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Des mesures pour faire face aux violences sexistes

12/03/18
Des mesures pour faire face aux violences sexistes

Pour remédier au problème de l’intimidation sexuelle dans la rue et permettre aux femmes de mieux investir l’espace public, la secrétaire d’Etat bruxelloise à l’Egalité des chances, Bianca Debaets, a lancé en partenariat avec l’ASBL Touche pas à ma Pote une application leur permettant de notifier les intimidations sexuelles et de mobiliser les passants. Dans le même temps, une délégation de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) s’est rendue au CHU de Liège les Bruyères pour une visite du centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS), qui a ouvert en novembre dernier.

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La journée mondiale de lutte pour les droits des femmes organisée ce 8 mars a été l’occasion de revenir sur les violences sexistes et l’intimidation sexuelle qui touchent encore de nombreuses femmes. Pour mieux recevoir et orienter les victimes de ces violences, un guide a d’ailleurs été diffusé à destination des éducateurs de rue à Charleroi. Mardi 6 mars, la secrétaire d’Etat bruxelloise à l’Egalité des chances, Bianca Debaets, a ainsi lancé une application ayant pour but de lutter contre l’intimidation sexuelle et de notifier les passants. L’application porte le nom de l’ASBL qui l’a conçue : "Touche pas à ma pote". En parallèle, le CHU de Liège les Bruyères qui accueille depuis novembre dernier un centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) a reçu la visite d’une délégation de la FWB.

Une application pour lutter contre l’intimidation sexuelle

L’application "Touche Pas A Ma Pote" a été lancée mardi 6 mars à la haute école bruxelloise IHECS. Cette école se situe dans un quartier dans lequel les étudiantes se plaignent fréquemment de l’intimidation sexuelle. Le lancement s’est fait en la présence de la secrétaire d’Etat, Bianca Debaets, de Béa Ercolini (fondatrice de Touche Pas A Ma Pote), d’Alma Guirao, l’inventrice de l’application et de quelques étudiantes qui ont témoigné de l’intimidation. L’application est basée sur l’application française Handsaway d’Alma Guirao. Un tiers de ses utilisateurs sont des hommes et ils demandent souvent de pouvoir s’engager dans la lutte contre l’intimidation sexuelle.

"L’application n’est pas une solution miracle", a déclaré Bianca Debaets, "mais elle renforce deux aspects importants. Vous voyez mieux ce qui se passe vraiment et où –tout est enregistré-, à la place d’uniquement voir le sommet de l’iceberg. La police locale peut le voir et peut patrouiller de manière intelligente si ces évènements ont lieu dans une rue en particulier. De plus, l’application permet de renforcer la solidarité : vous donnez la possibilité aux personnes de se soutenir quand elles se promènent dans un quartier qu’elles connaissent moins bien."

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Quelques chiffres

Lors de l’inauguration de l’application, la secrétaire d’Etat a également dévoilé un certain nombre de nouveaux chiffres provenant de l’étude réalisée par l’UGent relative à la violence faite aux femmes. Sur 450 femmes, 86% ont été victimes au moins une fois d’intimidation sexuelle, 34% d’entre elles en souffrent encore aujourd’hui, 22% ne racontent à personne les évènements les plus graves et 3,6% ont porté plainte. Bianca Debaets souhaite donc renforcer la lutte contre l’intimidation sexuelle : "Il y a trop peu de respect pour les femmes dans les espaces publics. Se faire insulter ou agresser en rue a des effets négatifs durables. Nous ne pouvons pas accepter cela. [...] J’appelle les bruxellois à s’engager."

Un certain nombre de comportement constituent l’intimidation sexuelle. Il peut s’agir par exemple d’insultes, de contacts physiques non souhaités ou encore de poursuites dans l’espace public.

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Pour une meilleure prise en charge des violences sexuelles

Dans le même temps, une délégation de députés du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’est rendue au CHU de Liège afin d’y visiter le CPVS, ouvert en novembre 2017. Comme la Région wallonne, la FWB s’est en effet engagée contre la violence à l’égard des femmes. Le CPVS de Liège et deux autres projets pilotes ont ainsi vu le jour à Bruxelles et à Gand.

Depuis novembre, le Centre de prise en charge des violences sexuelles a permis l’accueil de 40 victimes, dont 85% étaient des femmes et 21% étaient des mineurs. Il compte 65% de prise en charge de viols. A Bruxelles, le CPVS quant à lui reçu 148 victimes et celui de Gand, 77. Selon De Morgen, ces chiffres sont supérieurs à ce qui était attendu et la secrétaire d’Etat pour l’Egalité des chances Zuhal Demir a ainsi annoncé qu’elle souhaitait ouvrir 3 nouveaux centres l’année prochaine.

Le CPVS est un espace spécifique pour ces victimes et met à leur disposition une expertise de première ligne. La prise en charge se fait par une équipe multidisciplinaire qui permet une coopération entre le secteur judiciaire et le secteur médico-social. Les victimes reçoivent ainsi une aide médicale et psychologique et, si elles ne souhaitent pas porter plainte, leurs prélèvements sont conservés toute une année.

La mise en place de ce type de projet fait suite aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé qui préconise une prise en charge rapide et adéquate après une agression.

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