Quand l’entretien d’embauche en dit long sur l’employeur
J’ai décidé de changer de boulot. Pour mieux me respecter, pour permettre à mes ailes de se déployer dans un contexte plus favorable, pour offrir mes compétences et mon expérience à un employeur qui saura les apprécier et, surtout, les valoriser. Parce que, très concrètement parlant, il faut manger, payer ses factures, mettre de l’essence dans sa voiture (!) et avec mon salaire de travailleuse sociale du secteur associatif auprès d’un employeur qui ne se donne pas les moyens, je n’y arrive tout simplement plus.
Quand la réalité évolue
Cela faisait des années que je n’avais plus cherché de boulot, et pour cause : j’en avais un qui me plaisait (et me plaît toujours) beaucoup, dans lequel je trouvais mon compte et que je ne me voyais pas forcément quitter tout de suite, même si je ne m’y voyais pas y finir ma carrière. Sauf que … avec le temps, la lune de miel a laissé place à la réalité brute et, force est de constater que ce qui avait été vendu est devenu de moins en moins conforme à la réalité. C’est parfaitement normal, les choses évoluent avec le temps, les institutions aussi. Dans mon cas, ça n’a pas évolué dans un sens qui me convenait, et, au fil du temps, le négatif a pris plus de place que le positif dans la balance. Et ça aussi, ça arrive. Tout comme les pandémies et leurs conséquences imprévisibles.
Prendre du recul
Dès lors, j’ai remis à jour mon CV et commencé à chercher un autre boulot. Et donc à passer des procédures de sélection et autres entretiens. Comme cela faisait quelques années que je ne m’étais plus prêtée au jeu, que je n’ai pas la pression de décrocher un boulot à tout prix, que j’ai quelques années d’expérience au compteur et que je n’ai rien à perdre, je suis dans une situation où il m’est plus facile de prendre du recul.
Tout se joue dans les moindres détails
Et j’observe que la procédure de recrutement en dit vraiment très long sur l’employeur … depuis la rédaction de l’offre jusqu’au choix du type d’entretien ou d’examen, tout se joue dans les moindres détails : la terminologie employée, la précision de la description de fonction, le type de documents demandés, le cadre mis en place pour ladite procédure. Mais encore le choix du type d’examen, voire des types d’examens, des étapes, les critères de sélection verbalisés et ceux sous-jacents. Et toutes ces petites choses : les personnes en face de vous prennent-elles la peine de se présenter ? Que cherche-t-on à apprécier chez vous ? Au-delà du diplôme et des expériences, quelle attention est apportée à votre profil humain ?
Quelle place vous est laissée ?
Et quelle place est-elle laissée à vos attentes, demandes, quelle est la marge de négociation ? Quel est le niveau de responsabilités qui vous serait confié et pour quelle échelle barémique ? Recherche-t-on un profil de master que l’on payera comme un bachelier ? Le cadre est-il flou ou au contraire bien défini ? Qu’en est-il de la description de fonction ? Vous sentez-vous vu comme une personne ou perçu comme un numéro ? Si tel est le cas, il y a peu de chances que cela change …
Prendre le temps
Mis à part si vous êtes dans l’urgence absolue de trouver un emploi, auquel cas n’importe quoi ferait l’affaire, cela vaut la peine de prendre son temps. D’analyser l’institution qui recrute au travers de ses procédures de recrutement et des personnes rencontrées. Car l’entretien d’embauche est un examen, un temps d’évaluation « sur papier » réciproque. Et cela vaut encore plus la peine de se poser la question de savoir si oui ou non il vous serait envisageable de vous épanouir dans l’environnement qui vous est présenté, et dans celui que vous entrevoyez au-delà de ce qui est montré.
MF - travailleuse sociale
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