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"Certains kinés font fi du respect des consignes de prudence !"

02/04/20

Le président d’Axxon, association représentative des kinésithérapeutes en Belgique, Bernard Laplanche, s’est exprimé pour délivrer un message à ses confrères. Enfin, plutôt un coup de gueule. Il a dénoncé le comportement de certains kinésithérapeutes, qui continuent d’exercer sans prendre les précautions nécessaires, ainsi que le manque criant de matériel auquel la profession fait face. Mais il a aussi tenu à mettre en exergue la solidarité de la majorité des kinésithérapeutes, qui s’exprime sous plusieurs formes.

Dans une vidéo diffusée sur le site d’Axxon, Bernard Laplanche l’annonce : « Deux kinésithérapeutes sur trois ont maintenant fermé leurs pratiques, pour plusieurs raisons ». Des raisons, il y en a trois. Tout d’abord, la population de patients se compose de trop de groupes à risques. Ensuite, le kiné appartient lui-même à un groupe à risques. Finalement, la pratique de la kinésithérapie est une pratique de groupe où trop de gens sont présents.

Seulement, s’il y a des bons élèves, il en existe aussi des mauvais, qui sont fustigés par Bernard Laplanche : « Nous sommes avertis par des pouvoirs communaux, par des médecins généralistes, que certains kinés font fi du respect élémentaire des consignes de prudence et continuent à exercer sans précautions, en cabinets de groupe, avec des salles d’attente trop remplies. Nos partenaires médecins y vont fort et traitent ces praticiens peu scrupuleux d’inconscients, voire de dangereux. Je ne peux que leur donner raison et rappeler à ces prestataires, heureusement fort peu nombreux, qu’ils ne font que nous faire perdre du crédit auprès de nos partenaires essentiels. Certains collègues ont choisi temporairement de fermer leurs pratiques et nous informent que des collègues pourraient en profiter pour récupérer des patients. Là encore, je ne peux m’associer à ce genre de pratiques qui profitent de la situation de manière bien peu confraternelle et non-conforme à notre code de déontologie. »

Mais ce coup de gueule, il n’est pas seulement contre ses confrères, il est aussi contre le manque de matériel mis à la disposition des kinésithérapeutes. « Même si nous constatons maintenant que les communes commencent à distribuer un peu de matériel de protection, malheureusement, souvent des masques chirurgicaux, les kinés restent totalement démunis en matériel pour faire face efficacement. » Il renchérit : « Le choix de chacun est à respecter, mais n’oublions pas notre mission de santé publique. Il faut rester à la disposition de la population, mais de manière différente. » Cela peut passer par des entretiens téléphoniques, la vidéoconférence et la diminution de la fréquence de travail. Pour autant, le message adressé par Bernard Laplanche est aussi un appel à l’union et la solidarité.

La solidarité comme étendard

Car les kinésithérapeutes ne restent pas inactifs. Axxon, via une enquête, a recensé « que plus de 2600 kinésithérapeutes sont prêts à être déployés comme réserve de soins pour soutenir les acteurs de soins de première ligne, dans les centres de triages, par exemple ». L’association recommande vivement à la profession de se faire connaître des services communaux pour apporter leur aide à la communauté. Le président d’Axxon le martèle : « Le besoin devient une réalité ». Les kinésithérapeutes peuvent se rendre disponible en contactant la Croix Rouge, mais aussi Iriscare, pour les Bruxellois. Mais ce n’est pas tout.

Comme son président l’indique : « Axxon fait tous les efforts pour fournir un soutien économique aux kinés. Par exemple, le droit passerelle s’applique aux kinés en fonction principale, même s’ils ont traité quelques patients ayant des besoins urgents de soins en kinésithérapie. Grâce aux interventions d’Axxon auprès du ministre Ducarne, les kinésithérapeutes en fonction complémentaire, qui versent autant de cotisations qu’un travailleur en fonction principale, pourront également bénéficier du droit passerelle. »

Bernard Laplanche lance également un message clair aux responsables politiques, et à ses confrères : « La crise passée, nous aurons plein de questions à poser à nos politiques. Soyez certains que nous nous battrons, jusqu’à obtenir les réponses que nous nous devons d’avoir. Prenez soin de vous, prenez soin de vos proches et de vos patients. Soyons solidaires, nous serons plus fort demain. »

C.D.

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