Le bulletin social : "Négociations pour le non-marchand : une définition de l’immobilisme"

Depuis leur rencontre en juillet avec le ministre président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le front commun syndical attend avec patience des négociations pour le non-marchand. Sur la table ? Un avenir plus serein, des meilleures conditions pour la profession, une diminution de la charge de travail et une revalorisation des barèmes. Retour sur ce dossier, avec T. Persons.
« La mauvaise foi est toujours nécessaire à quiconque veut d’un état médiocre s’élever au plus grand pouvoir. »
N. Machiavel.
Alors là, non ! Je dis stop ! Qu’ouis-je ? Pas mon Pierre-Yves ! Vous me connaissez, il y a des combats dans lesquels je m’investis et où je ne peux décemment détourner les yeux : les dés d’ananas sur une pizza, les artistes de variété qui sortent un album de chants de Noël et les critiques virulentes à l’égard de mon P-Y. Mais foutez-lui la paix, bon sang ! N’avez-vous pas honte ? Un homme politique ! Une figure d’envergure au sommet d’un gouvernement qu’il chérit de tout son petit cœur de beurre ! Ne disait-il pas : « Quatre régions fortes, un pays uni, osons l’avenir ! » C’est ballot, quatre ans plus tard, il se retrouvait en chef d’orchestre d’une institution qu’il souhaitait supprimer, tant il la trouvait inutile… Qu’en retirons nous ? L’homme est au-dessus de la mêlée, l’Institution prime sur ses convictions : s’il y a un poste, il y va ! Et avec entrain et dynamisme, sacrebleu ! Donc, franchement, pourrait-on taxer pareille figure d’immobilisme ? Je ne crois pas !
Ça ne vous convainc pas, bande de charognards ? À quémander pour un peu de reconnaissance... Si Pierre-Yves vous dit qu’il bosse, c’est qu’il bosse ! Puis, vous croyez pas qu’il a d’autre chose à faire que de cajoler un secteur qui coûte la blinde et qui ne rapporte pas de blé ? On est en crise, pardi ! Et l’homme est tellement actif qu’en une journée, il peut enchaîner deux conférences de presse, laissant les étudiants en présentiel le matin, tout en agitant un drapeau noir l’après-midi. C’est pas l’inverse de l’immobilisme, ça ? Il court avec un casque sur la tête le Pierrot !
Un scandale, me direz-vous
Soit, revenons à nos moutons. Depuis la rencontre de juillet, les syndicats attendent, au point de rappeler à notre esthète dans une lettre ouverte début octobre qu’ils existaient toujours. Rien de bien agressif, comme un raclement de gorge à l’égard du guichetier qui ne vous avait pas vu derrière le comptoir. Puis, il y a cette interpellation en commission par un député qui, tambour battant, va s’en prendre à notre héros. Avec véhémence ! Un scandale, me direz-vous. Il travaille, on vous dit ! Il a mis en place des réunions. Avec qui ? Avec des gens, oh ! On se mêlerait pas de ses oignons ? On vous l’a annoncé, il y aura des financements, mais lâchez-lui la grappe. Il faut être rationnel, savoir comment budgétiser. Il ne faudrait pas confondre vitesse et précipitation ! Sinon, on commence à annoncer des mesures, pour dire l’inverse le soir même. Ça fait tache…
En conclusion, amis du non-marchand, soyez rassurés. Notre ministre-président vous entend, il prend son temps, mais il ne vous oublie pas ! Certes, il ne pige pas réellement à quoi vous lui êtes utile, ni pourquoi il faudrait vous valoriser mais, la bonne nouvelle, c’est que même si, à ses yeux, vous ne servez à rien, ça ne l’empêchera pas de vous investir…
T. Persons
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