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Elections : sept recommandations pour promouvoir la santé

26/04/19
Elections: sept recommandations pour promouvoir la santé

Des Fédérations bruxelloise et wallonne de promotion de la santé ont dévoilé sept propositions d’actions pour promouvoir la santé. Pour elles, cela ne pourra se faire sans notamment privilégier un système de financement par agréments pour les acteurs de ce secteur !

Adapter et pérenniser les moyens financiers

« Le secteur de la promotion de la santé a été confronté à de nombreuses mutations au cours des dernières années, notamment suite à la régionalisation des compétences dans le cadre de la sixième réforme de l’État. Pour mener à bien des projets ambitieux et conserver les expertises, il semble aujourd’hui indispensable de stabiliser les équipes. Se doter d’une politique de promotion de la santé à long terme implique d’allouer des moyens à la hauteur des ambitions de la politique », signalent la Fédération bruxelloise de promotion de la santé et la Fédération wallonne
de promotion de la santé.

Elles demandent donc aux mandataires politiques de privilégier un système de financement par agréments pour les acteurs de promotion de la santé mais aussi de soutenir les pratiques d’évaluation qui impliquent de manière concertée l’ensemble des parties prenantes.

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S’appuyer sur l’expertise des acteurs du secteur

« En Belgique, le secteur francophone de la promotion de la santé a développé un très riche réseau d’expertises, fondé sur la multidisciplinarité et l’intersectorialité, qui s’est vu renforcé par la naissance des Fédérations bruxelloise et wallonne », poursuivent-elles. Il est donc essentiel de reconnaître aux Fédérations bruxelloise et wallonne de promotion de la santé un rôle d’experts-ressources pour les décideurs politiques à tous les niveaux de pouvoir.

Autres revendications : encourager la mise en place de concertations entre les secteurs de la promotion de la santé, de la santé et les autres secteurs, pour faire face aux grands défis actuels de santé publique et développer dans les cursus de formations sociales/pédagogiques/ médicales/paramédicales une vision intégrée, globale et positive de la santé et de ses déterminants. Les signataires du mémorandum demandent aussi de garantir aux acteurs impliqués dans tous les milieux de vie l’accès à des formations continuées pour assurer la qualité des interventions de promotion de la santé.

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Participation des citoyens dans l’élaboration des politiques

Pour les signataires du mémorandum, il est essentiel que les décideurs politiques et les professionnels soient parfaitement conscients des besoins, des préoccupations ainsi que des conditions de vie des citoyens. Et, pour y parvenir, l’approche participative est la clé ! Voilà pourquoi les Fédérations recommandent de « garantir les moyens pour organiser des lieux de collaboration entre les acteurs agissant sur la santé et la population afin de mieux connaître leurs besoins et en tenir compte pour l’élaboration de politiques publiques. »

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Création d’environnements favorables à la santé

« Agir sur la santé, c’est aussi agir dans et sur les milieux de vie. Les facteurs qui influencent la santé ne sont pas les mêmes dans le quartier, à l’école, en maison de repos ou en prison ; ils ne sont pas les mêmes non plus selon que l’on habite une zone fortement ou peu urbanisée. La qualité de l’air et ses répercussions directes sur la santé en sont un bon exemple. Il est nécessaire aujourd’hui de tenir compte de cette diversité et de l’impact que peut avoir l’environnement sur la santé de toutes et tous », pointent les acteurs de terrain.

Ils appellent donc à favoriser l’accessibilité aux services de promotion de la santé, de réduction des risques, de prévention, et aux structures d’aide et d’accompagnement adaptés dans les différents milieux de vie et à intégrer un volet santé et en particulier promotion de la santé dans les contrats de quartier durable, les plans de cohésion sociale ou bien encore les plans stratégiques transversaux.

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Santé et inégalités sociales dans l’ensemble des politiques

Inscrire les dimensions de santé et d’inégalité dans l’ensemble des politiques publiques : voilà une autre revendication développée dans le mémorandum. Cet objectif ne pourra se faire sans notamment se reposer sur l’expertise du secteur de la promotion de la santé et des secteurs agissant sur les déterminants de la santé, pour assurer la prise en compte des aspects « santé » et « équité » lors de l’élaboration des politiques publiques. Les Fédérations plaident également pour la réalisation systématique des évaluations d’impact sur la santé des politiques menées par l’ensemble des secteurs.

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Garantir le respect des droits sociaux et de la santé

« Aujourd’hui, de nombreux facteurs mettent à mal l’accès aux droits sociaux et de santé. Le fait d’avoir le statut d’isolé ou de cohabitant, par exemple, influence directement les revenus et le taux des allocations de chômage, et par là même l’accès à la santé. Parmi les publics fragilisés, le non-recours aux droits est par ailleurs fréquent », alertent-elles. Pour changer la donne, elles militent pour le soutien des associations qui répondent aux préoccupations en matière de droits sociaux et de santé, et ce, particulièrement dans les lieux de vie fréquentés par les populations précarisées. Notons également cette autre revendication : mener une communication ciblée, adaptée et accessible en matière de droits sociaux et de santé.

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Articuler les politiques de santé et de promotion de la santé

« La nature du système politique belge a la particularité de multiplier le nombre d’experts politiques sur les questions de santé. Tous devraient viser un même objectif, l’élaboration de politiques permettant l’amélioration de la santé de la population dans une perspective d’équité. Cela ne peut toutefois être efficace qu’à condition que ces politiques soient cohérentes entre elles et concertées entre les différentes entités. Par ailleurs, ces experts politiques ont tout à gagner à consulter le secteur de la promotion de la santé, qui est lui par nature interdisciplinaire. » Face à ce constat, les propositions d’actions sont d’améliorer la transparence des travaux et points de discussion de la Conférence Interministérielle de Santé afin que les Fédérations de Promotion de la Santé puissent se positionner, réagir et contribuer et de mettre en place des protocoles de collaboration sur des thématiques entre les entités fédérées.

Lire la totalité du mémorandum des Fédérations bruxelloise et wallonne de promotion de la santé.



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