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Le bulletin social : un certain décalage…

06/02/18
Le bulletin social : un certain décalage...

Au sommaire du bulletin social de la semaine : une invitation à un dîner entre amis, ainsi qu’une sombre histoire de chameau et de cloison nasale…

« Méditez l’impartial message d’un type qui balance entre deux âges, le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con. »
G. Brassens (1979)

Alors que mon nombril rêvait secrètement de se la couler douce sous d’autres soleils, l’actualité politique belge m’a violemment ramené à un présent des plus abjects, me faisant crouler sous le poids des questions que même un best of de Patrick Bruel ne pourrait résoudre, à savoir : quelle drogue fournit-on à certains de nos élus pour être aussi déconnectés de la réalité ?

Qu’on se le dise, je me suis d’abord demandé si, a priori, il n’était pas normal que nos ministres ne soient pas au clair avec leurs compétences et autres matières dévolues à leur portefeuille ministériel, vu que certains changent de mandats avec autant d’aisance qu’ils retournent leurs vestes… Après tout, peut-on en vouloir à Willy Borsus quand il dit qu’il est contre le tronc commun avec autant de conviction que votre boulangère lorsqu’elle vous confesse être résolument contre le sida et la guerre ? Globalement, il faut bien imaginer que l’avis de notre Ministre en termes d’éducation est aussi pertinent que celui d’un chameau à propos de la plongée sous-marine au pôle nord, à la différence près que notre Ministre a certainement plus de visibilité médiatique qu’un vulgaire camélidé.

Cela étant dit, il est évident que derrière un ministre, il y a toute une équipe de futurs potentiels élus aux dents longues et acérées, prêts à rayer tous types de parquet pourvu qu’il mène au pouvoir, qui travaillent, se renseignent et sont à l’écoute des personnes de terrain pour relayer une information pertinente et rédiger des réformes qui seront justes et en adéquation avec le secteur concerné. Or, à une époque où le bon sens et l’humanité deviendraient un acte illégal, on peut se poser la question de savoir de quelle manière ces personnes ont conseillé notre Ministre de l’intégration sociale lorsqu’il dégobillait ses propos dans la presse.

De fait, les soins de conforts gratuits, pour les migrants, c’est fini ! Qui l’eut cru… Tous ces malheureux humains traversant la mer sur une embarcation sommaire au péril de leur vie et qui arrivent au Parc Maximilien dans le vil but de se faire refaire la poitrine ou la cloison nasale… J’entends déjà certaines personnes s’élever : il y a eu des abus. Certes, il y a un cadre à instaurer pour éviter que l’on fasse passer des soins de confort pour de l’aide médicale urgente, mais à l’heure actuelle où celle-ci est déjà suffisamment compliquée à obtenir et où l’on stigmatise amplement les migrants, était-ce réellement adéquat ?

Que l’on soit clair, ce que j’ai du mal à comprendre, ce n’est pas que l’on réforme l’aide médicale urgente, mais c’est plutôt le non-sens de ne pas en faire part aux acteurs de terrains et de prendre leur avis en considération. Ont-ils été contactés ? A la lecture de leur courroux dans la presse, j’ai le sentiment profond que malheureusement, non. Devrait-on écouter ce qu’ils ont à dire ? Certainement, oui ! Un décalage, donc…

Bref, j’en arrive à me dire que si l’on a des difficultés à écouter ceux qui travaillent au plus proche de ce que les politiques veulent réformer, on en arrive presque à réformer du vent qui ne conviendra à personne… Il y a donc là un paradoxe profond qui me taraude... Tout cela a-t-il un quelconque sens citoyen ?

En conclusion, Monsieur Ducarme, sachez qu’en nous pondant des réformes aussi saugrenues que celle-ci, vous venez de gagner l’opportunité de faire partie de mon top 3 des personnalités à inviter lors de mon prochain dîner de cons entre amis. Le gros souci étant que je suis persuadé que vous n’en êtes pas un… De fait, je pourrais clairement imaginer que l’odeur putride des élections approchant, il est symboliquement intéressant de faire de sorties qui racleront les voix des extrêmes… Ce n’est bien sûr qu’une hypothèse que je garde pour moi, tout en le pensant très fort, mais sans le dire tout haut, parce qu’après tout, comme le disait mon maître à penser, je suis dégueu, mais je ne suis pas dégueulasse…

T. Persons

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