Un site de l'Agence pour le Non-Marchand
Informations, conseils et services pour le secteur associatif

"Garantir les budgets de base des institutions de soins ? De Block dit non !"

22/03/20

Pour les syndicats du personnel de santé, le gouvernement fédéral doit garantir, comme la Flandre et la Wallonie, le maintien du financement des institutions de soins à un niveau habituel. « Cela permet alors aux directions de ne pas chercher à faire des économies dans cette période de crise », insiste le front commun. Un avis que ne partage pas Maggie De Block. La ministre de la Santé a rejeté la proposition des organisations représentatives des travailleurs.

Le cabinet de la Ministre De Block a tenu une réunion avec les interlocuteurs sociaux du secteur de la santé ce vendredi 20 mars. « Il s’agissait pour ceux-ci de confirmer une série de préoccupations déjà transmises, mais surtout de recevoir des réponses concrètes, leur permettant de définir un cadre dans lequel il est possible de trouver les solutions pratiques aux problèmes rencontrés sur le terrain », pointent la CNE, le SETCa et la CGSLB.

Parmi les enjeux, ont été abordés la protection du personnel (matériel, procédures, …), la nécessaire concertation au niveau global, sectoriel et local, la problématique de l’organisation du travail dans la durée (horaires, heures supplémentaires, rappel, flexibilité accrue, mise à disposition de personnel, garantie de personnel compétent, … ), mais aussi les limites du recours au chômage temporaire.

Une perte de recettes alarmante

Pour les syndicats, la première réponse à obtenir est bien que le gouvernement fédéral garantisse comme la Flandre et la Wallonie le maintien du financement des institutions de soins à un niveau habituel. « Cela permet alors aux directions de ne pas chercher à faire des économies dans cette période de crise », estiment-ils. Et d’alerter : « La suppression de toutes les activités non urgentes et la « réquisition » de nombreux lits pour la crise du Covid-19 risquent de réduire drastiquement le budget des hôpitaux (alors que ce budget est prévu dans les comptes de l’Etat aujourd’hui). Rien que les revenus des hôpitaux à travers les honoraires médicaux représentent entre 20 et 25% des recettes globales. » Pour les secteurs infirmiers à domicile, la baisse du nombre de prestations par jour, avec les mesures de protection indispensables, produit un effet similaire. D’autres secteurs, tels que la toxicomanie, la santé mentale, … vont connaître les mêmes pertes de recettes.

Face à ce constat alarmant, les syndicats ont demandé avec force de garantir les budgets habituels, permettant aux gestionnaires et au personnel de porter toute leur attention aux objectifs de santé publique, et éviter ainsi des mesures d’économies sur le dos du personnel une fois la crise passée. « Contre toute attente, la réponse est négative. Le cabinet de Maggie De Block refuse de s’engager et reporte cette discussion à la sortie de la crise », dénonce le front commun. « Autrement dit, mettez votre personnel en chômage temporaire si vous voulez être sûr que votre institution survive à la crise. On veut juste bien avancer de l’argent s’il existe des problèmes de trésorerie. »

Interpellation de la première Ministre

Selon les syndicats, sur les autres dossiers, le cabinet n’aurait donné aucune réponse claire. Un mutisme qui ne permettrait pas d’encadrer ce qui se passe sur le terrain.

« C’est évidemment la consternation dans le front commun syndical, d’autant plus qu’il espérait avoir fait un geste positif important en mettant à disposition du gouvernement les moyens du Fonds Blouses Blanches de l’année 2020 (obtenu après des mois de mobilisation). Pour nous, ces moyens pouvaient vraiment servir à renforcer les équipes et garantir un revenu complet pour l’ensemble du personnel pendant toute la durée de la crise », insistent les syndicats.

Face à cette situation, le front commun syndical passera à l’action dès ce lundi 23 mars. Il interpellera la première Ministre pour vérifier qu’une telle position correspond bien à une décision du gouvernement. « La population qui aujourd’hui manifeste son soutien dans les « Merci de 20h » ne comprendra pas que les travailleurs de la santé paient la note après avoir tout donné pour gérer cette crise », conclut-il.

[Sur le même sujet] :
 Soins palliatifs face au coronavirus : entre solidarité et système D
 Béatrice, éducatrice dans la petite enfance, lance un coup de gueule
 Le Non-Marchand bruxellois demande des moyens supplémentaires"
 Psychomotricien confiné mais solidaire
 Coronavirus : "Non, la quarantaine n’est pas romantique pour tou.te.s !"
 Melissa, éducatrice, raconte son travail en temps de coronavirus
 Santé : le personnel a besoin de matériel de protection au plus vite !
 115 millions d’euros pour aider les secteurs de la santé et du social
 Chronique d’un psy : "La vidéo-consultation en thérapie"
 Coronavirus : les indépendants font face au danger de la faillite
 SDF et Covid-19 : "Dans notre secteur, le télétravail n’est pas une option !"
 Chronique d’un psy : "J’ai fermé mon cabinet pour le bien de la collectivité"
 Éducateurs, travailleurs sociaux… les oubliés de la crise sanitaire
 Travailleurs sociaux, entre envie de servir et inquiétude
 Caroline confectionne des masques en tissu pour les soignants
 L’inquiétude des étudiants infirmiers actuellement en stage
 "Ces pieds de nez, c’est à nous soignants sur la ligne de front que vous les faites"
 "Prendre soin du personnel de la santé et du social : une nécessité !"
 "Aujourd’hui, je suis Belgique, soignant et solidaire !"
 Coronavirus : "Les infirmiers et infirmières à domicile sont les grands oubliés !"
 Coronavirus : le personnel hospitalier se sent abandonné par les autorités
 Les kinés face au coronavirus : "C’est la débrouille absolue !"
 Maisons de repos : le sous-effectif à l’épreuve du coronavirus…
 Crèches et coronavirus : les professionnelles sur le pied de guerre
 "Les SDF risquent de faire partie des oubliés de la crise sanitaire"
 "Terrassons le coronavirus et la marchandisation de la santé"
 Coronavirus : les recommandations de la Compsy aux psychologues
 Coronavirus : les Services d’Aide aux Familles et aux Aînés en 1ère ligne



Commentaires - 6 messages
  • Demande la démission de De Block c est urgent

    Françoisedubuc dimanche 22 mars 2020 12:47
  • DEHORS, Buiten, Hoe kan zij de Gezondheid minister zijn ? wie stemt voor Haar ? Qu'elle se tire et rapidement, on n'en peut , elle a foutu les étudiants en médecine et infirmerie dans la M...., le coronavirus, il est présent en Chine depuis Nov 2019, L'oms est prévenu, les gouverneurs sont prévenus, ils n'ont rien fait et on attendu que ça arrive pour qu'ils soi disant réagissent, mm les masques , ils ont été incapables de les commander à une source sûre, C'est un scandale

    Fouz88 dimanche 22 mars 2020 20:20
  • Malgré cette période anxiogène...nous le personnel de première ligne nous nous sommes engages à faire notre travail et sauver un maximum de patients, maggie deblock veut faire le contraire apparemment, demandons en urgence la démission de cette personne incompétent...

    Dojo007 lundi 23 mars 2020 03:07
  • OU étaient-ils quand le virus était à nos frontières ????? En "confinement doré d'affaires courantes...." Si ils avaient fait leur travail, nous n'en serions pas là.....Si ils avaient pris les mesures actuelles à temps, nous ne serions pas dans une si triste période.....Ne me dites pas qu'ils n'étaient pas au courant de ce qui allait se passer....., ils avaient le triste exemple de la Chine et, plus près de l'Italie sous les yeux.....ils n'ont pas fait leur boulot que était de gérer correctement le pays et de protéger ses citoyens ont délibérément laissé venir cette horreur, FAUTE GRAVE.....DEHORS......

    Desbois lundi 23 mars 2020 10:58
  • Démission d'abord et ensuite justice pour répondre de leurs actes... Il n'y a pas qu'elle malheureusement...
    A ce stade de soi disant incompétence mais je dirais plutôt de réflexion capitaliste où l'on ne pense qu'au portefeuille, peut on parler de génocide vis Í  vis des citoyens (des morts Í  cause de budget, c'est toute l'année...) Car on combat encore, en Belgique, avec les moyens du bord, du matos vétuste, des protections au compte goutte Í  ne surtout pas gaspiller (vous avez droit Í  X masques par pause, blouses... Oh ben il n'y en plus... ) Mais le pire c'est que c'est toute l'année qu'on entend parler de budget, de attention aux matériels ça coûte cher,... La pandémie ne fait que mettre en avant toutes les problématiques déjÍ  présente dans la plus part des hôpitaux bien avant tout ça.
    On parvient encore Í  jouer avec la vie des gens pour de l'argent ... C'est consternant. Et on se demande pourquoi le peuple se révolte de temps en temps....
    Je suis infirmier !!!

    Jan18 mardi 31 mars 2020 08:27
  • Pas étonnant que ce virus soi arrivé ,aussi vite ,ils n'ont pas anticipé ,que beaucoup d'exportation de Chine,arrivait en Belgique ,dé la crise en Chine sachant que le virus était contagieux sur les matériaux ,ils aurait du contrôlé ,toutes exportations, venant de Chine,aux arrivée au port ,ou même avant ,que ces bateau n'acoste ,dans les quais ,une négligence énormes sachant ,que la Chine avait bien signalé ,la transmission au touché,de l'incompétence des services santaires ,et ministre des transport ,et de la santé

    Beelen jeudi 2 avril 2020 10:38

Ajouter un commentaire à l'article





« Retour