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Les présupposés de la PNL, (re)partir sur de bonnes bases

11/09/20
Les présupposés de la PNL, (re)partir sur de bonnes bases

Dans un précédent texte, je vous avais proposé de découvrir la PNL en tant qu’outil pour accompagner notre pratique quotidienne de travailleurs sociaux. Ce qui est, à la base, une méthode de communication particulièrement efficace, peut devenir un formidable outil pour notre pratique quotidienne.

 [A lire] : La PNL : un formidable outil pour le travailleur social

Cette méthode est basée sur l’observation fine et systématique et un décodage élaboré des modes de langage de la personne, dans le but de définir les problèmes, de formuler des objectifs clairs et surtout, de les atteindre. Comme toute méthode, celle-ci repose sur des présupposés, que voici en partie :

La carte n’est pas le territoire

Nous avons tous des représentations de la réalité. Celles-ci sont liées, entre autre, à nos perceptions, nos souvenirs, nos expériences passées et ce que nous en gardons, etc. Ce qu’une personne croit être le monde n’est que sa représentation personnelle du monde, et non pas la réalité. Il s’agit ici d’un mécanisme analytique et adaptatif de notre cerveau. Plus que par la réalité, les choix d’un individu sont limités par ses modèles du monde et les réponses possibles qu’il en connaît.

Derrière chaque comportement, il y a une intention positive

L’inconscient d’une personne la porte à faire le meilleur choix parmi ceux qui sont possibles, à un moment donné et dans un contexte donné. Le comportement n’est dès lors qu’un symptôme, alors que l’intention positive est la cause profonde. Ceci ne veut toutefois pas dire qu’il faille tout accepter de l’autre, mais bien comprendre quelle est l’intention positive qui sous-tend le comportement, pour être à même de proposer des alternatives, si nécessaire. En effet, à un moment donné de sa vie, toute personne fait le meilleur choix possible, compte tenu du contexte et de ses ressources. C’est la variété des choix qui permet d’affronter la complexité d’une situation, et qui permet que lorsque cela ne marche pas, on puisse changer sa façon de faire. Un des objectifs de la PNL est de donner aux individus plus d’options, de flexibilité mentale.

Il n’y a pas d’échec mais que du feedback

L’échec et l’erreur culpabilisent et démotivent. La PNL considère un résultat différent de celui souhaité comme une information supplémentaire quant à notre façon de faire et à ce que nous obtenons par cette entremise. Si ce qui est réalisé ne déclenche pas la réponse souhaitée, plutôt que de s’obstiner à reproduire la même chose, mieux vaut varier les actions jusqu’à déclencher la réponse souhaitée. Cette attitude permet, d’une part, de se donner la permission de commettre des erreurs et, d’autre part, d’accepter les erreurs de l’autre.

On ne peut pas ne pas communiquer

Même une personne qui se mure dans le silence communique. Que ce soit par sa volonté de ne rien dire, mais aussi via son langage non verbal, qui représente tout de même 85% des messages envoyés. Dans le même ordre d’idées, le sens de la communication est donné par la réponse qu’on en obtient, quelles que soient nos intentions et sentiments. Il ne suffit dès lors pas d’avoir de bonnes intentions, mais il importe d’évaluer comment notre message est perçu et compris, afin, le cas échéant, de pouvoir le changer et ajuster notre communication au modèle du monde de notre interlocuteur.

Toute personne a en elle les ressources nécessaires pour atteindre son objectif

Les limites d’une personne ne sont que la représentation qu’elle s’en fait. À condition que l’objectif à atteindre soit réaliste et dépende d’elle, toute personne possède déjà toutes les ressources nécessaires (au moins potentiellement) à une action efficace. Dans cette optique, formuler un objectif est un travail précis et rigoureux, qui se doit de répondre à certains critères, afin d’être atteignable. Un objectif mal formulé peut nuire plus qu’autre chose au bon déroulement du travail d’accompagnement.

Le comportement d’une personne n’est pas cette personne

Dit comme ça, c’est une évidence. Pourtant, il est indispensable de faire une séparation claire entre l’identité d’une personne et ses comportements, afin qu’elle ne se sente pas jugée. S’il est relativement facile d’aider une personne à modifier ses comportements, il est quasi impossible de modifier sa nature. Un comportement peut être problématique, source de souffrance, sans pour autant que la personne ne parvienne à le modifier, car, d’une part, elle n’a pas conscience que des alternatives existent et, d’autre part, l’intention positive qui sous-tend ce comportement nécessite d’être satisfaite.

Il existe bien entendu d’autres présupposés qui fondent la pratique de la PNL, mais l’idée ici est de donner un aperçu des raisons pour lesquelles cet outil peut vraiment venir soutenir la pratique quotidienne du travailleur social. Ne fut-ce qu’en appliquant au quotidien ces principes qui peuvent sembler évidents, mais dont la mise en pratique continue nécessite parfois une réelle gymnastique mentale, nous pouvons déjà constater une amélioration de la qualité de notre pratique, ainsi que de notre confort, surtout dans les situations les plus difficiles que nous sommes amenés à vivre.

MF - travailleuse sociale

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