"Voici comment je suis devenu infirmier psychiatrique"
L’infirmier en psychiatrie a comme mission d’accompagner les personnes en situation de crise psychologique, souffrant de problèmes de santé mentale, de symptômes psychiatriques ou en phase de dépression. Il collabore avec une équipe pluridisciplinaire ayant comme objectif de maintenir ou favoriser la santé du patient afin qu’il revienne à sa vie normale.
« Vous savez, dans mon service de soins psychiatrique à l’hôpital, ce sont beaucoup de personnes comme toi et moi qui font une dépression, un burn-out, pour différentes raisons. Il y a beaucoup de personnes en détresse morale chaque année. Moi je suis là pour les accompagner et les aider », explique Jean François, infirmier en psychiatrie dans un hôpital de Bruxelles.
Le parcours
Jean François est infirmier en psychiatrie depuis 24 ans. Au départ, ce n’est pas par passion qu’il se lance dans les études de soin et de santé. C’est plutôt le hasard de la vie qui le pousse vers cette voie.
« Je passe ma première année sans trop savoir ce que je fais ici, puis je suis admis en deuxième année. J’étais très attiré par l’autre, l’aider, lui parler, ce côté profondément humain. Personne de ma famille était infirmier, j’étais l’élément atypique dans cette formation. Je ne savais pas trop ce que je voulais faire, ce n’était pas trop une vocation. Elle est venue plus tard lorsque j’ai réussi ma première année. »
Il commence en 1996 en tant qu’infirmier A2 avant d’évoluer en faisant plusieurs formations. Son parcours est fait de plusieurs études en plusieurs temps.
« Je devais prendre en charge des adolescents en crise, c’était de la mise en observation. Ensuite, en 2006 j’ai effectué une passerelle en soins infirmier de statut A1 pendant 3 ans, permettant d’avoir un salaire et des spécialisations plus intéressantes. »
Les qualités
L’infirmier en psychiatrie agit comme relais entre le corps médical, le patient et sa famille. Il les informe, tout en vérifiant le niveau d’intégration des informations. Il a un rôle de proximité avec les patients, de repère. Son rôle de soutien psychologique implique d’aider le patient à accepter son état, sa pathologie, son traitement tout en l’accompagnant lui et ses proches dans la suite du processus.
« Il faut avoir des qualités essentielles et très humaines. Il faut avoir de l’empathie, un esprit ouvert, du respect et surtout, il faut être dans le non-jugement. Pour exercer cette profession, il faut être authentique, se remettre en question, et surtout avoir une attitude positive. On est là pour aider les patients, il faut donc soi-même être positif, souriant, et avenant. Ça aide vraiment les patients. »
Les débouchés
Différents débouchés sont possibles dans diverses structures liées à santé mentale ou bien à la gériatrie, dans les hôpitaux ou encore dans les maisons de repos.
« Deux, trois ans après ma spécialisation, je passe un certificat d’aptitude pédagogique pour enseigner dans ma branche. Je valorise ce diplôme depuis 2010. Je suis maître de stage en plus de mon travail de nuit à l’hôpital. Je fais 7 jours de travail de nuit et j’ai 7 jours de repos que je valorise en étant maître de stage, en aidant mes élèves. J’aime bien la complémentarité de la formation, je peux voir des élèves, différents professeurs et je peux visiter d’autres hôpitaux et d’autres pratiques. C’est très stimulant et ça permet de garder l’esprit ouvert. Pour le futur, je ne sais pas du tout, l’âge de la pension, c’est 67 ans. J’ai envie de voir autre chose dans ma profession, je vais voir ce qu’on propose et les annonces. On verra. »
B.T.
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