Une politique ambitieuse pour nos logements publics
Les élections se profilent peu à peu à l’horizon. L’occasion pour les associations et fédérations de faire entendre leurs voix. C’est au tour des sociétés de logement de service public de scander leurs revendications. Refinancement, soutien accru des autorités, renforcement de leur rôle, politique visant l’émancipation et l’épanouissement du citoyen… Elles dévoilent leur plan d’actions pour améliorer la politique de logement en Wallonie.
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Les sociétés de logement de service public (SLSP) sont les acteurs incontournables des politiques de logement locales. En Wallonie, 64 d’entre elles se partagent la création, la gestion, et la mise en location d’environ 100.000 logements. En plus d’être un référent social pour les locataires. Mais, pour l’UVCW (Union des Villes et Communes de Wallonie) qui les représente, leur travail est freiné par l’absence d’une politique ambitieuse en la matière. Elle décèle les cinq axes à travailler pour améliorer la situation actuelle.
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Un financement pérenne
En 2015, l’UVCW dévoilait, dans une étude, que le modèle de financement des SLSP n’était pas viable sur le long terme. Chaque mois, un habitat grossit la dette de sa société de logement de 115 euros. Ce déficit monte à 228 euros/mois si l’on parle d’un logement neuf. Ses frais de gestion, d’entretien courant et de rénovations lourdes ne peuvent être compensés par ses recettes. Raison pour laquelle l’Union demande une solution pérenne de financement, prévoyant la constitution d’un fonds de réserve. Celui-ci servirait à assurer un entretien des logements mais permettrait aussi l’acquisition et l’équipement de terrains et de bâtiments.
Des SLSP autonomes
Avant tout, un logement prend sa place au cœur d’un quartier, d’une ville. Ce sont les SLSP qui sont garantes, avec la commune, de la mise en œuvre d’un politique locale réussie. « Depuis une décennie, le secteur du logement social a été visé par de nombreux mécanismes de contrôle (audit, commissaire SWL., outils de gestion, etc.) permettant aux SLSP de démontrer leur engagement et capacité à agir de manière responsable, transparente et fiable en faveur de l’intérêt commun », explique l’UVCW. En conséquence, elle demande une plus grande liberté des SLSP et des pouvoirs locaux. Une autonomie qui serait à la fois financière mais aussi organisationnelle et de gestion.
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Des rôles essentiels
Développeur de projets immobiliers, gestionnaire de biens, référent social… Les sociétés de logement de service public remplissent bien des rôles. Un savoir-faire et une expertise qui gagneraient à être reconnus par les différentes instances et politiques publiques, selon l’Union des Villes et Communes. Une reconnaissance qui doit s’accompagner d’une diversification de leurs activités et partenariats.
Assurer l’épanouissement des habitants
La politique régionale en matière de logement se doit d’être transversale, explique l’UVCW. Mais aussi, prendre en compte les besoins actuels et futurs des citoyens. Le logement, aussi bien privé que public, est un levier d’épanouissement, d’émancipation et d’inclusion des individus. Afin d’assurer les bien-être des habitants, l’Union demande la mise en œuvre d’un vaste programme de rénovation du parc locatif wallon et d’une réforme locative, l’assurance d’une mixité sociale et fonctionnelle ou encore une réflexion des autorités sur la typologie des habitats, les modes d’habiter et les aspirations des habitants.
Des partenariats publics-privés
Finalement, le plan d’actions s’intéresse aux partenariats entre le secteur public et privé. Dans le domaine du logement d’utilité publique, la grande majorité des missions sont réalisées par les autorités et opérateurs publics. Mais l’UVCW demande de ne pas fermer systématiquement la porte aux entreprises privées. « Ces partenariats, lorsqu’ils sont bien pensés, peuvent avoir un effet de levier indéniable sur le développement et la maintenance du parc de logement public », explique-t-elle. Tant qu’il reste positif pour l’intérêt général.
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