pair avec des satisfactions narcissiques. L’estime de soi se trouve dès lors véritablement enrichie par ces satisfactions engrangées. Si l’activité permet également la créativité artistique, elle devient alors un média qui permet l’expression de soi et de l’autre, bien à l’abri du cadre d’apprentissage.
Concentration sereine
Enfin, l’apprentissage nous ouvre les portes de la concentration apaisante car il se développe souvent dans une attention qui engage tout notre être, une sorte de ‘pleine conscience’ accessible à tout un chacun. L’effort demandé et accordé est alors bien plus précieux que le résultat car c’est lui qui donne du sens à la démarche. Et cerise sur le gâteau, la joie sera très souvent au rendez-vous. Car comme le remarque le philosophe Lenoir, la joie est toujours le fruit d’un effort et lui donne son prix.
Pour le plaisir…
Bien sûr, cette aide thérapeutique apportée par les divers apprentissages demande d’oublier le culte de la performance chère à notre société. L’apaisement psychique ne pourra se faire sentir que si le résultat n’est pas l’unique but de la manœuvre. De plus, n’oublions pas que l’apprentissage n’est pas une panacée. Il n’est qu’un outil qui, conjugué à d’autres, englobé dans un accompagnement pertinent, constituera une facette parmi d’autres du cheminement de (re)construction de soi.
DB, psychologue
[A Lire]
Suractivité, le mal du siècle ?
Quand l’enfant est toute la demande d’un suivi de couple
Ces patients « difficiles » …
La sexualité et sa place dans la thérapie « classique »
La solitude radicale de certains patients : de vieux schémas qui durent...
Le transfert, qu’est-ce que c’est ? A quoi ça sert ?
Accompagner les victimes de violences conjugales
Les lieux d’enfermement : soigner et punir, l’éternelle aporie
La place du psychologue dans l’éducation à la parentalité
Accompagnement hors institution, les limites
Ces patients sans demande, sans désir…
Le psychologue et le médecin traitant, un duo particulier
Empathie ou curiosité clinique : d’un moteur à l’autre
Le trauma : un trou dans la psyché
Accompagner un couple, spécificités de la rencontre.
Le jeu de rôle : pour qui, pourquoi, comment ?
Le cadre, repère indispensable ou carcan dogmatique ?
Le bonheur à tout prix : mais qu’est-ce qu’on trouve chez le psy ?
La relation soignant-soigné
Passage à l’acte et acting out, une distinction capitale dans la pratique clinique
Formation des "psys" : l’université portée au pinacle, pourquoi ?
Psy et coach, deux casquettes qui se complètent ou qui s’opposent ?
Vous avez dit Pleine Conscience ?
De l’utilité des projets pilotes dans le paysage institutionnel
L’hypnose à toutes les sauces
La blouse blanche, un « costume » particulier…
Le payement en question dans la pratique psy
La place du psychologue dans la formation des jeunes adultes
Là où ne mène aucune échelle : les entretiens libres
Aménager un cabinet privé, bien au-delà de la déco…
Le dossier "psy" : une affaire de transparence et de confidentialité
Ajouter un commentaire à l'article