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Travailler dans un hôpital : zoom sur les métiers, les salaires et les avantages extralégaux

10/04/24
Travailler dans un hôpital : zoom sur les métiers, les salaires et les avantages extralégaux

Travailler dans un hôpital couvre une multitude de métiers essentiels allant bien au-delà des figures médicales et paramédicales traditionnelles. A travers cet article, Le Guide Social vous présente les carrières en milieu hospitalier, mettant en lumière diverses professions ainsi que les structures salariales et les avantages extralégaux qui les accompagnent.

Dans un hôpital, les métiers que l’on peut exercer sont très variés. Outre les professions médicales et paramédicales connues de tous et incontournables dans une institution de ce type (médecins, infirmières/ers, aides-soignants)...

On y rencontre également, de manière plus inattendue, d’autres professions telles que agent administratif, peintre, pharmacien, kinésithérapeute, psychologue, orthoptiste, bandagiste, audiologue, podologue, diététicien, assistant social, électricien, informaticien, logisticien, laborantin, brancardier, technicien de surface, coursier...

Cette diversité des métiers en milieu hospitalier est souvent méconnue du grand public et pourtant, elle est bien réelle et implique une gestion du personnel lourde et complexe.

L’on peut classer ces différents métiers en 4 catégories  : les métiers médicaux, les métiers paramédicaux, les métiers sociaux et les métiers administratifs, logistiques et techniques.

Chaque catégorie a ses spécificités mais dans une optique de multidisciplinarité nécessaire à la qualité des soins, tous les praticiens, quelle que soit leur spécialité, collaborent à la prise en charge globale du patient.

Les métiers, les salaires et les avantages extralégaux

Seuls les métiers les plus courants en hôpital seront ici examinés, à l’exception des métiers plus principalement administratifs.

Les infirmiers/ères

Missions et rôle

Métier essentiellement féminin, véritable vocation pour la plupart des professionnels, il est aujourd’hui et principalement depuis la crise sanitaire de 2020, très menacé notamment en raison du manque de considération qu’il suscite, de sa faible valorisation financière et de la charge de travail de plus en plus lourde qu’entraîne le manque d’effectif généralisé.

L’objectif et les missions essentiels du métier d’infirmiers consistent à apporter les meilleurs soins aux patients afin de les guérir et/ou d’améliorer leur santé physique et psychologique, indépendamment de leurs ressources financières, de leur statut et de leur situation personnelle.

L’intégralité de leurs activités et de leur rôle est centrée sur le patient et la qualité de leur suivi.

Les infirmiers occupent, avec les médecins, une place essentielle dans la vie des patients d’une institution hospitalière. Ils sont la personne de confiance, le référent qui leur communique toutes les informations nécessaires et souhaitées à propos de leur situation sanitaire, le soutien technique et psychologique indispensable aux malades, le lien important et précieux entre le corps médical, le patient et sa famille.

Salaires et avantages extralégaux

Depuis quelques années, la plupart des infirmiers sont soumis au principe de l’IFIC (l’Institut de Classification des Fonctions), à savoir que chaque fonction sectorielle est décrite sur base de critères identiques pour toutes les fonctions et classée dans une catégorie selon le résultat obtenu.

A ces classifications de fonctions sont associés des modèles salariaux, à savoir les barèmes.

Ces nouvelles fonctions IFIC mettent l’accent sur les tâches exercées et le contenu de la fonction pour déterminer le barème à appliquer au travailleur.

Entre 2016 et 2021, différentes conventions collectives de travail ont été conclues pour implémenter cette nouvelle classification et le modèle salarial qui y est lié.

Les procédures mises en place par les partenaires sociaux garantissent dans tous les cas qu’aucun infirmier en service ne subisse de perte de salaire dans le cadre de cette nouvelle procédure.

Actuellement, la rémunération des infirmiers est donc scindée entre les infirmiers dont la rémunération est soumise au barème IFIC et ceux qui ne le sont pas. Les 2 systèmes de barèmes coexistent.

La rémunération pour un métier aussi multidisciplinaire que celui d’infirmier varie donc en fonction de la soumission à l’IFIC ou pas et du secteur d’activités dans lequel l’infirmier exerce sa mission.

Récapitulatif

  • Pour un Infirmier breveté, avec un barème non IFIC (selon ancienneté), la rémunération sera comprise entre 2315€ et 3819€. Avec un barème IFIC, la rémunération sera comprise entre 2828€ et 4467€.
  • Pour un Infirmier gradué, avec un barème non IFIC (selon ancienneté), la rémunération sera comprise 2509€ et 4421€. Avec un barème IFIC, la rémunération sera comprise entre 2828€ et 4467€.
  • Pour un Infirmier en chef, avec un barème non IFIC (selon ancienneté), la rémunération sera comprise entre 3326€ et 4637€. Avec un barème IFIC, la rémunération sera comprise entre 3571€ et 5484€.

Les médecins

Missions et rôle

La médecine est le métier à propos duquel la notion de vocation est la plus prégnante. La carrière du médecin fait suite à une formation universitaire des plus longues et difficiles.

C’est pour cette raison notamment que s’engager dans cette voie est un choix souvent mûrement réfléchi.

Le métier de médecin suscite souvent convoitise, critique, fantasmes et stéréotypes, notamment à propos de leurs revenus.

Le choix d’une carrière médicale sur le long terme doit s’accompagner d’une réflexion sur la qualité de vie du médecin et l’équilibre nécessaire entre vie privée et vie professionnelle.

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Qu’ils soient fonctionnaires ou indépendants, les médecins hospitaliers ont pour mission essentielle de soigner, rééduquer, accompagner les patients de tous âges et de toutes conditions sociales.

Salaires

La rémunération des médecins hospitaliers en Belgique rassemble toutes les formes de rémunération possibles. Les médecins hospitaliers peuvent être, soit salariés, soit indépendants, soit les deux à la fois. Dans un même hôpital, on rencontre dès lors tous ces statuts de rémunération à la fois, selon les spécialités des praticiens.

1. Le salariat

Le salariat est le mode de rémunération dominant dans les institutions universitaires et dans certains hôpitaux publics non universitaires. Ce statut permet à la fois d’harmoniser partiellement les différences de rémunération selon le secteur médical concerné et en même temps d’éviter l’abus de prescription d’actes peu utiles.

Selon Statbel, les écarts de revenus entre les travailleurs du secteur des soins de santé sont considérables et les médecins sont considérés comme exerçant l’un des métiers les mieux payés du pays (en moyenne 7091€bruts/mois).

Les études démontrent que les revenus des médecins diffèrent fortement selon leurs spécialisations.

Les spécialistes les mieux rémunérés en Wallonie sont les ophtalmologues et les moins bien rémunérés sont les neurologues, selon un rapport de 2018 du Centre fédéral d’expertise des soins de santé.

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De manière générale, il apparait que les spécialisations les mieux rémunérées sont celles qui comportent les plus d’actes techniques, par exemple la neurochirurgie, la chirurgie générale, la chirurgie plastique, la stomatologie, l’orthopédie, la radiologie.

Les spécialistes qui prestent plus de consultations sont ceux qui sont les moins bien rémunérés. Il s’agit par exemple des psychiatres, des pédiatres, des oncologues.

La région dans laquelle se situe l’institution dans laquelle le médecin est occupé influence également le montant des rémunérations.

En bref, l’on peut constater que d’une région à l’autre et d’une spécialisation à l’autre, la disparité des revenus des médecins spécialistes est très fortement significative, la Flandre étant nettement plus attractive que la Wallonie.

2. Le statut d’indépendant rémunéré à la prestation

C’est le mode de rémunération le plus utilisé en Belgique.

Les médecins sont liés à l’hôpital par une convention d’entreprise qui précise notamment le mode de fonctionnement, la rétribution, l’organisation du travail, les règles de préavis, les règles de prélèvements sur honoraires en faveur de l’hôpital.

Les médecins peuvent alors choisir de fonctionner soit individuellement, soit en groupes (appelés «  pool  »).

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Comme signalé ci-avant, certains médecins peuvent fonctionner dans un même hôpital en tant que partiellement salarié et partiellement indépendant complémentaire.

3. Suppléments d’honoraires

En Belgique, le système des prix fixes et celui des prix totalement libres (souvent dans les hôpitaux privés) coexistent dans un même hôpital. Seuls les patients demandant une chambre privée peuvent être soumis à un honoraire libre. Cet honoraire libre est composé d’une partie remboursée par l’Etat et d’une partie appelée «  supplément d’honoraires  », plafonnée dans chaque institution sur la base d’une réglementation générale liant l’ensemble des médecins et l’hôpital.

La responsabilité du médecin hospitalier

Depuis quelques années, et sous l’influence des séries américaines multiples, le contentieux en matière de responsabilité médicale est en recrudescence.

Une loi du 31 mars 2010, entrée en vigueur en 2012, a créé un Fonds des accidents médicaux qui indemnise les victimes (ou ses ayants droit) d’un acte médical dommageable dans quatre situations spécifiques.

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Cette loi définit la notion de dommage grave pour l’application de ces quatre situations, à savoir que soit le patient est décédé, soit le patient subit une invalidité permanente d’au moins 25% ou une incapacité temporaire de travail d’au moins six mois ou encore supporte des troubles particulièrement graves, y compris d’ordre économique, dans ses conditions de vie.

Les kinésithérapeutes, ergothérapeutes, logopèdes

Missions et rôle

Les kinésithérapeutes

La kinésithérapie est une discipline paramédicale qui utilise la thérapie par le mouvement pour traiter et rééduquer les affections osseuses, musculaires ou articulaires. Le kinésithérapeute en hôpital intervient sur des patients souvent lourdement handicapés, après l’événement qui les ont amenés à l’hôpital, donc directement en phase aiguë. Il intervient sur prescription médicale, en étroite collaboration avec le médecin. C’est lui qui décide, seul, du traitement à appliquer ainsi que des techniques adéquates à utiliser.

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Il traite des patients de tous âges, des bébés aux seniors du 4ème âge, qu’ils soient malades, blessés ou handicapés.

Sa mission est soit de réduire le risque de lésion, soit à entraîner une récupération optimale des capacités altérées. C’est un métier avant tout manuel.

Les ergothérapeutes

L’ergothérapeute accompagne les patients qui présentent un dysfonctionnement soit temporaire, soit permanent, soit physique, soit psychique ou encore social. Son rôle consiste à permettre au patient de conserver, de restaurer ou d’acquérir un fonctionnement optimal et autonome dans sa vie personnelle, professionnelle ou dans ses activités de loisir.

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Il intervient sur les habitudes de vie du patient qu’il traite et/ou sur son milieu environnant.

Ses prestations s’inscrivent toujours dans un plan global de traitement élaboré par une équipe pluridisciplinaire sous la direction du médecin.

Il adapte aussi l’entourage du patient (matériel et humain) et suggère des aménagements de son domicile ou de ses habitudes de comportement afin de lui permettre de contrer ses difficultés.

Les logopèdes

La logopédie est une profession paramédicale ayant pour objectif de prévenir, évaluer et traiter les troubles de la communication et les autres troubles qui peuvent y être associés.

A titre d’exemple, il intervient dans les troubles tels que bégaiement, zozotement, troubles de la voix, du langage écrit, de la parole, du raisonnement logique, dans les troubles auditifs, de la déglutition, etc..

Les troubles qu’il traite sont liés soit à des problèmes physiques, soit psychologiques, soit consécutifs à un accident, soit dus à la vieillesse.

Le rôle du logopède consiste ainsi à améliorer le bien-être et la qualité de vie des patients dysfonctionnant afin de favoriser leur insertion sociale, scolaire ou professionnelle.

Il intervient à titre curatif mais également préventif, tant en faveur des enfants que des adolescents, des adultes et des personnes âgées.

Il agit sur prescription médicale.

Salaire

Dans le milieu social, le secteur des hôpitaux est le lieu au sein duquel la rémunération est la plus élevée.

Le salaire des kinésithérapeutes en hôpital varie en fonction du système de convention instauré par l’INAMI, d’une part, en fonction de leur statut (salarié ou indépendant), d’autre part.

Ils peuvent être amenés à rétrocéder à l’institution hospitalière un pourcentage de leurs honoraires (de 25 à 50%).

S’ils sont indépendants, les kinésithérapeutes, logopèdes et ergothérapeutes peuvent être rémunérés entre 30 à 50€/heure de consultation (montant brut duquel il faut déduire les cotisations sociales, les impôts et autres charges qui leur incombent).

Les logopèdes salariés et soumis à l’IFIC perçoivent un salaire commençant à 2.942€ pour atteindre en fin de carrière un montant de 4.648€ (chiffres de 2022).

Les ergothérapeutes salariés perçoivent une rémunération commençant à 2.560€ pour atteindre en fin de carrière un montant de 4.510€ bruts (salaires non IFIC).

S’ils sont soumis aux barèmes IFIC, ils perçoivent un salaire allant de 2.942€ à 4.648€ bruts (pour un chef de service  : 3.437 à 5 .514€ bruts).

Les spécificités du travail en institution hospitalière

Les conditions de travail en milieu hospitalier sont difficiles, de plus en plus éprouvantes.

Le personnel hospitalier est exposé aux contraintes suivantes  :

  • Des horaires atypiques et lourds (travail de nuit, gardes, …)  ;
  • Des rythmes de travail intenses,
  • Une charge de travail de plus en plus lourde, due notamment à un manque criant d’effectif, à un nombre croissant de malades de longue durée, à une dévalorisation des métiers  ;
  • Des charges émotionnelles terribles  ;
  • Des contraintes physiques difficiles à supporter  : station debout prolongée, déplacements multiples, manutention pénible, mouvements fatigants et douloureux.
  • En compensation, l’on peut dire que le milieu hospitalier présente de nombreux avantages  :
  • Un panel de métiers important et étendu ,
  • Un travail intéressant et varié et dédié à l’intérêt général, au patient,
  • Une rémunération intéressante et une carrière évolutive, des possibilité s de formation et de réorientation,
  • Une sécurité d’emploi, surtout pour le personnel, médical, soignant et paramédical.

Conclusion

Quels que soient les métiers exercés en milieu hospitalier, et ils sont nombreux et variés, il faut les voir comme des métiers intéressants à la fois sur le plan intellectuel et sur le plan financier. Ils sont par ailleurs indispensables pour chacun d’entre nous car l’accident ou la maladie peut nous concerner tous, à un moment ou un autre de notre vie.

Les métiers médicaux et paramédicaux relèvent d’une vraie vocation et c’est elle qui justifie sans doute, au moins partiellement, l’acceptation des conditions de travail très exigeantes que ces métiers impliquent.



Commentaires - 2 messages
  • Il est à noté qu'il existe également la fonction d'éducateur. Spécialisé ou non selon les structures. Qu'il est au même bareme que l'infirmier bachelier pour ce qui est de l'éducateur spécialisé. De plus une précision concernant l ific... tout.nouveau engagé est d'office au bareme ific (même si beaucoup d'années d'ancienneté). Et s'il reste encore des barèmes non ific c'est parce que passé en ific était désavantageux dû aux années d ancienneté. Plus la carrière est longue, moins l avantage financier était existant.

    Ludovicdahlem mercredi 10 avril 2024 18:03
  • Il est à noté qu'il existe également la fonction d'éducateur. Spécialisé ou non selon les structures. Qu'il est au même bareme que l'infirmier bachelier pour ce qui est de l'éducateur spécialisé. De plus une précision concernant l ific... tout.nouveau engagé est d'office au bareme ific (même si beaucoup d'années d'ancienneté). Et s'il reste encore des barèmes non ific c'est parce que passé en ific était désavantageux dû aux années d ancienneté. Plus la carrière est longue, moins l avantage financier était existant.

    Pour le salaire, éducateur spécialisé, tout comme l'infirmier bachelier. A titre indicatif, 23 années d ancienneté 4893 euro brut. Hors ific palond encore évolutif jusque 27 annees.

    Ludovicdahlem mercredi 10 avril 2024 18:06

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