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Rêvons le travail social... pour mieux le réinventer

21/08/25
Rêvons le travail social... pour mieux le réinventer

La parenthèse estivale m’a envoyée dans les étoiles… Et dans les nuages. Je me suis prise à rêver. D’ailleurs… Et si nous nous permettions de rêver ? De mettre entre parenthèses les rapports d’activités, les budgets serrés, les injonctions contradictoires, les cases à cocher. Et si nous osions imaginer un travail social libéré des contraintes qui l’étouffent ? Venez. Rêvons ensemble.

Le temps redevient un allié

Dans ce rêve, le temps redevient un allié. Finies les rencontres chronométrées, les suivis précipités. Rêvons un espace réel pour écouter, accompagner, réfléchir. Les échanges s’approfondissent, les histoires se racontent, les liens se tissent. L’humain reprend place au coeur. La rencontre peut avoir lieu, rythmée tant par les mots que par les silences, par les discours et par les actes.

Les institutions sont des passerelles

Dans ce rêve, les institutions ne sont pas des murs mais des passerelles. Les services communiquent entre eux, les bénéficiaires n’ont pas à répéter vingt fois leur parcours. Enfin, ils peuvent se détendre, prendre confiance. Ils savent que nous nous soucions d’eux. Pour de vrai. Nous les connaissons. Les équipes travaillent main dans la main, et peuvent se consacrer à ce qui fait le cœur de leur mission : accompagner, soutenir, construire des chemins d’émancipation.

La créativité fleurit

Dans ce rêve, la créativité est encouragée. Le travailleur social a la liberté de tester, d’inventer, de s’inspirer d’ailleurs. Il ne craint pas l’erreur, car elle est reconnue comme une étape de l’apprentissage collectif. Les projets fleurissent, portés par l’énergie et l’imagination des professionnels et des bénéficiaires. Les idées jaillissent, nourries par l’expérience du terrain, par l’imagination des équipes et surtout par la parole des personnes concernées. Car dans ce rêve, elles ne sont plus des bénéficiaires passifs mais de véritables partenaires. Leur expertise de vie est reconnue, leur voix entendue. Elles participent aux décisions, elles orientent les projets, elles rappellent l’essentiel : rien ne doit se faire pour elles sans elles.

Ethique, dignité, chemin partagé

Dans ce rêve, l’éthique n’est pas un luxe, mais une boussole. Dans ce rêve, la dignité des personnes est au centre. Dans ce rêve, la parole des personnes accompagnées n’est pas décorative. Elle est écoutée, valorisée. Les décisions se construisent avec elles, pas pour elles. Le travail social cesse d’être une main tendue à sens unique : il devient une rencontre, un chemin partagé.

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La santé mentale des travailleurs devient une priorité

Dans ce rêve, les travailleurs sociaux ne s’épuisent pas à compenser les manques d’un système. Ils trouvent une réelle reconnaissance et du soutien dans leur mission. Leur santé mentale et leur bien-être sont considérés comme des priorités. Leur métier n’est pas vu comme une dépense publique à réduire, mais comme un investissement social fondamental, celui qui rend la société plus humaine, plus solidaire, plus résiliente. Solidarité, humain, dignité cessent d’être des mots vides de sens, mais ils redeviennent les valeurs profondes du travail social, son fil d’Ariane.

Utopie ? Oh que oui. Mais chaque rêve porte en lui une graine de réel. Et si rêver le travail social, c’était déjà commencer à le transformer ?

MF - travailleuse sociale

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