Logement et insertion sociale
Avant d’envisager un quelconque parcours d’insertion socio-professionnelle, il est important de savoir si les bases d’une vie digne sont réunies. En ce sens, les travailleurs sociaux doivent accorder bien plus d’attention aux conditions de vie des bénéficiaires. Le logement en est la base.
Je travaille dans une ASBL qui réalise, quasiment gratuitement, des petits travaux chez des personnes précarisées. Quotidiennement, je reçois les demandes de ces personnes et entends un peu de leur histoire. J’entends également l’importance que peut parfois prendre la petite rénovation entreprise chez eux et l’aide qu’elle leur apporte pour se remettre en selle.
Une envie de renouveau
Mon travail m’amène à rencontrer des personnes issues de tous milieux, depuis ceux qui fréquentent les services sociaux depuis toujours jusqu’à ces personnes accidentées de la vie. Tous poussent ma porte lorsqu’ils ont décidé d’apporter une amélioration à leur logement. Parfois, il s’agit d’un dépannage urgent, une fuite, un évier bouché etc. Dans d’autres cas, les demandes concernent la remise en peinture de l’habitation. Toutes ont leur importance et doivent être traitées avec la même attention.
Le domicile, cet endroit méconnu
Peu de travailleurs sociaux se rendent à domicile. En ce compris chez ceux qui doivent le faire dans le cadre de leur travail. Souvent, les visites à domicile ont lieu dans le cadre d’enquêtes sociales ou en lien avec des demandes d’aides bien précises. Dans tous les cas, les travailleurs sont surchargés de travail et doivent gérer un nombre bien trop important de dossiers pour avoir le temps de se rendre au domicile des personnes. C’est malheureusement dommage, tant le domicile est important, voire primordial.
Un besoin primaire
Se sentir en sécurité fait partie des besoins primaires, tels que définis par Maslow, dans la fameuse pyramide éponyme. Habiter un logement digne participe à ce sentiment de sécurité indispensable pour s’engager dans un quelconque projet de vie. Un logement digne est celui qui permet à son habitant d’avoir chaud, accès à des sanitaires, si possible privés, de disposer d’un éclairage naturel et d’équipements en bon état de fonctionnement. C’est aussi un logement dans lequel son habitant va se sentir bien. Cette notion est tout à fait vague et très personnelle, mais elle est importante.
L’élan nécessaire
Dans le cadre de mon travail, je reçois les témoignages de personnes que nous avons aidées. Nombre d’entre elles me disent à quel point elles se sentent mieux chez elles depuis que leur logement a été rafraîchi par nos soins. Habiter un logement plus conforme à leurs goûts leur a véritablement donné de l’élan pour se lancer dans de nouveaux projets, quels qu’ils soient. Et cela est valable aussi pour des personnes restées des années dans un logement dégradé. Ne parlons même pas des dépannages que nous réalisons sur des installations vétustes et dont le mauvais fonctionnement impacte sérieusement la qualité de vie.
Des droits méconnus
En outre, beaucoup de personnes ignorent leurs droits et leurs obligations en tant que locataires d’un logement. Ils ignorent également les formalités à accomplir, ce qu’est un état des lieux et en quoi il est important d’en réaliser un, par exemple. Toutes ces notions sont importantes et méritent d’être expliquées, car leur bonne compréhension peut limiter, voire exclure de futurs problèmes.
Le travailleur social, nécessaire relai
Améliorer la qualité du logement doit faire partie des premières mesures à mettre en place avec les personnes en accompagnement, avant même parfois d’envisager une formation. Avec la mise en ordre administrative, c’est véritablement le socle sur lequel pourront se construire des projets de vie. De nombreuses associations existent pour aider les personnes à faibles revenus à améliorer leur qualité de vie chez elles. Le travailleur social peut se faire le relai de ces associations.
MF, travailleuse sociale
[A Lire]
– Logement public : petite histoire de la déresponsabilisation
– Charity Business et travail social, une mascarade
– Le harcèlement des travailleurs sociaux
– Le travail social, un secteur au management hybride
– Formation continue, vecteur de changement ?
– Communautaire en perte de vitesse
– Le travail social : un service comme tant d’autres ?
– "Travailleur social " : fourre-tout institutionnalisé
– Accompagner sans s’épuiser
– Le volontariat : nécessaire engagement citoyen
Ajouter un commentaire à l'article