Travailleurs sociaux : réunion d’équipe, les erreurs à ne pas commettre
Amis travailleurs sociaux, nous sommes les champions du nombre d’heures passées en réunions diverses et variées. Toutes ne sont pas productives, loin de là. Et si, parfois, on sort de réunion avec l’impression d’avoir (enfin) passé un moment constructif et jeté les bases de choses concrètes à mettre en place, voire avec le Saint-Graal d’une liste de tâches et d’échéances, bien souvent, force est de constater que notre esprit est parfois plus embrouillé après qu’avant. Et pourtant, il n’est pas si aisé de foirer la gestion d’une réunion d’équipe. Petit guide pratique pour ceux qui souhaiteraient s’y essayer.
Ne faites pas d’ordre du jour
Ou alors, faites-en un qui soit très approximatif, n’ayez pas trop idée de l’objet de la réunion que vous convoquez ou animez. Si vous faites un ordre du jour, ne le communiquez pas en avance, ou alors communiquez le relativement tard et surtout, surtout, ne permettez pas aux participants de le modifier. Expliquez-leur que les points qu’ils souhaitent aborder seront discutés dans les « divers » (vous savez, ce point fourre-tout débattu à la va-vite en fin de réunion, quand tout le monde a faim / est fatigué).
Prévoyez des réunions trop courtes
Ou un ordre du jour trop chargé. Et des réunions trop peu fréquentes pour alléger ledit ordre du jour. De la sorte, vous enchaînerez les points à évoquer à la vitesse d’une voiture de course, sans laisser de possibilité à la discussion ou au débat. Si, en plus, vous pouvez commencer votre réunion par des points insignifiants et la terminer par des points importants, au moment où vos collaborateurs seront fatigués, c’est encore mieux.
Ne laissez pas sa juste place à la discussion
Certes, tout ne se prête pas à débat. Certains points abordés en réunion relèvent du passage d’informations pur et simple. Idéalement, il est de bon ton d’en informer vos collaborateurs en amont, mais vous pouvez vous passer de ce détail et les laisser discuter ces points pour, in fine, les informer que les décisions sont déjà prises et que vous les communiquiez simplement. À l’inverse, vous pouvez éviter d’ouvrir le débat sur ce qui peut l’être, et ainsi éviter que des décisions collégiales soient prises là où cela pourrait être le cas.
Restez flou
Il faut à tout prix que vos collaborateurs sortent de réunion en ne sachant pas trop qui fait quoi pour quand. Ou quelles décisions ont été prises. Quel suivi est donné. Bref, faites en sorte qu’ils aient l’impression d’avoir passé X heures à discuter dans le vide et à brasser du vent. Qu’ils soient un peu sur les nerfs en ressortant, fatigués et aient eu le sentiment d’avoir perdu leur temps est un must.
Ne permettez pas les échanges horizontaux
Essayez d’éviter que les réunions soient le lieu d’échanges entre pairs, d’échanges d’expertises, de soutien entre collègues. Soyez omnipotent, ne vous mettez en retrait à aucun moment, ne favorisez pas les échanges horizontaux. Soyez cette personne qui a réponse à tout, quitte à ce que la réponse ne soit pas très aidante.
MF – travailleuse sociale
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