Parole de psy : le coaching en péril...
Une chronique pimentée où il est question de la pertinence du coaching mais également de cyclistes dopés, de proctologues abusés et bien évidemment de djembé !
Cette semaine, alors que l’humanité nous renvoie odieusement que l’on n’est même plus en sécurité au quatrième étage de son propre immeuble et que les migrants sont malheureusement aussi bon en longueur qu’en hauteur, de mon côté, je profite allègrement des rayons cancérigènes de notre bel astre solaire pour donner moins de consistance à mon teint blafard tout en me délectant d’articles moins soporifiques que les phrases interminables de mes chroniques.
Ma lecture du moment ? Une enquête de Test-Achat, relayée par le Vif, qui stipule que finalement les coachs belges sont autant formés à la prise en charge du burnout que Théo Francken à l’empathie. Qu’on se le dise, les résultats sont déplorables, alarmants et renvoient clairement la balle aux instituts de formations, qu’ils soient universitaires ou privés et qui, dans tous les cas, coûtent au moins un rein sain, mais qui au final s’avèrent ne pas être aussi formateurs qu’ils l’annoncent…
Loin de moi l’idée de marginaliser les écoles de coaching et les apprentis professionnels qui en sortent en général, je pars sincèrement du principe que les coachs, c’est un peu comme les cyclistes qui se dopent : y’en a des biens ! Je l’avoue, je plaide coupable, je suis psychologue clinicien et il m’arrive de renvoyer certains patients vers un ou deux coachs assez compétents pour des questions qui dépassent la mienne, mais néanmoins, dans certaines situations, je le concède, j’ai déjà dû récupérer en consultation les dégâts de « coachs » qui soignent les idéations suicidaires à coup de fleurs de Bach…
Vous allez me dire, heureusement que Test-Achat ne s’intéresse pas aux psychologues cliniciens tant la réalité du terrain montrerait que certains sont tout aussi inadéquats que les coachs lunaires spécialisés en transe de réincarnation des vies passées. Je vous renverrais qu’en effet, le problème est certainement plus global, à savoir : quel est l’intérêt des futurs professionnels à travailler dans la relation d’aide ?
Voyez-vous où je veux en venir ? Rappelez-vous de ce patient cadre supérieur que vous avez reçu il y a quelques mois pour un épuisement professionnel et qui, à force de lui laisser le temps, a retrouvé sa vitalité et son sens profond de la vie en se réorientant dans une vie professionnelle plus épanouissante à ses yeux : le coaching en jouant du djembé.
Savez-vous qu’à l’heure actuelle, le fait d’avoir fait un burnout est un argument de compétence pour certains professionnels, se valorisant d’être un meilleur coach vu qu’ils sont passés par là… De fait, les fumeurs actifs font de supers tabacologues, un opticien qui ne porte pas de lunettes est incompétent ! Bref, si on suit cette logique, je n’aimerais vraiment pas être proctologue…
En conclusion, cette semaine, j’ai donc pris le temps de la réflexion. Je ne sais pas comment protéger d’eux-mêmes et du reste de la population, la part de personnes qui, bien que souvent de bonne volonté, ne sont simplement pas taillés pour travailler dans la relation d’aide. Une formation longue avec de nombreux stages, ça aide. On fait quoi quand ils sont déjà diplômés ? Bonne question, si seulement j’avais la réponse…
T. Persons
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